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DOSSIER : SECRETAIRE DE DIRECTION - Sois belle et couche-toi

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DOSSIER : SECRETAIRE DE DIRECTION - Sois belle et couche-toi
Les secrétaires de direction sont des gens avec des qualités que les autres n'ont pas pour mériter toutes les largesses et complaisances de leurs patrons. Officiellement, ce travail est destiné à tout le monde, mais actuellement avec le chemin parsemé d’embûches, aucun homme n'ose s'aventurer dans ce métier. Les femmes y sont donc en territoire conquis. Aujourd’hui, combien de dirigeants d’entreprise recrutent une assistante sans prospecter du regard les avantages de son physique? Car ce ne sont pas toujours les compétences professionnelles qui sont les plus importantes, mais le physique. En effet, le patron passe plus de temps au boulot qu’à la maison, donc forcément, plus de temps avec sa secrétaire qu’avec sa femme. De ce fait, des rapports d’intimité peuvent naître.

Le secrétariat est un métier noble qui sert à seconder le patron, c’est-à-dire, être son assistante, sa collaboratrice. La réussite professionnelle de tout travailleur dépend en grande partie de ses connaissances. En réalité pour répondre à l’attente de son chef, le secrétaire doit posséder bien d’autres qualités. Sur le plan professionnel, il doit être capable de remplir son travail convenablement, car le travail demande aptitude et compétences. Elle doit être aimable, accueillante, courtoise, disponible, polyvalente, discrète. Il n’est pas donné à tout le monde d’exercer ce métier. Parce qu’en l’absence du boss, c’est elle qui est sa voix et sa représentante. Aujourd’hui, le comportement de beaucoup de ces secrétaires démontre le contraire. Elles n’ont que peu de respect pour leur lieu de travail. Du matin au soir, elles ne pensent qu’à séduire le patron ou les clients. Pour cela, toutes les ruses sont bonnes, l’important, c’est d’attraper sa proie. Et cela se joue sur tous les registres en commençant par l’habillement, la façon de parler, de marcher et de s’asseoir. Et une fois que le but de ces chasseurs endimanchés est atteint, bonjour la promotion, adieu les durs labeurs. Elles commencent à négliger leur travail, à maltraiter les visiteurs et gravir les échelons. Les rapports entre chefs et employés se changent en maîtres et maîtresses. Elles deviennent des secrétaires particulières qui s’occupent des dossiers et des dessous du chef. Elles gèrent les relations au bureau et en dehors. Mais l’exception, confirme la règle. Il y a des secrétaires compétentes et à cheval sur les principes. Leurs rapports au chef se limitent au travail. Mme Niang assistante à la Division culture et mobilisation à l’Agence nationale de l’Oci explique : «Mon directeur est exceptionnel, il me facilite mon travail, avec lui, je ne me soucie jamais de mon boulot. Mes relations avec lui sont étroites et se résument au domaine professionnel. Certes, il y a une certaine complicité, mais elle est strictement professionnelle ». Jusqu’où peut aller cette complicité avec le boss ? Mme Niang se veut claire. Pour elle, la vie privée de son patron ne la regarde pas. Par contre, elle entretient d’excellents rapports avec la famille du patron. Expliquant le nombre important de femmes secrétaires, notre interlocutrice pense qu’à la maison comme au bureau, les femmes gèrent mieux les relations humaines. Elles sont plus accueillantes et plus disponibles. Malgré les difficultés du travail et les tentations qu’elles affrontent souvent, Mme Niang dit être restée égale à elle-même. Maguette Diagne, secrétaire, appuie sa consoeur. «J’ai d’excellentes relations avec mon patron. Il me facilite la tâche, il est très compréhensif, simple et libéral. Il est un frère pour moi. D’ailleurs j’entretiens de très bonnes relations avec sa famille», a-t-elle dit. Selon elle, le secrétariat est un métier de femme car les femmes sont plus attirantes et plus aimables. Et c’est ce qui fait, dit-elle, qu’elles sont obligées de bien s’habiller.

