Prince Cissokho est décédé, dans la nuit du dimanche à lundi, à Dakar des suites d’une longue maladie. Il a été inhumé hier à Dakar. Symbole de la musique moderne et de la musique traditionnelle, ce fils de Soundioulou Cissokho, célèbre joueur de kora et chanteur de l’Ensemble lyrique et traditionnel de Sorano, avait réussi au début des années 1990 le pari esthétique en montant le « Black Opera ». Son orientation musicale se voulait une mixture heureuse entre les différentes ramifications de la musique africaine des origines. « Il a très tôt incarné et a donné un caractère universel à la kora, avec une grande ouverture par rapport aux autres sonorités. Un temps soit peu, il a révolutionné la musique mandingue », a témoigné Alioune Diop, journaliste et animateur d’émissions musicales à Radio Sénégal international, que nous avons interrogé hier soir.
Avec cette éternelle fausse timidité qui le caractérisait, Prince Cissokho a royalement entretenu le legs de son père. En atteste l’hommage posthume à sa mère dans la chanson « Mariama » où les sonorités langoureuses et une cadence un peu plus soutenue se côtoient harmonieusement. C’est dans ce même registre que s’inscrit « Dunya Moussa » qui se singularise par une alchimie entre les notes de jazz et les rythmes mandingues. Ce grand artiste, surnommé « prince de la kora » par les critiques, avait un souci permanent de quête de qualité dans son écriture musicale, avec une recherche toujours poussée, d’où la mise sur pied du « Mandika Music System ». Il ne se privait pas d’interpeller les autorités pour un meilleur devenir des artistes. « Donnez-nous du matériel et nous ferons encore plus et mieux », avait-il lancé à la fin d’un spectacle. C’était le 5 en juin 1991. Ces dernières années, des problèmes de santé l’avaient éloigné de la scène.
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