Ecole supérieure polytechnique : La direction accusée d'escroquerie par des parents d'étudiants

Le Collectif des parents d’étudiants du département de génie électrique de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) est monté au créneau, hier, pour protester contre la direction de cet établissement public d’enseignement supérieur pour abus d’autorité, de confiance, arnaque, escroquerie et discrimination négative. Il menace même de saisir la justice dans les prochains jours.

Les parents de la formation payante du département de génie électrique de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) de Dakar sont très remontés contre la direction de cet établissement d’enseignement supérieur public. La raison fondamentale de la colère des parents d’élèves est liée au ‘refus catégorique’ du département de génie électrique d’inscrire les étudiants de la formation payante qui passent en deuxième année au Diplôme universitaire technologique (Dut) comme le fait valoir le prospectus sur la base duquel, plusieurs parents ont été convaincus par la qualité des enseignements proposés. Pis, le collectif accuse le département de génie électrique de ‘discriminer négativement’ les étudiants de la formation payante à qui on délivre un Diplôme supérieur technologique (Dst) au lieu du Diplôme universitaire technologique (Dut), remis aux étudiants de la formation publique. ‘Le Dst est une trouvaille de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp), une invention interne qui n’est pas officiellement reconnue par l’Etat et qui suscite, aujourd’hui, des interrogations de validité au niveau des chefs d’entreprises’, relève Abdoulaye Diamaka membre du collectif, à l’occasion d’un point de presse, tenu ce mercredi.

C’est la raison pour laquelle, le Collectif des parents d’étudiants du département de génie électrique tient à interpeller le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour qu’il mette fin à ‘ces pratiques obscènes et indignes d’éducateurs qui doivent travailler à promouvoir l’équité et la justice’. Et, ces parents d’élèves très remontés contre le département de génie électrique de l’Esp estiment que ‘si des mesures urgentes et idoines ne sont pas prises dans un délai de quinze jours pour rappeler à la raison la direction de l’Ecole supérieure polytechnique (Esp), nous allons ester en justice contre l’établissement’. ‘Nous jurons, quel qu’en soit le prix à payer, de porter ce contentieux devant les tribunaux de notre illustre et sacré pays pour que le droit soit dit’, avance Abdoulaye Diamanka.

Par ailleurs, le collectif des parents d’élèves de la formation payante du département de génie électrique de l’Esp ont tenu à rappeler que leurs enfants ont réussi aux tests d’entrée, organisés à l’instar des normes établies pour la formation publique. Selon eux, les étudiants de la formation payante, comme leurs camarades de la formation publique, font les mêmes cours dans les mêmes conditions. Ils suivent les mêmes travaux dirigés avec les mêmes professeurs. La seule différence entre ces étudiants, c’est que les uns sont pris en charge par l’Etat et les autres sont assistés par leurs parents et familles.

Concernant cette prise en charge par les familles, Abdoulaye Diamanka, citant des sources proches de la direction de l’Esp, informe que la formation payante rapporte chaque année deux milliards 300 millions à l’établissement dont les 15 % vont au rectorat et les 10 % à l’établissement. Un étudiant inscrit à la formation payante à l’Esp (ex-Ensut) paye annuellement un million de francs en raison de cent mille francs par mois dont 200 mille francs de frais d’inscription.