Délits de presse : Abdou Latif Coulibaly risque de payer un demi-milliard au Dg de Suneor, le 24 février

Abdou Latif Coulibaly n’a rien à envier à l’Italien Silvio Berlusconi, surnommé ‘l’homme aux 90 procès’, à cause de ses innombrables démêlés avec la justice de son pays. Après plusieurs différends pour des délits de presse, le journaliste écrivain se signale, à nouveau, avec un différend qui l’oppose au Dg de Suneor. L’ouverture du procès est prévue le 24 février 2011.

Le journaliste écrivain, non moins directeur de publication de l’hebdomadaire La Gazette, est convoqué devant le juge, le 24 février 2011, pour une autre affaire de diffamation pour lequel il est toujours poursuivi, devant le tribunal correctionnel. Cette fois, ce sera contre le directeur général de la société Suneor, Abbas Jader. Avec ce énième procès pour délit de presse, Abdou Latif Coulibaly est en passe d’atteindre la réputation du chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, ‘l’homme aux 90 procès’. Cet homme d’affaire et homme politique italien est poursuivi dans une vingtaine d'affaires judiciaires, avec notamment les délits de fraude fiscale, corruption judiciaire, pots de vin, faux et usage de faux, trafic de drogue, faux témoignage, financement illicite de parti politique, affaire de mœurs, et la liste est loin d’être exhaustive. Il a plusieurs fois été condamné par la justice italienne qui lui a finalement accordé l'immunité, pour mettre fin à ses tracasseries judiciaires.

‘Violation de ses obligations contractuelles à l'égard de l'Etat du Sénégal’, ‘vente de 80 % du patrimoine de la Suneor à 165 milliards en complicité avec le pouvoir’, ‘bénéficiaire de pratiques illicites’, ‘pilleur de l'économie nationale’, ‘gestionnaire malhonnête commettant des actes de prédations économiques’. Telles sont les accusations portées sur le patron de Suneor par notre confrère avec le concours de ses reporters Bocar Sakho et Mbaye Makébé Sarr. M. Jader, qui juge ses propos diffamatoires, réclame un demi - milliard au journaliste sénégalais, Abdou Latif Coulibaly. Ce dernier s’est illustré par le plus grand nombre de procès pour des délits de presse.

L’article objet du différend entre les protagonistes intitulé ‘Vente du patrimoine foncier de la Suneor, main basse sur 165 milliards’ est paru dans les colonnes de La Gazette. Dans les passages incriminés, les journalistes expliquaient que ‘la gestion de la Suneor est l'illustration parfaite du fonctionnement atypique d'un régime néo-patrimonial. On notera que tous les ressorts de la Suneor sont presque cassés pour assouvir les intérêts d'un clan et celui d'un homme qui en est le symbole. Ceux-ci (les hauts responsables de l’Etat, Ndlr) cautionnent les agissements de l'homme d'affaires qui ne cache pas sa volonté d'aliéner une partie du patrimoine de la Suneor qui s'élève à 165 milliards Fcfa, en violation flagrante de ses engagements contractuels issus de l'accord de privatisation. En toute impunité’. ‘L'Etat a accordé une subvention de six milliards et a imposé une Taxe conjoncturelle d'importation (Tci) de 25 % pour protéger l'industrie de l'ami personnel du chef de l'Etat en violation flagrante des textes de l'institution sous régionale’.

Le passé carcéral du journaliste écrivain est exclusivement miné par des délits de presse, telles que la diffamation, la diffusion de fausses nouvelles, des injures publiques, entre autres. La toute dernière affaire de ce genre avait mis en vedette Thierno Ousmane Sy, le fils du ministre de la Justice, qu’il accusait d’être impliqué dans le scandale des 20 milliards de commissions dans l’affaire Sudatel ; cette histoire consécutive à l’attribution de la troisième licence de téléphonie mobile. Ce contentieux s’est soldé par la condamnation du journaliste à un mois assorti du sursis et 20 millions Fcfa à payer au conseiller du président de la République pour les Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les observateurs gardent encore en mémoire le célèbre ouvrage de Latif Coulibaly intitulé : ‘Lonase, chronique d’un pilage organisé’, qui lui a valu un procès contre l’ancien directeur général de la Lonase, récemment démis de ses fonctions, Baïla Wane. Cette confrontation n’a pas connu son épilogue puisqu’elle est pendante devant la Cour d’appel de Dakar.