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DÉCÈS DE L’ÉTUDIANT MAMADOU SARR : Les témoignages poignants de sa mère

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DÉCÈS DE L’ÉTUDIANT MAMADOU SARR : Les témoignages poignants de sa mère

Tout laissait présager d’une belle carrière dans la Médecine pour l’étudiant Mamadou Sarr, après 11 années d’apprentissage. En lieu et place, il a rejoint les martyres dans l’au-delà, à la fleur de l’âge. Son seul péché aura été de vouloir renouveler son séjour en Suisse. Mal lui en a pris d’insister en employant la force. Incarcéré à Rebeuss, il décède dans des circonstances pour le moins tragiques. La lueur d’espoir qu’il constituait pour toute sa famille se dissipe ainsi derrière les grilles de la citadelle du silence, cédant la place à une mère déchirée et des frères perplexes quant à leur avenir sans leur frangin…

«Lorsqu’il a obtenu une bourse d’études, nous avons tout mis en œuvre pour qu’il puisse voyager. Je suis allée jusqu’à vendre mes seuls biens, ma maison et mes bijoux. Ses oncles se sont tous pliés en quatre afin qu’il ait une chance de réaliser son rêve de devenir un grand médecin.» Cette phrase résonne comme un cri du cœur d’une mère éplorée par le décès prématuré d’un fils. Comme dans un mauvais rêve, la dame Amy Ndiaye sursaute et écarquille les yeux sans cesse. Hélas, elle n’est pas perdue dans un cauchemar, mais elle bien dans la réalité. Une réalité difficile à avaler : son fils, celui en qui elle a mis toute son espérance, n’est plus de ce monde. Décédé dans des circonstances qui restent encore sombres pour ses proches, l’étudiant Mamadou Sarr a emporté avec lui tous leurs espoirs de sortir de la dèche.

Malgré l’absence d’un père… 

En effet, il était le seul à prendre au sérieux les études, aidé par une mère dévouée qui a, très tôt, été sevrée de l’affection et du soutien d’un mari. Mamadou Sarr avait tout juste deux ans. Cela ne va pas, pour autant, le faire tomber dans la dérive. C’est ainsi qu’il va, sans aucun mal, passer le cap du cycle primaire à l’université, en passant par le secondaire. Il va choisir la Médecine, un domaine dans lequel le ressortissant de Touba Mbacké brille de mille feux. De là à obtenir une bourse d’études étrangères. Ce, après 7 années passés dans les salles de TD de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop. Il prend les airs en direction de la Suisse où il poursuit ses études. Au bout de quatre ans, il réussit à gagner la confiance de ses pairs qui lui ont confié la lourde tâche d’être leur délégué. Il y arrive tout de même sans aucun problème. Sa rigueur dans le travail, son sens de la mesure, sa nature altruiste seraient, sans doute, passés par là. 

Des versions contradictoires 

Mamadou Sarr avait en main toutes les cartes pour devenir un bon médecin et bénéficiait du soutien indéfectible de sa famille. L’été dernier comme les précédents, il est venu passer du temps avec sa mère et ses frères. Au moment de retourner en Suisse, il s’est rendu compte que sa carte de séjour n’était plus valable. Il s’est donc rendu à l’Ambassade de Suisse pour renouveler ses papiers. Malheureusement, il a été confronté à un niet catégorique de la part des autorités de l’Ambassade. Après moult tentatives, la situation ne se décante toujours pas. Et Modou, selon un communiqué du ministre de la Justice, n’y est pas allé de main morte, en mettant le feu dans les locaux de l’Ambassade. Une version qui est battue en brèche par la famille, tout comme la cause de la mort de l’étudiant. Les autorités ont parlé de défaut d’alimentation, tandis que la famille, elle, déplore les conditions de détention de leurs fils. Selon la mère Amy Ndiaye, cette affaire est floue depuis le début, lorsque son fils a été placé en garde en vue pendant trois mois au Commissariat de Thiong, avant d’être déféré à la Maison d’Arrêt de Rebeuss.

Une plainte pour rétablir les faits  

Aujourd’hui, sa famille, toujours sous le choc, entend faire la lumière sur le décès tragique de Mamadou Sarr. Pour cela, elle n’exclut pas de porter l’affaire devant la justice. «Nous exigeons la vérité des faits pour pouvoir faire correctement le deuil de notre enfant. Le 9 octobre dernier, on m’a remis le corps sans vie de mon fils sans explication aucune. J’estime que c’est mon droit de savoir ce qui est arrivé à mon fils», lâche Amy Ndiaye avec une intonation remplie d’amertume. Le son de sa voix gagne encore plus en intensité lorsqu’elle exprime son désespoir d’avoir perdu son seul espoir de voir un jour le bout du tunnel. Mère de neuf enfants, dont le défunt Mamadou Sarr âgé de 33 ans était le deuxième, elle tire le diable par la queue pour les nourrir et satisfaire leurs besoins. Ce qui est loin d’être une partie de plaisir encore plus sans son Modou pour l’épauler. Comme qui dirait l’espoir de toute une famille a buté sur l’Ambassade de la Suisse. 



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