Face aux nombreux problèmes sociaux dont traverse le Sénégal, les chefs religieux musulmans du Sénégal se sont réunis à Louga, le 6 août dernier, chez le marabout Cheikhna Abass Sall, pour unifier leurs points de vue sur la situation nationale et sur l’Islam au Sénégal. Ils ont rendu public une résolution, après avoir longuement discuté. Et dans cette résolution, ils interpellent les hommes politiques sénégalais. Ils écrivent qu’ils «souhaitent et prient de voir s’instaurer un dialogue franc et fraternel entre le pouvoir et l’opposition pour préserver la paix sociale au Sénégal». Ce, d’autant plus que le climat social se réchauffe de jour en jour, alors que le dialogue est rompu entre le pouvoir et l’opposition depuis quelques années. Les chefs religieux encouragent le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye pour son périple effectué à travers le pays en vue de recueillir les avis des chefs religieux.
Pour une solution globale aux viols
Les représentants des différents guides religieux au Sénégal n’ont pas manqué de se prononcer sur les cas de viols qui sont devenus monnaie courante au Sénégal et qui concernent toutes les couches de la société. A ce propos, les religieux estiment que «pour ce problème précis, il faut une solution globale pour résoudre ce problème». Car ce phénomène touche toutes les couches et à tous les niveaux de la société. Les religieux demandent aussi à l’Etat du Sénégal de prendre «en charge l’enseignement coranique qui fait non seulement partie intégrante de notre patrimoine culturel, mais en plus demeure un besoin national».
Encouragements pour les Imams de Guédiawaye
Sur le réchauffement du climat social qui fait bouger des Imams, les religieux ont encouragé les Imams de Guédiawaye. A leurs yeux, ils ont posé des «actions non seulement islamiques, mais nobles». Mais ils sont pour «la création d’un Conseil religieux de consultance pour tous les problèmes qui concernent le peuple, rôle qui a été toujours joué jadis par les chefs religieux». Ils en ont profité pour demander «la restauration de la Zakat pour lutter contre la pauvreté dans le monde musulman, mais aussi dans le monde entier et demander à chaque chef religieux, à son niveau avec ses adeptes, de réfléchir sur ce problème, et également encourager le retour vers l’agriculture, moteur de développement». Concernant la jeunesse sénégalaise, qui est malmenée et dirigée vers la débauche, les chefs religieux souhaitent une prise de conscience nationale. Ou mieux, tenir les états généraux pour dégager des stratégies et dynamiques pour sauver cette jeunesse en perdition.
Pour une justice équitable
Pour finir, ils prient, avec toutes leurs forces spirituelles, pour un Sénégal meilleur. Un climat de paix, de fraternité et de dialogue. Ils rappellent aux citoyens, y compris les dirigeants, que la justice, à quelque niveau que ce soit, doit être rendue proprement et avec équité, car Dieu a dit dans le Saint Coran : «Et dis-leur : travaillez et Dieu vous voit, le Prophète vous voit aussi et les musulmans (l’opinion publique) vous voient également», sourate «Attawba» verset 105. Ils souhaitent que «le Code de la famille soit revu et adapté à nos mœurs et réalités. Etaient présents à cette rencontre, les représentants de Serigne Mansour Sy, Serigne Bara Mbacké, le Mouvement Ibadou Rahmane, la famille Ndjiéguène de Thiès, le Khalife général de Thienaba, la famille de Thierno Madani Tall, la famille de Serigne Hady Touré à Fass Touré, la famille de Serigne Abdou Salam Mbaye, la famille El Hadji Rawane Ngom de Pal, représentant de l’ambassadeur d’Algérie au Sénégal…
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