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[ V I D E O ] Dossier de l'ancien président tchadien : Le député Abdoulaye Babou invite le ministre de la Justice à une séance d’explications

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[ V I D E O ] Dossier de l'ancien président tchadien : Le député Abdoulaye Babou invite le ministre de la Justice à une séance d’explications
Pour permettre aux Sénégalais de connaître la position du gouvernement sur l’état d’avancement du dossier Habré, le député Me Abdoulaye Babou a décidé de faire venir le ministre de la Justice à l’Assemblée en lui adressant une question orale.

‘Je porterai l’affaire (Hissène Habré : Ndlr) devant l’Assemblée nationale dès la semaine prochaine, en déposant une question orale sur le bureau du ministre d’Etat, ministre de la Justice’. Et c’est pour ‘lui demander de venir s’expliquer devant l’Assemblée nationale pour permettre à l’ensemble des Sénégalais, à travers l’Assemblée nationale, de savoir la position du gouvernement, à l’état actuel, dans l’affaire Habré’. Tel est l’engagement pris, hier, par le député libéral, Me Abdoulaye Babou, à l’occasion d’un panel, initié par la société civile sur l’impunité et axé sur l’affaire Habré.

Selon l’avocat, il y a eu, contrairement à ce qui se dit, des avancées significatives dans cette affaire. En 1987, rappelle Me Babou, aucun pays africain n’était outillé pour juger Habré. Et, seul le Sénégal qui, dans un premier temps s’est déclaré inapte à juger Habré, parce que sa législation ne lui permettait pas, a finalement réadapté ses textes. Aujourd’hui, ajoute l’avocat, ‘l’on attend que le procès après que le Sénégal s’est montré disponible pour le jugement’. Personne, d’après Me Babou, n’ose dire que l’affaire Habré sera classée à perte et profit. Parce que ‘40 mille morts, c’est à l’échelle d’une guerre’, a-t-il fait savoir.

Aux victimes d’Hissène Habré et à leurs avocats qui s’indignent des propos des conseils de l’ancien homme fort du Tchad, le député indique que la position des avocats de Habré n’est pas la position officielle du Sénégal. Aussi, apporte-t-il des précisions sur le budget de 18 milliards que réclame l’Etat du Sénégal. ‘Wade n’a jamais dit que si on ne lui donne pas les 18 milliards, il n’y aura pas de procès’, explique le député. Concernant le budget, Me Babou se demande si techniquement on peut initier un procès de 40 mille morts sans budget ? Il y a, selon lui, un minimum à assurer (la sécurité des gens qui seront déplacés, leur logement, etc). L’avocat rassure ceux qui doutent encore de la tenue de ce procès. Car, dit-il, ‘le Sénégal est un Etat de droit et cela veut dire que nous sommes outillés pour faire face à cette situation’.

Sous ce rapport, le député libéral informe d’un récent séjour des experts de l’Union africaine (Ua) à Dakar pour ‘étudier la faisabilité technique de cette affaire’. Mieux, ‘il y a quatre à cinq juges d’instruction qui sont en train d’être préparés dans ce cadre’. Autant d’actes concrets qui peuvent convaincre, selon lui, qu’il y a une volonté politique de juger Habré au Sénégal. ‘Il (Habré) sera jugé, nous avons une expertise interne et nous y parviendrons, si Dieu le veut’, rassure le député.

Pour sa part, le Pr Amsatou Sow Sidibé estime que le Sénégal doit aller au-delà du jugement d’Hissène Habré. ‘Il doit rendre justice à tous ceux qui ont été victimes d’impunité comme Talla Sylla, entre autres’. Car ajoute-t-elle, ‘l’absence de réparation est source de rancœur et de haine’.



Procès de l'ex président Hissène Habré : Le Tchad et le Sénégal réclament justice

Les rescapés et familles des 40 mille victimes tchadiennes et sénégalaises réclament justice, dans le cadre des tortures dont l'ancien président Hissène Habré est présumé auteur. Ce dossier, qui constitue le premier feuilleton judiciaire du régime de l'alternance, a alimenté les débats lors d’un panel où les participants ont invité les chefs d'Etat africains à une contribution financière, pour l'organisation du procès.

Le procès de l'ancien président tchadien Hissène Habré demeure un point sombre dans le secteur de la justice, sous l'alternance. Ce dossier toujours en suspens, qui est l’un des premiers feuilletons judiciaires du régime du président Wade, est à l'origine du panel organisé, hier mercredi, par l’association des rescapés et familles des victimes des tortures dont Hissène Habré est présumé auteur. Avec comme modérateur le président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) Alioune Tine, le thème a porté sur ‘Affaire Hissène Habré : agir ensemble contre l'impunité : le rôle de la société civile’.

