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DAKAR, ELDORADO DE PRODUITS ALIMENTAIRES VENANT DE L’ETRANGER : Plus de 4,6 tonnes de produits périmés saisies en 4 mois

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DAKAR, ELDORADO DE PRODUITS ALIMENTAIRES VENANT DE L’ETRANGER : Plus de 4,6 tonnes de produits périmés saisies en 4 mois

Les Sénégalais menacés d’intoxication ! Comme la plupart des pays africains, la capitale sénégalaise n'est pas à l'abri de la vente des produits périmés. Les causes : des commerçants véreux et des consommateurs très peu regardants sur la marchandise.

Il est 13h sur l’avenue Lamine Guèye de Dakar. Un embouteillage monstre bloque la grande artère. Piétons et voitures se disputent le passage. Les premiers ne font même plus attention aux klaxons des véhicules. Chacun a l’air pressé d’arriver à destination. Malheureusement, le passage est squatté par des vendeurs peu ordinaires. Il s’agit en majorité de femmes qui, sur tout le long de cette avenue, vendent des produits de consommation. Des produits composés en majorité de boissons instantanées (cacao, café…),  de la boisson gazeuse, de biscuits et de gâteaux fourrés, de biscuits apéritifs, de pots de chocolat, de chips, de fromage gruyère, de cannettes, de la moutarde, du sirop, de l’essence alimentaire, du lait…
Ces articles viennent, pour la plupart, de l’étranger, mais aussi des magasins d’à côté qui, pour épuiser un stock qui tarde à être écoulé, les bradent à ces femmes. Ils proviennent, pour certains, des décharges. Une de ces commerçantes, la trentaine bien sonnée, s’adonne à ce commerce depuis bientôt deux ans. Astou, c’est son nom, fait savoir que ces produits se vendent comme de petits pains, surtout durant le mois de Ramadan. Elle révèle que les Sénégalais en raffolent. Les consommateurs, ignorant pour la plupart leurs droits ou ne sachant pas lire, se sont très souvent fait berner par des vendeurs. D’ailleurs, certains commerçants falsifient les dates de péremption.

Reconditionnement des aliments
Autre pratique courante : le reconditionnement des aliments dans de nouveaux pots de chocolat, de fromage gruyère, dans d’autres emballages et avec de nouvelles dates. «On peut acheter un cachet spécial», à en croire Mme Faye, rencontrée sur l’avenue Lamine Guèye, qui explique qu’elle a été victime récemment de falsification des dates de produits pour bébés. «Ils ont effacé les dates mises par le fabricant et en ont mis d'autres pour prolonger la durée de vie du produit», dénonce-t-elle.
Cependant, certains vendeurs ignorent même que leurs produits sont devenus impropres à la consommation. «Un homme a acheté un fromage dont il a trouvé le goût bizarre et amer. Il y avait même déjà des champignons dessus. Il est retourné voir le commerçant qui n'a rien voulu entendre», raconte Moussa, un jeune homme d’une vingtaine d’années, commerçant ambulant de son état. Sachets à la main, Moussa raconte que le commerçant a refusé de rembourser. Pour lui, tous les produits alimentaires périmés ou avariés doivent automatiquement être retirés du marché. Et pourtant, ce n’est souvent pas le cas. La preuve est qu’il existe aujourd’hui sur le marché des canettes périmées. Sans souci de la santé du consommateur, elles sont commercialisées par des commerçants véreux.
«Une fois, j’ai voulu étancher ma soif par ces temps de grande chaleur. Mais à ma grande surprise, son goût n’était pas ce que je connaissais. Après vérification, j’ai constaté que sur la boîte métallique il était mentionné le 05 mars 2009 comme date de péremption», confie une victime qui a requis l’anonymat. À en croire le plaignant, le stock de produits dans ce débit de boisson à Dakar était en grande partie composé de canettes périmées. Ceci n’est qu’un cas parmi tant d’autres.

Apprendre à lire les étiquettes
De l’avis de Abdoul Aziz, rencontré au rond-point Sandaga, les Sénégalais doivent apprendre à lire les emballages. Car, selon lui, beaucoup de produits, dont la date de péremption est dépassée, sont toujours en vente dans les marchés. Ce qui, d'après lui, menace gravement la santé et la sécurité des consommateurs. D’ailleurs, il attire l'attention de l'État et de ses services compétents sur la nécessité de veiller sur la vente des produits périmés au Sénégal. Massamba, vendeur de serviettes, prend la conversation en cours et estime que les Sénégalais sont menacés d'intoxication du fait d'un certain nombre de produits manufacturés périmés qu'on vend aux alentours des marchés. Il avance que cela est à l'origine d'intoxication et de maladies diverses. Ce faisant, il a interpellé le service d'hygiène et les services de contrôle de veiller sur la vente de ces produits pour le bien-être des consommateurs.
D’ailleurs, le professeur en médecine, El Hadji Niang, président de la Ligue des consommateurs, révèle que le lait comporte le plus de produits périmés. Il ajoute que, parfois, rien n’est écrit sur les emballages qui peuvent porter des dates de péremption datant de plus d’une année. De l’avis du professeur Niang, la date de péremption est très importante pour un produit. «Car chaque conservation a une péremption qui, passée cette date, développe une substance toxique, source d’intoxication», fait-il savoir.

Les recettes de la poubelle
A en croire le chef de la Division de la consommation et de la sécurité des consommateurs, Mouhamadou Mbaye, pour l’année 2009, son service a retiré du marché un poids de produits périmés de 2 519,899 kg et un volume de 985,614 litres. Pour les quatre premiers mois de l’année 2010, 4,660 tonnes ont été retirées du marché. Ce qui leur a permis de faire une recette de 71 970 575 FCfa en ce qui concerne les taxes sur les produits et les amendes pour la seule année 2009. Et pour le premier trimestre de 2010, 17 323 420 FCfa ont été encaissés.
En ce qui concerne les analyses des produits, le laboratoire de la direction du Commerce a procédé, pour ces quatre dernières années, à l’analyse de 1 483 produits aux fins de l’importation et de la vente sur le marché. D’autres laboratoires ont effectué aussi des analyses telles que celui de l’Esp (Institut supérieur polytechnique), de l’Ita (Institut de technologie alimentaire), etc. Selon M. Mbaye, tous les produits en vente au Sénégal font l’objet d’une analyse, de même que ceux de fabrication locale. Car des produits, comme le vinaigre, sont soumis à une norme que tout producteur de vinaigre doit respecter, de même que la tomate et l’huile alimentaire. C’est pour des raisons de santé publique, explique M. Mbaye. Mais combien de produits échappent aux mailles sanitaires ?



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