Crises d’hystérie dans les écoles - Rufisque aussi touchée : Rencontre avec une « possédée » de « Djinné Maïmouna »

Photo : Un djinn tel qu’on peut l’imaginer avec des ailes de chauve-souris

Génie tutélaire de Rufisque, Mame Coumba Lamb n’a vraisemblablement pu conjurer le sort des écoles de sa ville emportées dans la cadence des mouvements convulsifs d’autres établissements scolaires de Dakar.

Les Cem Momar Sène Waly et Camp Marchand n’ont en effet pas échappé à la vague des crises d’hystérie. C’est le premier établissement cité qui, dans la matinée de vendredi dernier, a été visité par les « djinns ». Une dizaine d’élèves en ont été évacués. Le même jour, l’onde sismique s’est déplacée vers le Collège d’enseignement moyen du Camp Marchand.

Comme dans les différents établissements où le cas s’est présenté, ce sont les jeunes filles qui sont les plus disposées à libérer leurs corps à des forces invisibles qui les manipulent. Comme des pantins, elles sont, inconsciemment, entraînées dans des mouvements saccadés. Soda observait la scène, sans rien y comprendre. Elle aussi sera prise, des minutes plus tard, de crise convulsive. Elle raconte : « J’ai vu une femme à la silhouette bizarre avec de longs chevaux ». Elle était avec ses condisciples dans la cour de l’école. Il était dix sept heures. L’une d’elle témoigne. « Soda, comme prise par un moment de folie passagère, criait à tue-tête ; elle disait que de la bouche de la femme qu’elle voyait sortait de la fumée ».

Elève en classe de 6ème , Soda ne se laissa point convaincre par les explications données ça et là sur le phénomène par des élèves « possédés ». Elle a toujours cru que « Djinné Maïmouna » était un personnage né dans les imaginations fertiles, jusqu’au jour où elle croit avoir capté dans son champ de vision les formes de ce personnage fabuleux. « Quand je l’ai vu, j’ai crié et je me suis évanouie, on m’a amenée chez un marabout », raconte-t-elle encore.

Dans une radio de la place, le même jour, un prédicateur met le nom de « Maïmouna » sur le répertoire des djinns. Il lui confère même une identité hybride : « Il est homme ou femme selon ses convenances », renseigne-t-il. Mais l’homme n’est jamais allé jusqu’à créer un lien entre ce qui se passe dans certaines écoles et les agissements de l’être surnaturel.

AS/FC