Une occasion pour les panélistes de dénoncer l'impunité dont bénéficie l'ancien président tchadien. Les panélistes sont formels sur cette question. Pour eux, le retard accusé par rapport à l'organisation du procès, au motif d'argent, est un ‘argument fallacieux’ et un prétexte constitutif de ‘manœuvres dilatoires’. Ils invitent ainsi les chefs d'Etat africains à une contribution financière pour que le président Habré soit jugé dans les plus brefs délais (Ndlr : Le Sénégal réclame 18 milliards pour organiser le procès). Dans cette perspective, la présidente de l'association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'homme, Me Jacqueline Moureina avertit : ‘Un ancien président africain ne doit pas être jugé en dehors de l'Afrique. Les victimes ont atrocement souffert dans les geôles. Le Tchad et le Sénégal entretiennent l'impunité’. Les panélistes pointent un doigt accusateur sur ces juridictions africaines que sont la Cour de justice de la Cedeao et la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples, qui ne sont d’aucune utilité, de n’avoir pas contribué à la tenue du procès. Cet avis est partagé par la directrice de l'Institut des droits de l'homme et de la paix, Amsatou Sow Sidibé.

Déterminés pour que l'ancien dictateur présumé réponde des crimes qui lui sont reprochés, dans les plus brefs délais, les rescapés et familles des victimes rappellent ainsi au gouvernement du Sénégal son engagement à faire juger, au nom de l'Afrique, Hissène Habré, conformément à la demande de l'Union africaine (Ndlr : En juillet 2006, l'organisation panafricaine avait ordonné le jugement, par le Sénégal, d’Hissène Habré).

En outre, les Tchadiens ne sont pas les seules victimes dans cette affaire. Un plaidoyer a été déroulé en faveur des ressortissants sénégalais qui ont, également, eu à subir ces exactions. C’est le cas du rescapé Souleymane Guèye qui a été torturé puis contraint de s'exiler au Sénégal, avec sa famille, au terme de deux années et demi de détention arbitraire. Le nommé Abdou Rahmane Guèye a séjourné six mois de prison parce qu'il était suspecté être un espion du président libyen Khadafi. S’agissant du sieur Demba Gaye, ce dernier a disparu durant le règne du président Habré et aucune de ses traces ne sont retrouvées, jusqu'à ce jour.

Hissène Habré est-il le commanditaire de toutes ces exactions féroces ? Face à l'implication ainsi qu’à la mainmise du pouvoir religieux dans cette affaire, sera-t-il traduit, un jour, devant une juridiction pénale sénégalaise ? Les rescapés et familles des victimes peuvent-ils continuer d’espérer être rétablis dans leur droit ? Toutes ces interrogations taraudent nombre d'observateurs sceptiques par rapport à la tenue du procès de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré.

ARRESTATIONS ARBITRAIRES, EXECUTIONS SOMMAIRES, TORTURES ET TRAITEMENT INHUMAIN : Le film des exactions du président Habré

Arrestations arbitraires, exécutions sommaires de prisonniers politiques, tortures et traitement inhumain et dégradant. C'est à travers une projection de film documentaire que les organisateurs ont fait part du système d'extermination dont l'ancien président tchadien est présumé auteur, durant son mandat de 1982 à 1990, soit huit années de règne à la tête du Tchad. Les séances de torture étaient le passage obligé après toute arrestation. Que dire de la ‘Plaine des morts’ qui était le réceptacle des cadavres issus des camps de détention et de concentration, ensevelis dans des fosses communes et de ces corps anonymes enrôlés dans des sachets plastiques ?

De plus, aucun monument, à la mémoire de toutes ces victimes, n’est érigé à cet effet. A la place, des habitations y sont érigées (pour maquiller ces exactions susceptibles de preuves tangibles de la culpabilité d’Hissène Habré ?). Les témoignages sont horribles et pathétiques. Cet ancien tortionnaire du nom de Clément Abaifouta déclare avoir enterré mille morts de ses propres mains, durant quatre années. Ce dernier de soutenir que ces moments ont été la période la plus difficile de sa vie.

Le film documentaire laisse voir des prisons secrètes où 30 personnes décédaient par jour. Chaleur, manque d'hygiène et absence d'aération caractérisent ces cellules qui ne désemplissaient jamais. Les quelques rescapés drainent toujours des sévices corporels qui témoignent des tortures subies en prison. Aujourd’hui, ces rescapés ne réclament que justice dans cette affaire.

CHRONOLOGIE DE L’AFFAIRE HISSENE HABRE

3 février 2000 : Les victimes tchadiennes déposent une série de plaintes auprès du doyen des juges du Sénégal. Par la suite, Hissène Habaré sera inculpé pour complicité de crimes contre l’humanité et actes de tortures et de barbarie.

4 juillet 2000 : La Cour d’appel de Dakar se déclare incompétente sur la demande d’extradition, formulée par la justice belge.

20 mars 2001 : Les familles de victimes et rescapés interjettent appel et la Cour de cassation confirme l’arrêt de la Cour d’appel.

Début janvier 2006 : Une nouvelle série de plaintes sont déposées en Belgique au nom de la ‘compétence universelle’. Le président Wade décide de confier le sort d’Hissène Habré à l’Union africaine.

Juillet 2006 : L’Union africaine ordonne son jugement au Sénégal et notre pays réclame 18 milliards pour organiser le procès (salaire des magistrats, réfection de l’ancien palais de justice, hébergement et prise en charge des témoins et rescapés tchadiens). Entre temps, le Tchad a contribué à hauteur de deux milliards. L’Union européenne, qui demande la revue à la baisse des 18 milliards, doit déterminer le montant à octroyer pour la tenue du procès.




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