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Délabrement des nouvelles infrastructures de l’UCAD II : Etudiants et enseignants dans l’inquiétude

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Délabrement des nouvelles infrastructures de l’UCAD II : Etudiants et enseignants dans l’inquiétude

La réalisation de nouveaux amphithéâtres à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a sans conteste permis de désengorger le campus pédagogique. Cependant, la qualité de ces infrastructures est de plus en plus décriée. D’où le cri d’alarme de ses usagers qui en appellent à l’intervention de l’Etat pour éviter le pire.

Ucad II. Il est 10h. En cette veille du magal, un calme relativement plat prévaut sur les lieux. On n’y rencontre que quelques étudiants venus réviser leurs leçons. Ici sont rassemblées de nouvelles bâtisses dont deux construites il y a moins de 8 ans (Pédagogique et Innovation) et d’autres en cours de réalisation (Faseg et Centre de mesure), pour désengorger davantage le campus pédagogique. La réalisation de ces ouvrages a été une bouffée d’oxygène pour les étudiants de l’Ucad. Dans la mesure où elle a quelque peu assoupli les difficultés nées de l’encombrement humain dans les salles de classe. Mais, ces bâtiments, à la surprise générale, alimentent la polémique au sein du temple du savoir.

Nombreux sont ceux qui remettent en cause la qualité de ces travaux. En effet, il y a une semaine, la toiture du nouvel amphithéâtre de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) pourtant pas encore totalement réceptionné, s’est effondrée. Deux étudiants ont été blessés. En plus, le bâtiment pédagogique de l’Ucad II, réalisé seulement en 2004, pourrait, dans un futur proche, connaître le pire, si aucune action n’est entreprise pour enrayer les menaces qui pèsent sur lui. En effet, la bâtisse est aujourd’hui sous la menace permanente d’eaux souterraines dont on ne sait d’où elles proviennent. A cela s’ajoutent un trou béant et de nombreuses fissures qui pourraient à terme faire écrouler le bâtiment. Un scénario dont les conséquences néfastes, si l’on y prenne garde, risquent d’être incalculables, puisque des milliers d’étudiants, travailleurs et vigiles fréquentent chaque jour cet amphithéâtre. Pour les étudiants, c’est la psychose permanente durant les heures de cours. « Nous avons peur qu’il ne s’affaisse un jour », déclare inquiet un étudiant sous le couvert de l’anonymat. Quant à Youssouf Tendeng, étudiant en Licence à la Faculté de Sciences juridiques et politiques, il tire à boulets rouges sur les entrepreneurs qui sont, selon lui, « les premiers responsables du mauvais état des bâtiments », mais aussi « l’administration qui n’a pas correctement supervisé ces travaux effectués par les constructeurs ».

Autorités informées

Pourtant, selon Bouba Diop, médiateur de l’Ucad, les autorités ont été bel et bien prévenues sur l’état de délabrement de cet amphithéâtre. « J’ai été le premier, affirme-t-il, à attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette question délicate ». Et de poursuivre, « j’ai d’ailleurs suggéré que les étudiants arrêtent de suivre les cours dans les locaux de cet amphithéâtre et qu’ils aillent au Cesag, en attendant que l’administration trouve des alternatives », avant d’ajouter « qu’il ne faut pas satisfaire les revendications des étudiants à n’importe quel prix ». Pour le médiateur de l’Université Cheikh Anta de Dakar, le mauvais état des nouveaux bâtiments est indirectement la résultante des pressions que ne cessent d’exercer les étudiants sur les autorités étatiques afin d’obtenir plus salles de classe. « Les étudiants, dans leur impatience de disposer, dans le court terme, de nouvelles salles de classe, obligent les autorités à livrer les ouvrages sans les délais requis comme cela a été le cas avec la Faseg où l’entrepreneur a été contraint d’achever l’ouvrage plutôt que prévu », révèle-t-il. D’après lui, une telle situation influe négativement sur la qualité des travaux. Mais, quoiqu’il en soit, M. Diop estime que l’Etat doit trouver des solutions définitives en vue d’assurer la sécurité des personnes qui fréquentent l’Ucad II. Car, « après tout, c’est la vie de milliers d’individus qui est aujourd’hui en jeu », conclut-il.

Comme le médiateur Bouba Diop, la directrice du domaine général de l’Université(Dgdu), Mme Anta Touré Kane, se dit aussi « très préoccupée par les graves problèmes de sécurité que pose le mauvais état des nouvelles constructions ».

Seulement, Mme Kane croit savoir qu’ « en tant que simple bénéficiaire de ces nouvelles infrastructures, l’Université n’a pas assez de marge de manœuvre pour exiger des entrepreneurs la qualité requise ». Même si, précise-t-elle, sa structure dispose d’un chargé de suivi des travaux qui assiste aux réunions de chantiers, mais dont l’avis n’est malheureusement pas pris en compte.

Pour elle, c’est le ministère de l’Education qui a les compétences avérées pour obliger les entrepreneurs à respecter les normes de construction, y compris de sécurité.



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