Jean Calvin, Martin Luther, Henry VIII, voilà des noms qui sont entrés dans l’histoire du catholicisme dont les dérives cléricales et papistes ont conduit certains intellectuels à prendre la plume pour demander une réforme pure et simple d’une croyance dont une bonne partie a fini par sombrer dans un obscurantisme aveuglant. Au Sénégal, l’œuvre tant vénéré de Cheikh Ahmadou Bamba se trouve à un stade critique. La réforme est quasi nécessaire, voire indispensable, ne serait-ce que pour préserver l’authenticité du message du saint-homme, en train d’être spolié par les « mare-à-boue » mondains et « antéchrists » qui ne disent pas leur nom.

Une croyance de plus en plus travestie

Que ceux qui croient en Cheikh Ahmadou Bamba ne s’y méprennent point. Certaines pratiques d’aujourd’hui, attribuées au mouridisme, n’ont aucune source dans le Coran ou la Sounna, encore moins dans les écrits du fils de Sokhna Diariyatou dont on connaît le conformisme à l’Islam et le désintérêt manifeste pour les choses matérielles. Serigne Bara n’est pas Serigne Saliou, me direz-vous. Si l’un, de tout son vivant, a préféré ne pas se prononcer sur les choses mondaines, l’autre par contre, vit son époque et s’intéresse plus ou moins au temporel. Et ce serait presque malhonnête de vouloir le lui reprocher. Loin de nous l’idée de remettre en cause une quelconque légitimité ou autorité du khalife de Touba. Seulement, il convient de s’interroger sur l’essor d’une confrérie qui abrite en son sein, voire cautionne des pratiques à la limite « maçonniques » auxquelles s’adonnent certains « responsables » qui se réclament du mouridisme, tout en feignant d’ignorer les fondements de la foi musulmane : le texte sacré.

Kara et Béthio : les « Massihou Dadial » sont de retour

Que personne ne s’y méprenne non plus, sur le «  rush » vers ces faux-messies aux pouvoirs presque « envoûtants ». A Satan, il arrive aussi de faire des miracles. Il y a quelques années, le mouvement « moustarchidine » atteignait son apogée, au point d’inquiéter le locataire du Palais d’alors. Où en est-on aujourd’hui ? Ces mouvements éphémères ou phénomènes de mode finissent tous par passer à la trappe. Ils ne constituent qu’une réponse provisoire aux innombrables interrogations d’une jeunesse désespérée et en quête permanente de repères.

Le visage de « l’Antéchrist de Dianatou »

Quant au second, il a fait du nom de Serigne Saliou un fonds de commerce et une voie ouverte à toutes ses dérives. Rien qu’une petite visite sur le site internet des « Thiantakounes » édifie sur la nature de ses pratiques à la limite sataniques. Dans une vidéo, une jeune fille raconte comment le Cheikh lui a fait voir la « lumière » après lui avoir fait passer la nuit sous son habit en dessous duquel elle avait senti quelque chose de dur, comme un bras…Inutile de rentrer dans les détails à ce propos. C’est encore plus grave lorsque ce genre de débilités est mis sur le net, accessible à tous. Récemment, ils ont eu la sagesse de retirer la vidéo du site. Et surtout, qu’on ne nous parle pas de « baatine » pour ces conneries qui ne sont conformes ni au Coran ni à la Sounna et qui ne sont rien d’autre que du « baatile », c'est-à-dire le néant. Nous avons été assez idiots de croire que « le mauvais coup », ex de Bouba Ndour, ait manqué de goût, au point de tomber sous le charme du guide des Thiantakounes…Lisez le prénom du « Cheikh » à l’envers, ou en wolof, vous comprendrez pourquoi certains s’obstinent à épouser plus de quatre femmes, tout en refusant que leur libido soit canalisée par une Charia dont ils se fichent complètement au point de prendre la loi islamique pour des charabias.

Après ses déboires en tant qu’administrateur civil et sa fuite à Touba pour se réfugier auprès du Khalife, monsieur s’improvise « Cheikh » du jour au lendemain, sans pour autant en fournir une preuve formelle. Il serait intéressant d’avoir la version du regretté Serigne Saliou, ou à défaut, des témoins qui auraient assisté à la séance de « béatification » de l’ «Antéchrist de Dianatou » dont la pollution sonore émanant de ses « thiantes » a l’air de ne déranger personne. Béthio n’a aucun respect pour ses concitoyens dont il perturbe le sommeil paisible tous les jeudis ou vendredis soir, dans les quartiers comme dans les cités universitaires. Pour lui, liberté d’association est synonyme de tapage nocturne. Il trouble l’ordre public et constitue une menace à la cohésion sociale.

