[ Portrait ] Dame Babou ( African Time) : L’intello de la 116ème…

A ce titre, Dame est plus informé que bien de ses confrères au pays. La preuve, le jour où le ministre Farba Senghor avait menacé de mort Pape Ngagne Ndiaye (Walf TV), je l’ai vu appeler un de ses correspondants au Sénégal, lui donner l’info et lui suggérer les réactions qu’il fallait lui envoyer… D’ailleurs, il est en contact permanent avec le Sénégal. « Au moins toutes les 30 mn » précise-il. Ensuite, c’est un des dirigeants les plus influents de la Communauté. D’ailleurs, il était le principal maître d’œuvre de l’organisation du Symposium de l’Association des Sénégalais d’Amérique (ASA), en collaboration avec le Ministère des Sénégalais de l’extérieur et du Tourisme. Le 26 juillet, dans une posture toute républicaine, il faisait tout pour faire réussir l’événement présidé par le ministre Aminata Lo Dieng à New York alors que la veille, en tant que journaliste, il propageait le combat de ses confrères en Outre-Atlantique lors du voyage du Président Abdoulaye Wade à Chicago. Sacré Dame ! Pourtant, il dit « entretenir de bonnes relations » avec des membres de l’entourage du Président. Comme le ministre porte-parole El Hadj Amadou Sall, un compagnon de lutte du temps de la belle épopée du RND avec feu Cheikh Anta Diop. Dont il a traduit, en wolof, nombre de ses articles… Ou encore le ministre d’Etat Cheikh Tidiane Gadio à qui il avait offert une tribune pour stipendier le régime de Diouf quand il était aux USA avant l’Alternance. Ce qui a facilité son rapprochement avec Wade. Et tant d’autres encore... En tant que journaliste, Dame a décroché le jackpot le jour où il a été sélectionné par la Maison Blanche pour faire partie des « intervieweurs » du Président Bush avant sa fameuse tournée africaine. Un jour de gloire pour ce fils de famille très liée à Touba, ancien talibé, autodidacte en français, et en anglais bien entendu, qui a été tailleur à Pikine, puis commerçant au Marché du Port avant de devenir Modou-modou aux Etats-Unis. Mais d’un genre très particulier parce que porté sur l’intellectualisme, le militantisme et le développement de la Communauté sénégalaise aux Etats-Unis. Son vieil ami (du temps de RND) et ex-confrère (Sud Com), René Lake ne tarit pas d’éloge sur lui. Il trouve que « c’est l’un des hommes les plus exceptionnels que j’aie jamais connu. Etant jeune, une fois, mon frère, chercheur à l’IFAN, me demandait des nouvelles de mon ami universitaire. Devinez bien qui ? Il voulait parler de Dame Babou. Celui-là même qui m’expliquait, un jour, les Droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. C’était en 1979. Soit seulement 6 ans après qu’il ait mis les pieds à Dakar en provenance de son village… ». Sacré Dame (bis) ! S’il avait eu une formation classique comme nous autres…