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Discours de Serigne Saliou, khalife général des mourides Le bilan de l’alternance en question
Le traditionnel discours d'avant-magal du khalife général des mourides, Serigne Saliou Mbacké, revêt cette année un caractère très particulier. A cause de son contenu et de la nature des questions qu’il a soulevés. Cette fois-ci, le saint homme a non seulement parlé du magal et de ses bienfaits , mais a abordé des questions très techniques liées au développement de la ville de Touba, en insistant sur la spéculation foncière qui est monnaie courante dans la localité. Des chefs religieux s'octroient indûment des hectares de terrain revendus qu’ils revendent à des prix très élevés, sans l’aval du khalif. Ce qui avait amené le marabout à faire un recensement général du titre foncier de Touba. Le discours commence par souligner la situation démographique de la ville sainte qui, précise-t-il, constitue la deuxième ville du Sénégal après Dakar. Raison pour laquelle cette ville devrait bénéficier d’infrastructures adéquates, en rapport avec le développement de la ville. Depuis l'avènement de l'alternance, les autorités actuelles se targuent d'avoir fait de grands investissements dans cette ville qui ne cesse de grandir. Alors que dans la réalité , les principales infrastructures sont l'œuvre des dahiras, du khalife général des mourides ou de talibés disposant de moyens. C'est le cas de l'hôpital Mathlaboul Fawzeini entièrement financé par des émigrés, les travaux de la grande mosquée ( où chaque khalif apporte sa pierre), la construction de l'université arabe et du grand marché international inauguré par le Président Wade mais construit par Serigne Saliou .Certains responsables politiques libéraux de Touba sans scrupule se réjouissent de ce qu'ils ont appelé la « prise en charge des problèmes des populations de Touba ». Selon eux, depuis 2000, le pouvoir de l'alternance aurait injecté près de 10 milliards dans la cité religieuse. Là où Serigne Saliou annonce un financement de 10 milliards pour le bitumage de 200 kilomètres de route. Et ceci pour avoir constaté que les principaux axes de Touba sont souvent l'objet de fortes inondations pendant l'hivernage, comme c'était le cas cette année. Une question centrale que devait prendre en charge le pouvoir au même titre que les sinistrés de Dakar qui ont bénéficié d’un programme spécial. En tout cas dans la ville sainte, la déclaration du khalife général des mourides a sonné la mobilisation au sein de la communauté mouride. Pour être à l’avant-garde dans les questions de développement. En lieu et place des discours démagogiques souvent balancés dans les médias. Alors que Touba, deuxième ville du Sénégal continue de boire de l'eau salée, ne dispose pas de centres médicaux spécialisés… Espérons seulement que ce discours ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd.
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