Routes et ruelles barricadées, Pneux incendiés sur les principales artères qui mènent devant et aux alentours de l'Université de Dakar, jeunes étudiants armés de pierres, de gourdins, tel est le désolant et triste spectacle offert aux passagers et riverains de l'avenue Cheikh Anta Diop de Dakar, hier dans la matinée. Les étudiants, pour faire respecter les engagements pris par les autorités, ont mis le feu aux pneus et barrés la route.
Retrouvés en ordre de bataille, après avoir pris à partie une consoeur de Walf-fm, les délégués des étudiants grévistes nous ont fait savoir que c'est un mot d'ordre décrété par les amicales des facultés des Sciences et techniques, celle des Lettres et celle de l'Ecole Normale Supérieure qui a poussé les étudiants à investir la voie publique. À en croire ces délégués, c'est le non-versement de leurs bourses, le non-respect des engagements par l'Etat lors des derniers mouvements et le manque de considération des autorités étatiques et universitaires à leur égard qui a fait déborder le vase. Après avoir couru derrière les autorités depuis le début de l'année scolaire, les étudiants soutiennent qu'ils ont arrêté les études début février pour obliger les autorités à leur payer leurs bourses et aides. Mais, les étudiants soutiennent qu’ au lieu de satisfaire leurs revendications légitimes, les autorités universitaires refusent de les rencontrer et pire, le centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud), leur envoie des convocations pour qu'ils s'acquittent de leurs arriérés de loyers de leurs chambres. A en croire ces étudiants , dans le souci de trouver une issue pacifique à cette crise, ils avaient rencontré le ministre de l'Education. Mais, comme par le passé, Moustapha Sourang leur a tenu un chapelet de promesses jusque-là non respectées. Révoltés par cette attitude des autorités qu’ils qualifient d’irresponsable, des autorités par ailleurs injoignables car étant en campagne électorale, les étudiants ont investi l'avenue Cheikh Anta Diop vers les coups de 8 heures. Un des manifestants qui avait été interpellé par les policiers a été relâché sur place et aucun blessé n'a été déploré. Décidé à se faire entendre par tous les moyens, les étudiants soutiennent qu'ils n'arrêteront leur mouvement qu'à la satisfaction totale de leurs doléances.
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