ÉDUCATION, SANTÉ, COMMERCE : Ce que les populations attendent du président réélu

Alors qu’il n’est pas encore officiellement confirmé, c’est un cahier de charges bien rempli qui attend le président de la République. Même si beaucoup d’efforts ont été faits dans plusieurs secteurs, les populations veulent encore plus. Mieux, les populations n’ont pas attendu le verdict du Conseil constitutionnel pour étaler leurs doléances ; de l’éducation à la santé, en passant par l’agriculture, le commerce, entre autres …

Dans le domaine de l’éducation, il urge, selon les populations, de procéder à des réformes plus profondes. Car, la grève des enseignants et le niveau actuel des élèves préoccupent les parents ; surtout ceux qui n’ont pas assez de moyens. “ J’invite le président élu et son gouvernement à régler le plus rapidement possible le problème des enseignants, mais également d’étudier le cas des vacataires, maîtres contractuels et volontaires de l’éducation qui est la porte du développement ”. Pour V.S, père de trois enfants, “ l’école devient de plus en plus chère avec les cotisations des coopératives et les fournitures scolaires ”. À l’Université Cheikh Anta Diop, l’effectif pléthorique des étudiants laisse à désirer. Car, cela empêche les étudiants de travailler dans des conditions meilleures. “ Je me lève à 5 heures du matin tous les jours pour me rendre à la fac, mais il arrive que je n’aie pas de place où me mettre ”, souligne cet étudiant en année de licence.

Dans le secteur de la santé, les Sénégalais souhaitent la diminution des frais d’hôpitaux et des médicaments. “ Si les dirigeants parviennent à diminuer le coût des médicaments, ce serait une très bonne chose. Car la santé coûte excessivement cher au Sénégal ”, lance Pape Dome Faye, étudiant en 2ème année au département de Lettres.

Diminution du prix des denrées

Dans ce même ordre d’idées, certaines personnes sont préoccupées par la santé de leurs épouses en état de grossesse. À cet effet, El Hadj interpelle les autorités qui viennent de bénéficier de la confiance populaire, sur la gratuité des écographies. Pour étayer son propos, M. Baldé soutient : « à chaque rendez-vous, il faut débourser 15.000 F Cfa. Ce qui n’est pas toujours facile pour des personnes aux revenus modestes ». Quant au plan Sésame qui assure une gratuité des soins aux personnes de plus de 60 ans, les personnes rencontrées ont exprimé leur satisfaction. Seulement, elles attendent du nouveau régime de nouveaux efforts pour une meilleure couverture sanitaire.

Dans le domaine social, les préoccupations tournent autour de la diminution du prix des denrées de première nécessité. “ Au moment où je vous parle, le prix du sac de riz est passé de 11.000 à 12.000 FCfa. Également, le prix du lait vient d’être augmenté ”, a déclaré El hadji Baldé, boutiquier de profession. “ Le président doit savoir que nous lui avons donné notre carte pour qu’il résolve nos principaux problèmes que sont les hausses des prix du riz, de l’huile, du sucre et du lait ”, précise-t-il.

“ Nous appelons le chef de l’État à baisser le prix du riz et du sucre pour qu’ils soient à la portée de toutes les couches sociales ”, a indiqué Ndella, veuve de trois enfants. Pour cette dame d’une quarantaine d’années, il lui arrive parfois de ne pas donner à manger à ses enfants, faute de moyens. C’est la preuve que des familles entières souffrent énormément de cette flambée des prix.

Chez les jeunes, la création d’emplois doit être un des axes forts de la nouvelle politique du président de la République. “Le prochain gouvernement doit songer à créer des entreprises pour aider les jeunes qui sont dans le besoin. Certes, il y a des jeunes qui n’ont pas de formation. Mais, il doit faire preuve de compréhension et de clémence ”, explique Ibra Mbacké, un boulanger de 27 ans.

À l’image des secteurs de l’éducation et de la santé, le commerce souffre aussi de quelques difficultés. Les vendeurs sont à la recherche d’acheteurs … disparus dans la nature. Leurs chiffres d’affaires ont baissé et les marchands ambulants ont vécu le calvaire durant ces sept années. Victimes parfois de rafle, indique Cheikh Fall, ils paient la somme de 6.000 francs lorsqu’ils atterrissent à la police. Vendeur de 23 ans, il sollicite une aide de la part du président de la République pour la construction de marchés où les jeunes vendeurs pourront vivre leur destin. “ Nous ne voulons qu’une seule chose : un local où nous pourrons exposer nos marchandises ”, affirme le jeune homme qui se dit prêt à travailler dans son propre pays plutôt que de s’embarquer clandestinement dans des pirogues de fortune pour rejoindre l’Espagne. Pour sa part, une personne sous le couvert de l’anonymat, commerçant de tissus de son état, trouve alarmante la situation actuelle des commerçants. “ Très sincèrement, mon chiffre d’affaires a nettement baissé. Et pour cause, les gens n’ont pas d’argent ”, juge ce monsieur au sourire forcé, rencontré au marché des Hlm. D’après notre interlocuteur, le manque d’argent constitue la conséquence de la cherté des denrées alimentaires et la raison de la rareté de l’emploi.