Deux milliards de francs CFA sont mobilisés pour le renforcement du programme spécial de la médecine traditionnelle ''Sénégal-Mali'', a révélé vendredi à Dakar, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention médicale.
Farba Lamine Sall présidait la cérémonie de lancement du projet ''Valorisation de la médecine traditionnelle Sénégal-Mali''.
''Nous allons bientôt, avec ces deux milliards dégagés pour les trois prochaines années accompagner cette médecine'', a précisé M. Sall, précisant que ''50% de ces fonds sont un appui du gouvernement italien''.
Il a dit que ''c'est une option prise par le gouvernement du Sénégal de mettre les moyens nécessaires pour accompagner le développement de cette médecine''.
La médecine traditionnelle est le ''premier recours'' pour la majorité des populations, a-t-il indiqué estimant que l'on ne peut développer une réponse à la santé des populations, sans promouvoir cette forme de médecine.
Pour donner un contenu à cette volonté d'accompagner cette médecine, le ministère de la Santé a créé un bureau de la médecine traditionnelle.
''Pour justifier son intervention légale, nous avons pensé qu'il fallait institutionnaliser la médecine traditionnelle'', a signalé le directeur de cabinet.
D'autre part, cette médecine a été inscrite comme axe prioritaire du programme national de développement sanitaire.
''Nous reconnaissons la médecine traditionnelle comme solution aux problèmes de santé communautaire'', a encore dit Farba Sall.
Des autorités du ministère malien de la Santé étaient représentées à la cérémonie de lancement du projet.
Le ministère de la Santé a par ailleurs mis en place des outils opérationnels de développement et d'accompagnement de cette médecine. Il s'agit de l'élaboration du plan national d'action, de son financement et la recherche de partenariat.
Ce plan, a indiqué Farba Lamine Sall, s'articule autour de cinq orientations majeures que sont : une réglementation de la médecine traditionnelle, une définition et une mise sur pied d'un cadre de collaboration ainsi qu'un renforcement
des capacités des acteurs.
S'inscrivent aussi dans ce plan la promotion de la pharmacopée, les travaux de recherche et la protection et la préservation des savoirs liés à la médecine et la pharmacopée traditionnelles.
Il y aussi l'élaboration d'une base de données des tradipraticiens en 2003 de la création d'un conseil national des tradipraticiens.
M. Sall a en outre souligné le partenariat entre les parties prenantes concernées par la problèmatique de la médecine traditionnelle, notamment la coopération italienne, l'ONG ACRA (association de coopration rurale en Afrique et en Amérique latine).
A ce propos, le directeur de cabinet a dit que ''la cérémonie de ce matin montre la volonté des autorités sénégalaises de trouver une sorte de coalition internationale pour développer cette médecine''.
Pour lui, cela montre le crédit accordé au projet mais aussi, qu'il existe des ressources qu'il faudra bien utilisées, pour que ce financement profite aux communautés.
Tout en reconnaissant les écueils liés àla promotion de cette médecine, le directeur de cabinet, a salué la collaboration de ACRA.
''Cette ONG a le mérite de s'impliquer sur les sentiers qui mèneront progressivement à la valorisation de la médecine traditionnelle'', a-t-il assuré.
Il a toutefois invité les acteurs de ce secteur considéré comme ''un espace difficile'', à distinguer les savants de certains ''aventuriers'' qui peuvent parfois hypotéquer la santé des populations.
''Les acteurs engagés dans la promotion de la médecine traditionnelle ont un rôle à jouer dans la protection des utilisateurs contre les dangers liés à des produits nocifs et à des pratiques non maîtrisées'', a proposé le directeur de cabinet du ministère de la Santé.
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