Les lambeaux de la situation scolaire et les restes d’une année universitaire en ébullition ont été les faits marquants de l’année académique 2005-2006. La clé tarde à venir des autorités. Les enseignants, les élèves et les étudiants ne trouvent pas le rédempteur de leurs maux pour espérer une année 2007 sans écueils. Alors, il faudra attendre le futur chef de la famille du Sénégal qui sera issu des élections de février.
L’Etat est garant du développement du secteur public. Et, l’Education en est un. Tout citoyen, dit-on, a le droit de manifester son mécontentement. Un droit inscrit dans la Constitution. A quoi servent ses dispositions si tant est, aussi sacrées qu’elles soient, elles ne restent que dans le domaine de l’abstrait ? A voir la légitimité des revendications des enseignants, d’une manière générale, depuis un an, l’on est tenté de croire que l’Etat s’est désengagé et a perdu de sa superbe dans la gestion du service public.
C’est Me Wade, himself, qui disait, au cours de l’audience qu’il avait accordé aux Intersyndicales enseignantes et au Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen-secondaire (Cusems) qu’il est le père et le protecteur des enfants et qu’il n’acceptera pas que les professeurs les sacrifient. Donc tous les citoyens sont de la famille. Car ce sont les enfants qui sont devenus des enseignants et, ceux des enseignants, eux-mêmes, qui sont les siens. Ce n’est qu’une frilosité sans commune mesure, à chaque fois que le gouvernement est incapable de résoudre une crise, que de penser que c’est l’opposition qui est derrière les enseignants. Qu’y a-t-il à politiser une question sociale si cruciale telle l’éducation ?
De toute façon, les conséquences néfastes sur les résultats sont connues : le passage en classe supérieure par une moyenne de 8/20. C’est la culture de la médiocrité. Tout cela pour brandir une «victoire» sur les enseignants. Wade arguera-t-il que c’est l’opposition qui a manipulé les enseignants ? Fuite de responsabilité et perte de statut de «père». Ses réactions aussi irascibles, à chaque fois qu’une crise s’annonce, auxquelles il a accoutumé son monde, sans même recouper ses informations et autres renseignements, sont révélatrices de ses aveux d’incapacité à trouver des solutions. Il l’avait dit, à Mamadou Diop «Castro» : «Ce que vous faites, je le sais. Nous étions tous dans l’opposition. On se connaît.» C’est la même trompette qu’il avait embouchée, sur la crise à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), à son retour de Paris. C’est ainsi qu’il y avait, alors, greffé la politique, sans en mesurer les conséquences. Protéger ses enfants était son slogan. Sauf, semble-t-il signifié, les étudiants dont certains croupissent, aujourd’hui, à Rebeuss.
Auparavant, en février dernier, le président de la République avait préféré regarder ses enfants intoxiqués par une viande pourrie malgré leurs appels incessants à lui. Quelle émotion ! Quelle indignation ! D’une couche sensible, mais impuissante que représente la population estudiantine qui cherche désespérément sauveteur, après avoir été martyrisée par des poings, toute une soirée durant.
Les questions se multiplient, à l’orée des élections de 2007 pour ces victimes qui tendent le bâton, prêtes à écraser la carotte amère. L’école dégouline encore ses larmes, les enseignants aboient, les autorités passent. Faut-il, chercher un autre «père» ? Qui va défaire ce nœud si serré au système éducatif ? A défaut de solution avec Wade, la morsure risque d’être rageuse le 25 février 2007.
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