EDUCATION / DENONCIATION - Le Cusems internationalise sa lutte : Plainte devant les représentations diplomatiques

La crise scolaire risque de prendre des proportions inquiétantes les jours à venir. Le Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen et secondaire (Cusems) compte envoyer un mémorandum aux différentes représentations diplomatiques au Sénégal. Pour dénoncer les manoeuvres dilatoires du gouvernement et le contraindre à ouvrir des négociations sérieuses. Aussi, les enseignants sont décidés à maintenir le boycott des épreuves du Brevet de fin d'études moyennes (Bfem).

La crise scolaire risque de connaître une dimension internationale ces jours à venir. Las d'attendre une réaction des autorités étatiques pour décrisper la situation, les enseignants ont décidé de gravir un palier supérieur : déposer un mémorandum auprès des représentations diplomatiques accréditées au Sénégal et boycotter de façon systématique, comme avec le Baccalauréat, les épreuves du Brevet de fin d'études moyennes (Bfem).

Un plan d'action annoncé hier par les syndicats regroupés au sein du Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen et secondaire au Sénégal (Cusems), à la suite de leur assemblée générale. Ainsi, ils entendent «dénoncer les manoeuvres dilatoires du gouvernement» et le contraindre à ouvrir des négociations sérieuses. Mais aussi «dénoncer l'irrégularité du Baccalauréat» qui, selon eux, ne s'est pas déroulé dans les normes requises pour «un examen digne de nom».

En effet, selon le Cusems, les autorités du ministère de l'Education doivent «ouvrir» les yeux et oser affronter les réalités du moment. C'est-à-dire que les «autorités ont lamentablement échoué dans leur folle tentative d'organiser le Baccalauréat à tout prix». De sorte qu'on se retrouve avec un «Baccalauréat technique des séries T1, T2, (qui) n'a pas encore proclamé ses résultats, les copies de Philosophie de Dakar ne sont pas encore corrigées, des manquements graves sont constatés dans l'organisation du Baccalauréat». Pire, «la mascarade est plus grave en Philosophie où, à défaut de faire circuler un correcteur d'un jury à un autre, d'une ville à une autre, on déplace des copies d'une région à une autre pour trouver des gens disponibles à mettre des notes dans les délais les plus courts». Ainsi, les membres du Cusems se disent «meurtris et attristés de constater que des intellectuels sont capables de tant de manoeuvres irrégulières pour étouffer les revendications légitimes des professeurs».

A leurs avis, il n'y a rien de plus normal que de revendiquer des indemnités qui leur reviennent de droit. Aussi, se demandent-ils comment accepter que les autorités de ce pays refusent de leur payer des indemnités conformément à leurs diplômes et à leurs niveaux d'études. Ce qui est plus énervant pour eux, c'est que là où un magistrat perçoit des indemnités dépassant huit cent mille francs, les enseignant, ne perçoivent que 40 mille francs.

De telles «injustices institutionnelles» de la part de l'Etat, que le Cusems s'engage à combattre, sont à bannir. Ses membres exigent «une égalité de traitement de tous les fonctionnaires de l'Etat». Pour les membres du Cusems, leur détermination sera sans faille et contrairement aux Sénégalais qui fuient vers les prairies vertes de l?Occident, eux déclarent qu'ils n'embarqueront pas dans les pirogues pour rallier Ceuta et Melilla, des Îles Canaries. Ainsi, ils en appellent à la responsabilité du président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour trouver une issue heureuse à cette grave crise scolaire.