À la fois lieu de concentration et vitrine de la capitale sénégalaise, le quartier du Plateau a mal. Mal des agressions que subit quotidiennement son cadre de vie. Occupation anarchique des lieux de cultes et ses environs avec son cortège d’insalubrité, d’insécurité et de débauche sont le lot quotidien des habitants du Plateau, le premier quartier de Dakar. Ce qui a poussé les habitants, réunis autour du collectif Jeunesse Action Plateau, à interpeller les pouvoirs publics tout en n’excluant pas de descendre dans la rue pour déguerpir les occupants.
Trop c’est trop. Le cri du cœur est celui d’habitants du quartier qui se sont constitués désormais en Collectif pour crier leur ras-le-bol devant l’ampleur prise par les occupations anarchiques qui a fini de défigurer le visage du quartier du Centre ville de Dakar. Ce vieux quartier qui abrite les institutions du Sénégal et considéré comme la vitrine du pays n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même et indispose au plus haut point ses habitants. Le touriste et l’étranger qui débarquent et qui arpentent les artères de la ville ne sentent plus le besoin de circuler librement au Plateau, tant les rues sont encombrées envahies par une bande d’occupants qui ont élu domicile dans tous les coins et recoins du centre ville.
Les abords de la Cathédrale de Dakar ou des mosquées environnantes ne sont pas épargnés puisque transformés en lieu de débauches et d’habitation par une population à risque ; sans parler de tout le cortège d’insalubrités qui l’accompagne, menaçant la santé des enfants du quartier. Le collectif dénonce également phénomène des jeunes délinquants et des fouilles-poubelles dans les rues qui prend de l’ampleur et qui n’est aujourd’hui, que la face visible de l’iceberg puisqu’il s’est propagé sur tout l’espace dakarois. Avec l’obscurité qui prévaut dans les rues, éclairées comme par des enseignes lumineuses, certains lieux sont vite transformés en lieu en dortoir et même en lieu de débauche. De la cathédrale aux alentours du Centre culturel Français en passant par l’avenue Georges Pompidou ( Ponty) le marché Sandaga et les grandes artères, le spectacle est identique. Il prend même de plus en plus, de l’ampleur à une certaine heure de la nuit. Au grand dam des habitants
Une situation qui a fini par exaspérer au plus haut point les habitants du Plateau qui ne savent plus à quel saint se vouer devant cette « pagaille généralisée » qui s’aggrave de jour en jour. Ce qui a poussé le Collectif Jeunesse Action Plateau mise en place, le 10 juillet à la rue Félix Faure, à tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention des pouvoirs publics. Bénéficiant du soutien du délégué de quartier El Hadji Diop et de l’Association des riverains du Marché Kermel, ce Collectif constitué autour de Pape Ndoye, Matar Ould Daddah Ndiaye, n’a pas tardé à dérouler son programme de sensibilisation en vue de faire adhérer les populations à sa cause. L’adhésion des habitants du Plateau a ainsi été matérialisée à travers les 540 signatures recueillies en 10 jours. Cette pétition a ainsi été adjointe aux correspondances qui ont été déjà adressées aux autorités municipales de la ville de Dakar-Plateau, à la gendarmerie, au Commissariat Central et au Plateau et à d’autres structures comme l’Agence pour l’Organisation de la Conférence islamique (Anoci).
Action Jeunesse du Plateau n’entend toutefois pas se limiter à ces interpellations et sollicitations. Ils n’écartent pas l’éventualité de descendre dans la rue pour déguerpir les squatters dans les prochains jours si des mesures idoines ne sont pas prises par les autorités de la ville.
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