« On est plus le fils de son époque que le fils de son père »

Je ne vais pas trop m’attarder sur le premier que certains « accusent » d’avoir été chopé une fois, au pays de l’Oncle Sam, avec de la coke dans sa canne. Un ami qui l’a rencontré dans un hôtel à Paris m’a confirmé sa grande faiblesse pour la « bouteille » qu’il ravirait aux Polonais. Le nouveau « jumeau » de Jean Louis Borlo aurait le pouvoir de transformer en lait, toute liqueur qui lui tombe dans la main …Inutile donc de revenir sur les « rêves conscients », délires incontrôlés et contre-vérités auxquels le « Général » a associé le nom de Serigne Touba à la veille de l’alternance, uniquement pour cirer les pompes aux socialistes. Pas étonnant qu’il accepte les 600 millions du président Wade qu’il décide de soutenir aux élections de 2007. Kara a fini par convaincre les plus sceptiques, que même si l’habit ne fait pas le moine, un moine sans habit aurait tort de vouloir justifier sa nudité par la religion. Serigne Mansour, lui, a retenu la leçon, après ses dérapages verbaux regrettables sur une supposée victoire d’Abdou Diouf en 2000. Sa crédibilité en a pris un sacré coup. Toutefois, Kara et sa « milice » représentent un danger moindre par rapport à Béthio qui en peu de temps, a réussi à endoctriner et dévier une bonne partie de la jeunesse sénégalaise. Ne me parlez pas des innombrables « unions libres » ou « pacs religieux » que l’ « Antéchrist de Dianatou » scelle à longueur de semaines et qui ne sont rien d’autre qu’une légalisation d’une débauche sexuelle déguisée. Ils sont à plaindre, les malheureux enfants qui naissent de ces unions libres.

« La Mosquée des « Malsains » des Derniers Jours »

En dehors du renoncement à la polygamie, le mouvement dissident de Béthio partage beaucoup de similitudes avec l’église mormone (américaine), tolérée mais perçue en France comme une secte. Après son discours d’apostasie suite au rappel à Dieu du dernier khalife de Bamba, il ne faudra pas être surpris le jour où Béthio publiera un livre ou « Guide du Thiantakoune » préfacé et dédicacé à la fois, par Serigne Saliou depuis l’au-delà.

Gaydèl, ou le crime parfait

Un autre Béthio vient de voir le jour, à Thiès, un certain Khadim Lo Gaydèl qui se ferait passer pour le fils de Ndam Abdourahmane Lo. Lui aussi draine beaucoup de monde. Il entre dans la danse, avec un meurtre sur le dos. Récemment, le ministre de la Justice Me Madické Niang lui a rendu visite, peu avant le procès. N’y voyez aucun rapport avec l’acquittement de ses talibés qui ont battu à mort le jeune Pape Diagne Mbaye qui avait abandonné toute sa famille à cause du marabout, blanchi lui aussi par la justice de Madické. Voilà les véritables maux qui gangrènent la société sénégalaise. Imaginez le Sénégal dans 100 ans, avec ses dynasties maraboutiques : des Bétio, des Kara et des Gaydèl, il y en aura des dizaines. A quand l’arrivée d’un réformateur audacieux qui sans hypocrisie, nettoierait au karcher, tous ces prédateurs et bourreaux du mouridisme ? A coup sûr, Serigne Bara qui semble avoir la tête sur les épaules ne manquera pas de siffler la fin de la récréation et de dissoudre ces passerelles sataniques qui de toute évidence, ne feront pas long feu, et disparaîtront probablement avec la fin de leur leader. Après l’interdiction des homosexuels et des salons de coiffure dans la ville sainte de Touba, il serait intéressant de poser le débat et de réfléchir sur une excommunication éventuelle de Béthio Thioune, pour rendre un grand service au mouridisme et à l’Islam.

Momar Mbaye
http://mbayemomar.over-blog.net