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DECOUVERTE - Un bleu à l’Université de Dakar : Le social, facteur bloquant

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DECOUVERTE - Un bleu à l’Université de Dakar : Le social, facteur bloquant

A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), deux mois après la rentrée universitaire, les cours n’avaient pas encore démarré dans certaines facultés et les étudiants n’étaient pas toujours logés. Le principal motif est lié aux lenteurs administratives. Dans l’expectative, les étudiants prennent difficilement leur mal en patience, avec des scènes assez surprenantes pour un nouvel arrivant.

8 heures 30 minutes au campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Devant la brigade de police située à l’entrée du grand portail, une longue file d’étudiants attire l’attention. Ils sont là depuis les premières heures matinales pour légaliser des diplômes, des attestations, des cartes, des certificats d’inscription ou déclarer des pertes. Quatre agents sont mis à leur disposition tous les jours de 8 heures à 14h 30. Les lieux semblent ne jamais désemplir. D’ailleurs, le chef du service, l’inspecteur Matar Yade, déclare que tant qu’il y a encore un étudiant qui demande leur service, ils sont toujours disposés à remplir leur mission, malgré les critiques dont il font souvent l’objet, car explique-t-il, les étudiants sont très exigeants. Sans compter qu’ils se présentent parfois avec des cas qui ne relèvent pas de leurs compétences.

Quelques pas à l’intérieur mènent aux pavillons. Il y a quelques mois, c’était le calme plat. Seuls les étudiants à qui on avait prêté des chambres pour des raisons diverses, occupaient les lieux. A la direction de la cité universitaire, l’heure était à la précodification, «c’est-à-dire le calcul des quotas et l’exploitation des listes». De toute façon, tous les étudiants ne peuvent être logés : le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) ne dispose que de 5 136 lits pour plus de 60 000 étudiants. Toutefois, un Conseil d’administration a fixé les règles et les modalités d’affectation des chambres fondées sur un système de quota, dénoncé parfois par certaines facultés comme celles des Lettres. Les étudiants de cette Faculté qui a 38% des lits, considèrent qu’ils sont plus nombreux que ceux d’autres Facultés qui se retrouvent avec plus de 50 %. Pourtant, explique Matar Ndoye, le directeur des cités, la gestion et l’attribution des lits ne relèvent plus seulement du Coud. Les étudiants, à leur demande, sont impliqués dans les commissions de gestion, mais ils sont souvent à l’origine des difficultés.

Un autre problème qui se pose au campus, au début de l’année universitaire, c’est la restauration, mais aussi les difficultés liées à l’inscription. Lors de notre passage à l’Université Cheikh Anta Diop, au mois de novembre, les plaintes et complaintes différaient selon les Facultés. A la faculté de Lettres et Sciences humaines, dans les amphithéâtres, les étudiants de la deuxième année subissaient les épreuves orales d’admissibilité. Pendant que ceux de la première année attendent toujours leurs résultats. Au niveau des couloirs et du hall, les tout nouveaux se renseignent sur les orientations, les anciens s’inscrivent au compte-goutte pendant que certains s’agglutinent devant les tableaux d’affichage qui pour consulter les nouveaux programmes, qui pour se renseigner sur le nombre d’admis et d’admissibles. Toutefois, une nouvelle organisation facilite les inscriptions dans cette Faculté. En effet, le service de la scolarité, qui a multiplié ses guichets, a tout décentralisé. Si à l’époque, tout se faisait au niveau du hall qui s’avérait très exigu pour contenir les 11 000 étudiants de la faculté, aujourd’hui, on retire les formulaires d’inscription, dans un kiosque situé à côté, on s’inscrit dans un bureau de l’un des nouveaux bâtiments de ladite faculté pour, enfin, retirer la carte au niveau de la scolarité.

A la faculté de Médecine, de Pharmacie, et d’Odonto-stomatologie, on demandait des mesures d’accompagnement, vu que les étudiants commencent les cours (en octobre) bien avant ceux des d’autres facultés. Et en ce moment, les restaurants ne sont pas encore ouverts. «A 19 heures, après les travaux pratiques, il est difficile de regagner la banlieue que nous quittons chaque jour à 5 heures du matin», se plaint Adama Faye. Un de ses camarades dénonce l’enseignement théorique, faute de matériel dans les laboratoires de biochimie et de biophysique.

Par ailleurs, tout au long du «Couloir de la mort», les commerçants se sont déjà installés Des boutiques et des librairies ambulantes, des cantines, des restaurants, des salons de coiffure jonchent cette rue qu’empruntent la plupart des étudiants, du matin au soir. Et sur ce tronçon, ce sont les usagers qui dictent le code de la route. Des facultés vers le campus social, on marche le plus souvent à droite sous l’ombre des arbres et les véhicules roulent à gauche. En période de fraîcheur, on évite l’ombre glaciale des arbres pour emprunter la gauche de la chaussée et c’est en ce moment, que les voitures roulent à droite. C’est dire que même sur la route, les étudiants sont rois chez eux.



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