La promotion canapé

Des fois, c’est le patron qui fantasme sur sa secrétaire. Explication : le patron passe plus de temps au boulot qu’à la maison. Forcément, il passe plus de temps avec sa secrétaire qu’avec sa femme. Il croit souvent que la secrétaire ressent la même chose que lui. Et même si ce n’est pas le cas, il est si frustré qu’il ne laisse pas aux autres la possibilité de dire, croire ou faire le contraire. Ils se disent : pourquoi ne pas allonger une main baladeuse surtout que la jolie jeune fille passe et repasse en minijupe devant le bureau avec une démarche craquante. Et puis ils se disent qu’ils ont le pouvoir et donc, ils peuvent l’exercer sur tous les plans. Et comme le disent souvent les Italiens : «Chi va piano, va sano», (pas de pressions, pas d’obligations). Il ne faut pas se leurrer, il y a toujours une part de séduction physique. Même si un manager n’a pas de vue sur une secrétaire, il estime qu’une secrétaire jolie la représentera mieux à l’extérieur et que son image sera valorisée.

Le code du travail protège les employés

L’article 122-49 du code du travail stipule : «Aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel». Il n’est pas nouveau que des «petits chefs» utilisent leur pouvoir hiérarchique pour faire peser sur leurs subordonnés une pression psychologique visant à les dévaloriser. Pourtant, l’ampleur que prend aujourd’hui un tel phénomène est indéniable. Dans son rapport 1999 sur les violences au travail, le Bureau International du Travail (BIT) fait du harcèlement moral une des causes essentielles de violence au travail venant juste après le harcèlement sexuel. Il faut donc en conclure que le harcèlement moral ne peut plus être considéré aujourd’hui simplement comme le résultat d’un comportement individuel, mais s’apparente de plus en plus, dans certaines entreprises, à un mode de gestion des personnels.

AISSATOU NDIAYE, SECRETAIRE DE DIRECTION

«Pour avoir refusé d’être la maîtresse de mes patrons, je me retrouve sans boulot»

Voulant très vite s’insérer dans la vie professionnelle, Aïssatou Ndiaye ne s’est pas aventurée à l’Université. Juste après avoir décroché son bac, elle s’est inscrite en secrétariat bureautique. Le seul métier qu’elle jugeait correspondre à son profil. Une série d’expériences malheureuses l’ont convaincue du contraire. Dans les bureaux, entre quatre murs, les intentions sont aussi touffues et ténébreuses que dans la jungle.

Côté physique, Dieu l’a pourvue. Et de fort belle manière. Aïssatou Ndiaye est une jeune dame avec un look très ado. Pantalon jean noir délavé, haut beige, des escarpins noirs. Et une coiffure à la garçon mise en plis. Pour tout dire, elle dégage. Sa noirceur d’ébène et son physique avantageux captent le regard le plus indifférent. Visage fin, un nez en théière et des yeux de biches. Cette antilope est aussi une bimbo. Grandes, ses hanches qui débordent en font une parfaite pin-up. À l’aise dans son salon multicolore, elle raconte des faits graves. Diplômée de secrétariat bureautique dans une école très réputée de la place, elle a eu à rouler sa bosse un peu partout. Aussi, elle a pu accumuler une bonne expérience. Mais malheureusement, le principe a fini par la transformer en chômeur invétéré. Puisque la plupart de ses patrons tombaient sous son charme et lui faisaient la cour, elle va se retrouver sans travail. Le premier exemple qu’elle donne, c’est un comptable avec qui elle partageait le boulot dans la même boîte. Celui-ci lui faisait un odieux chantage. Elle accepte d’être sa maîtresse ou il la fait virer de l’entreprise. Elle perdra sa place. Et en aura vu d’autres. Très frustrée, elle qualifie d’ingrat le métier de secrétaire. Parce que non seulement, il faut se faire le complice de son patron, mais on est obligé de « mentir » dans certaines circonstances. Il y a aussi, juge-t-elle, que si le métier de secrétaire n’a plus de valeur, c’est dû à certaines personnes qui ne font pas bien leur travail. Ces gens qui ne viennent, selon elle, que pour embellir les locaux. Le rôle de secrétaire est très important dans l’entreprise. Non seulement elle participe à polir l’image de l’entreprise, mais aussi, avertit Aïssatou Ndiaye, c’est la première personne sur qui les visiteurs tombent pour des renseignements.

NDEYE AWA DIAGNE, PROFESSEUR DE TECHNICIEN ADMINISTRATIF

«La secrétaire n’a pas besoin d’être jolie, mais elle doit être soignée»

Il n’est pas donné à n’importe qui d’exercer le métier de secrétaire. Il fait appel à beaucoup de compétences. La fonction exige une certaine complicité avec le patron de l’entreprise. Elle requiert en même temps certaines qualités physiques et morales. Des qualités qui font d’ailleurs que la plupart des directeurs d’entreprise hésitent. On ne choisit pas un confident au hasard.

