Le troisième point de la Déclaration finale qui sanctionne les travaux du 4ème Congrès de l’Action de solidarité islamique (Asi), pointe du doigt le problème de la cohabitation des différentes confréries du Sénégal. Après avoir constaté qu"au Sénégal, la question religieuse est moins confessionnelle que confrérique", l’Asi souligne que "la manipulation des groupes religieux par les politiques occasionne de graves frustrations et met en péril insidieusement les valeurs sacrées de l’éthique ainsi que les pérennisation des équilibres de paix et de stabilité nationales". C’est pourquoi elle "engage l’Etat et ses démembrements à se tenir à égale distance des groupes confessionnels et confrériques et à bannir toute vélléité d’instrumentaliser la religion à l’occasion de leur intervention...". Les congressistes recommandent dans le même sens, "les chefs des communauté religieuses à préserver jalousement leur crédibilité en résistant à toute tentative de corruption ou de récupération susceptibles d’accentuer les disparités et les ressentiments dans une société inégalitaire par excellence". En lieu et place, l’Asi "prône la culture, voire le culte des valeurs républicaines et la séparation effectives des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire". De même il est recommandé aux journalistes de s’inscrire dans "l’exercice professionnel et responsable du pouvoir de la presse".
Les Congressistes ont aussi relevé dans leurs travaux pour le regretter "l’impact particulièrement négatif de certains programmes télévisuels qui banalisent la violence, les images obscènes, distillent leur fiel corrosif et ancrent, dans l’esprit des jeunes, des adolescents, voire des adultes, des conceptions diamètralement opposées à la loi religieuse et à l’équilibre mental des musulmans de tous âges". Et c’est pour suggérer "l’élaboration d’un Code de protection de l’enfance et de l’adolescence et une révision des programmes conformes à l’éthique traditionnelle et aux exigences d’une saine utilisation de l’outil télévisuel". Aussi, l’Asi "exige (t-elle) une censure rigoureuse des émissions audiovisuelles permissives voire porographiques qui représentent un véritable scandale eu égard aux valeurs religieuses et traditionnelles qui fondent la société sénégalaise et leur remplacement par des programmes visant à parfaire l’éducation, la formation professionnelle, artistique et l’information scientifique des jeunes et des adultes". En effet, pour les congressistes, "l’immersion de l’enfant musulman dans les principes religieux qui font la force de la société islamique est nécessaire à l’équilibre de celui-là et au bonheur de celle-là", peut-on lire dans la résolution finale. L’Asi évoque aussi la condition de la Palestine, décortique "le contexte actuel de mutation planétaire, marqué par le processus de mondialisation, l’unilatéralisme, l’islamophobie et l’assimilation inacceptable de l’islam au terrorisme". Exprimant dans le même sens son souhait de voir le Sommet de l’Oci de mars 2008 à Dakar se tienne à la date retenue et "ne subisse aucun report", l’Asi a exprimé "sa déférante gratitude à la Présidence de la République pour ses sentiments attentifs".
Ont pris part aux travaux du 4ème Congrès de l’Action de solidarité islamique (Asi) dont les conclusions ont été rendues publiques ce jeudi 12 juillet, des universitaires, chercheurs, islamologues, religieux, psychologues, politiques ect. Entre autres personnalités, on peut citer le Professeur Amadou Makhtar Mbow, le Docteur Ciré Ly (Président de l’Asi), le Professeur MOhamadou Habib Ly, l’imam Babacar Niang, Mohamed Niasse de la Fondation Seyda Mariama Niasse, le Pr Bouna Gaye, le Pr Penda Mbow, le Pr Boubacar Diop Bouba, le Pr Rawane Mbaye pour ne citer que ceux-là.
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