DECENTRALISATION : Seydou Sy Sall préconise une refondation des régions en collectivités territoriales

Kaolack, 12 juil (APS) – L’ancien ministre Seydou Sy Sall, propose comme ‘’solution à l’insuccès de la décentralisation’’, une refondation des régions en collectivités territoriales à travers un nouveau découpage du territoire national.

‘’Il s’agira de reprendre carrément, dans une logique de développement et non de raison électoraliste, le découpage administratif actuel et les politiques d’aménagement du territoire pour arriver à des pôles régionaux de développement. Car la décentralisation n’a de sens que si elle suscite le développement en plus de l’administration de proximité’’, a expliqué Seydou Sy Sall.

Il participait, samedi à Kaoalck, une conférence publique des jeunes de la fédération départementale de la Ligue démocratique (LD, opposition) sur le thème : ‘’Aménagement du territoire et politique de décentralisation’’.

Ainsi, a dit M. Sall, six zones seront créées : celle regroupant les régions de Dakar et de Thiès, celle reconstituant l’ancienne région du Fleuve plus le département de Bakel, celle du Ferlo englobant les régions de Diourbel et de Louga, celle de l’ancien Sine-Saloum avec les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine, celle de la Casamance avec les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda et celle du Sénégal Oriental, sans Bakel, avec les régions de Tambacounda et Kédougou.

‘’Ces pôles deviendront des territoires de référence avec un rôle central dans l’aménagement du territoire et d’impulsion du développement avec un certain nombre de principes tels la légalité, la libre administration, la bonne gouvernance locale’’, a-t-il fait observer.

Le conférencier préconise en outre une communalisation universelle des communautés rurales à délimiter également et à doter d’un cadastre rural. Il a enfin proposé la création d’un Haut conseil des collectivités locales ainsi que d’un observatoire de la bonne gouvernance.

Seydou Sy Sall a montré les déséquilibres qu’il y a entre le tiers ouest du pays et le reste et particulièrement entre Dakar et les autres régions, en ce que la capitale sur moins de 0,3% du territoire, concentre seule, 95% des activités industrielles et commerciales, 50% des artisans et 75% des salariés.

Il a estimé qu’il est ‘’difficile’’, dans ces conditions, d’atteindre, au niveau des collectivités locales, les objectifs assignés à la décentralisation. Il a cité l’exemple de la région, ‘’collectivité apparaissant encore comme un symbole, parce que mal découpée et sans moyens’’

Il a déploré parmi les causes de l’insuccès de la décentralisation, le transfert des seules compétences qui sont, bien qu’importantes, des centres de coûts (éducation, santé…) et non celles développantes et génératrices de ressources qui sont restées à l’Etat. Hors, selon lui, ‘’tout devrait pouvoir être partagé avec les régions, excepté les fonctions régaliennes de l’Etat’’.