Lycée technique commercial Maurice Delafosse, précisément au Centre de Formation Professionnelle et commerciale (CFPC). Le soleil a fait la moitié de son parcours. La population locale est féminine. On dirait une école de jeunes filles. Des groupes s’agglutinent. A la salle des professeurs, une jeune dame, nommée Ndéye Awa Diagne nous accueille. Professeur de technicien administratif, elle entre dans le vif du sujet. «Etre secrétaire ne veut pas forcément dire être belle. Mais elle doit se faire belle, être agréable». Selon elle, la secrétaire doit soigner sa tenue vestimentaire. «Elle doit être correcte et surtout porter des vêtements discrets. Elle doit soigner ses cheveux, ses ongles. En gros, elle doit avoir un bon comportement physiquement. Elle ne doit pas être extravagante. Ce qui est le contraire de ce que l’on voit aujourd’hui. Nos secrétaires s’habillent comme si elles allaient en cérémonie», tonne-t-elle. À son avis, le métier est exercé pour la plupart du temps, par des femmes. Les femmes sont plus aptes à gérer ce poste. Elles sont plus aimables et attirent la clientèle. Par ailleurs dit-elle, la secrétaire est une collaboratrice, une assistante de son patron. De ce fait, «elle doit avoir une bonne culture générale, avoir des connaissances solides en Français, en bureautique et secrétariat, en organisation administrative, en informatique et en technique de communication», a-t-elle confié. Et de poursuivre : «C’est d’ailleurs le contenu de mon cours. Car la secrétaire doit être polyvalente pour pouvoir bien accomplir les diverses tâches». À l’en croire, le travail de secrétariat n’est pas facile comme le pensent la plupart des personnes. «Elle doit être discrète comme une tombe. Elle détient toutes les informations sur l’entreprise. Aussi, elle a l’agenda de son patron où tous ses rendez-vous, contacts, et réunions sont consignés. La secrétaire doit avoir le sens de l’initiative, c’est-à-dire savoir prendre des décisions en cas d’absence de son patron. Elle doit être capable de bien répondre au téléphone car la majeure partie de son temps est occupée par les appels. Elle doit surtout être polie, agréable, car elle est appelée à recevoir et orienter les visiteurs. Ce qui fait qu’elle doit toujours s’efforcer d’être de bonne humeur pour leur rendre service. Ce sont toutes ces tâches, entre autres, qui font qu’elle doit être polyvalente et avoir une certaine qualité», nous a-t-elle confié. D’après la professeur, la secrétaire peut être appelée à réaliser beaucoup de travaux dans l’entreprise.

DANS LE SECRET DES BUREAUX

Il n’y a rien de tel que de parler de soi. Et selon Bergson, il existe deux manières de connaître l’individu : soit on tourne autour de cette chose ou bien on entre en elle. Pourquoi donc ce silence ? En tout cas, saisir les contours de cette question relève d’un parcours du combattant. Les rapports que certaines secrétaires entretiennent avec leur boss restent ambigus. Car ce n’est pas du tout facile de les faire parler. De quoi ont-elles peur pour ne pas se confier aux pisse-copies ? La plupart d’entre elles refusent de se confier, sous prétexte qu’elles seront virées. Si elles se taisent, c’est parce qu’elles entretiennent des rapports d’intimité avec leur directeur. En dehors du travail, elles s’occupent personnellement des humeurs du patron, assurent les heures supplémentaires et se consacrent entièrement à lui, satisfont tous ses désirs ; c’est le scénario qui se passe parfois dans les bureaux. Elles le font de leur propre gré ou bien de peur de perdre leur boulot. Du moment qu’elles sont victimes de harcèlement, dénoncer leur supérieur pose un double écueil. Est-ce qu’on est obligé de travailler avec des contraintes ? La liberté fait partie des droits du travail. C’est ce qui explique d’ailleurs que la plupart des gens préfèrent avoir un travail indépendant et digne. Ce n’est pas intéressant, d’exercer un métier où l’on évolue sous pression.

Article Par AMINATA THIANE SYLLA & KHADIDIATOU DIOP



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