Du jamais vu, des élèves d’une école primaire marcher pour protester pour de meilleures conditions d’apprentissage. C’est ce qui s’est passé hier lundi matin à Diourbel.
«Fosse bi nafi diogué. Choléra ba ngui nieuw» (Trouver une solution à la fosse, car le choléra arrive), ont scandé le millier d’élèves de l’école d’application Mame Diarra Bousso de Diourbel. Par ce cri, ils entendaient protester contre les eaux usées que déversent les fosses septiques de la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Diourbel. De l’avis de Khadidiatou Mbengue, élève en classe de Cm1 : «Depuis l’année scolaire passée, on a demandé à ce qu’on trouve une solution à ce problème. Regarde, même l’éducation physique, on ne la fait plus. Car, notre terrain est occupé par cette saleté qui nous empêche de respirer. Les adultes n’ont aucun respect de nos droits. Ce n’est pas normal ce qu’ils font.»
Les potaches, accompagnés de leurs maîtres, ont battu le macadam. Ce qui les a conduits à la Gouvernance, puis à l’Inspection départementale de l’éducation de Diourbel. Si au niveau de ce dernier service on les a écoutés, tel n’a pas été le cas à la Gouvernance où le maître des lieux et ses adjoints n’ont pas daigné sortir pour écouter les revendications de ces mômes. Et dire que c’est le gouverneur Mamadou Ibrahima Lô qui disait, lors de la tournée qu’il avait effectuée lors de la rentrée scolaire le 9 octobre dernier : «C’est un problème de santé publique et d’hygiène, et les enfants peuvent, à partir de cette situation, contracter des maladies.»
Pour l’heure, les maîtres et les élèves, devant ce spectacle désolant, entendent protester jusqu’à la dernière énergie. S’ils vont reprendre les cours, ce matin, ils n’excluent pas de passer à une vitesse supérieure si une solution n’est pas apportée à ce problème environnemental récurrent.
Aliou Ciré Bâ, un des enseignants de cet établissement, de confier : «La qualité de l’enseignement suppose un environnement sain. Ce qui n’est pas le cas ici. Nous réclamons des solutions idoines pour lutter contre ce péril fécal qui nous menace.»
Peut-être que ce cri de détresse sera entendu par les autorités locales, en premier lieu, la municipalité à qui revient la gestion du cadre de vie de ses administrés.
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