L’Intersyndicale de l’enseignement, qui vient de trouver un accord avec le gouvernement pour sauver l’année scolaire, ne semble pas toutefois faire dans la confiance béate. Sa Coordonnatrice, Mme Marième Sakho, marque sa méfiance compte tenu des accords déjà conclus et qui n’ont jamais été appliqués.
« Des accords signés ne sont pas appliqués ou n’ont pas été appliqués. Aujourd’hui, compte tenu des circonstances, de tout le processus, nous avons jugé accorder du crédit à ces nouveaux engagements. Ce qui ne nous empêche pas de prendre à témoin et l’opinion et les facilitateurs, pour veiller au respect de ces engagements-là. Et demain, si le contraire devait se produire, dégager toute la responsabilité de l’Intersyndicale », a indiqué la responsable de l’Intersyndicale.
Cet accord plus ou moins bancal va certainement faire des victimes au sein des élèves, surtout ceux qui sont en classe d’examen et qui vont subir des épreuves dans des conditions différentes, avec un avantage pour les élèves des écoles privées qui ont eu suffisamment d’heures de cours. L’Intersyndicale avoue son impuissance par rapport à cette situation.
« C’est inévitable, il y aura des sacrifiés, parce que si les élèves du privé ont étudié dans de bonnes conditions pour atteindre le quantum, cela n’a pas été le cas pour les élèves du public. Et le temps qui nous reste, qui pourrait être utilisé pour rattraper, ne pourra jamais suffire pour combler le retard accusé, mais, en bons professionnels, les enseignants feront le sacrifice nécessaire pour rattraper le maximum et permettre aux élèves d’être évalués de façon acceptable », explique Mme Dansokho.
Il faut dire que le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), qui n’a jamais participé à la grève de l’Intersyndicale enseignante, s’insurge contre cet accord qui vient d’être conclu entre cette dernière et l’Etat. Le Sels rejette tout report des examens et clame sont intention, le cas échéant, d’arrêter les cours à la date initialement fixée pour la fin de l’année scolaire, c’est-à-dire le 24 juin.
De son côté, la Fédération nationale des associations de parents d’élèves, par la voix de son président M. Badiane, n’approuve pas la décision de repousser la date des examens, arguant que les classes de Cm2 du public et les écoles privées n’ont jamais été vraiment touchées par le mouvement de grève.
« Vous avez des Cm2 qui travaillent normalement et vous avez le privé qui a travaillé normalement. Donc, quand les examens ne se passent pas à date échue, cela pose problème. Vous avez aujourd’hui des collèges qui ont terminé leurs compositions et qui ont même libéré les enfants. Vous allez réaménager l’année scolaire, cela veut dire travailler jusqu’à quand, on ne le dit pas. Or, ceux qui ont travaillé ont droit à leurs vacances », soutient M. Badiane.
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