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EDUCATION NATIONALE : Retour sur une année mouvementée

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EDUCATION NATIONALE : Retour sur une année mouvementée

L’année 2008 s’achève laissant derrière elle,  une école sénégalaise meurtrie par les grèves des enseignants ayant occasionné 500 heures de  perdues dans l’élémentaire et l’éclatement du Ministère de l’Education. L’enseignement Supérieur n’a pas été aussi en reste  avec  les batailles rangées entre étudiants et  les grognes des Amicales  et des vacataires qui ont conduit à des sessions uniques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le moyen et le secondaire seuls  rescapés  n’ont  pas connu une quiétude totale avec les mouvements d’humeur des élèves et des enseignants qui,  à  certains  moments,   ont perturbé ce secteur. La clémence de la nature, avec une bonne pluviométrie, occasionnant des inondations qui ont  empêché  certains enfants d’accéder à leur école qui, aujourd’hui, est devenue presque des mares. L’OFFICE revient sur tous ces points forts qui ont marqué, cette année 2007, le secteur de l’éducation.

L’enseignement élémentaire, le secteur le plus meurtri.

2008 s’achève. Mais elle  restera longtemps gravée dans la mémoire des parents d’élèves, tellement l’école sénégalaise a été agressée, piétinée, sabotée et négligée. Des plans d’actions qui se suivent, se ressemblent devant l’indifférence la plus grande des autorités ayant entraîné une perte de 500 heures sur les 900 prévues dans le quantum horaire annuel  pour le secteur  élémentaire. L’image d’enfants errant dans les rues, s’exposant à tous les dangers, n’a ému ni les syndicalistes têtus avec leur revendication, encore moins les autorités, trop occupées à diviser les syndicats, au lieu de faire des propositions concrètes de sortie  de crise. Une situation qui a débuté dès le début de l’année scolaire, et que les deux parties ont  sciemment laissé pourrir jusqu’à la veille des examens pour trouver un soi-disant accord grâce à l’ancien Ministre des Transports aériens Farba Senghor, qui a évité au gouvernement de l’alternance sa première année blanche. Devant la gravité  de la situation, le Président de la République éclate  le Ministère de L’Education, à défaut de limoger Moustapha Sourang, à qui il a désormais  confié l’enseignement supérieur. Le nouveau Ministre Kalidou Diallo  gère désormais les secteurs de l’élémentaire, du moyen et du préscolaire, avec l’essentiel du budget alloué à L’éducation nationale. Une nouvelle reconfiguration, qui, même si elle a été saluée par beaucoup de syndicalistes (qui ont vu par là une sanction infligée à Sourang considéré comme le principal responsable de la situation)  n’a pas réussi à installer l’accalmie dans ce secteur. Une paix précaire,  qui n’a servi qu’à  pousser des milliers d’enfants innocents, n’ayant même pas  épuisé la moitié de leur programme, à subir des examens à deux dates différentes. Des évaluations, dont la qualité est  à revoir  vu le nombre important d’élèves admis. Une farce, car il n’y a aucune pédagogie qui explique que quand il y a perturbation, les résultats sont meilleurs. La qualité occupe une place de second rang ; l’essentiel, que l’année puisse être sauvée : c’est la chanson que s’était passé les deux parties. En vérité, il n y’a jamais eu d’accord, puisque l’intersyndicale court toujours derrière sa principale revendication, l’IRD (Indemnité recherche documentaire) à tous les enseignants, sans exception. D’ailleurs, la dernière proposition du gouvernement dans ce sens, avec une indemnité de soutien scolaire  à la place de l’IRD, n’a pas plu aux enseignants, qui comptent dès l’entame de cette année  2009, reprendre leurs habitudes : les grèves. Dans cette dynamique, l’OIS (Organisation des instituteurs du Sénégal) dirigée par Youssou Touré,  qui chemine désormais seule,  car ayant claqué la porte de l’intersyndicale depuis cette fameuse rencontre avec Farba Senghor, rencontre qu’il a qualifiée de douteuse, car s’étant déroulée à une heure très avancée de la nuit, a déjà annoncé sa décision de paralyser le secteur élémentaire. Le SELS, composé pour la plupart de  corps émergents, a déjà commencé à dérouler son plan d’action.

L’université, transformée en champ de bataille

Jadis considérée comme le fleuron de l’Afrique de l’ouest, l’Université Cheikh Anta Diop a continué avec cette année 2008 sa descente aux enfers. L’image d’étudiants bloquant la principale avenue  qui porte le nom de cet établissement, prenant en otage des bus ou se battant avec les forces de l’ordre, n’est rien comparée aux échauffourées entre étudiants qui ont conduit, cette année,  à une escalade de la violence, indigne dans un cadre censé former les plus illustres intellectuels de ce pays. Des armes brandies par des étudiants qui, au  lieu de former des groupes de travail, se sont simplement regroupés dans des milices pour assouvir le dessein de quelques politiciens qui ont pris en otage l’université. Une situation compliquée  par les revendications des Amicales des étudiants qui, avec les mouvements d’humeur des vacataires, courant derrière des mois sans salaire, ont conduit à une année universitaire presque nulle avec à la fin,  des sessions uniques, comme à la Faculté des Lettres,  occasionnant ainsi  le renvoi de milliers d’étudiants. Le nombre d’étudiants a considérablement augmenté, rendant encore plus difficile les conditions d’existence de ces derniers,  qui ont eu la chance ou la malchance d’être orientés. Les mesures prises par les autorités  de faire prendre en charge les bourses des étudiants par une institution financière de la place, pour éviter le retard de payement, ressemble à une goutte d’eau versée dans la mer, à côté de ce qui doit être fait dans ce secteur.

Ecoles inondées, rentrée hypothéquée

Si pour les paysans, la bonne pluviométrie a été une bonne chose, pour les habitants de la banlieue, et surtout pour les autorités en charge du secteur de l’éducation, l’appréciation  en est  tout autre. Plus d’une dizaine d’écoles dans la banlieue de la capitale et dans les régions de l’intérieur, ont été entièrement envahies par les eaux de pluies. Une situation, qui a considérablement retardé la rentrée des classes dans les zones concernées, poussant les autorités à recaser la plupart des enfants victimes. Une situation qui a entraîné le gonflement des effectifs dans beaucoup d’écoles de la banlieue, où on peut rencontrer un établissement  avec des classes à double flux, du cours élémentaire au cours moyen. Si pour ces parents d’élèves, le problème consistait à trouver une école pour leurs enfants, pour ceux qui avaient réussi à en trouver, le problème était ailleurs. Il fallait chercher de quoi payer l’inscription qui, cette année, a été revue à la hausse dans presque toutes les établissements, poussant même les écoles publiques à rivaliser de cherté avec celles  privées.

L’enseignement moyen et  secondaire, secteur le moins perturbé

Seul secteur le moins agressé, l’enseignement  moyen  et  secondaire. Cette situation   a été rendue possible grâce à la volonté du Cusems, syndicat regroupant l’essentiel des professeurs, de ne pas soutenir leurs collègues de l’élémentaire. Depuis le début de l’année 2008, les professeurs bénéficient de cette IRD ;  ce qui, d’ailleurs,  a été à l’origine de  la grogne de leurs pairs de l’élémentaire. Tout, cependant, n’a pas été rose dans ce secteur. Car, même si les professeurs n’ont pas trop boudé les classes cette année, les quelques rares fois qu’ils l’ont fait, c’était  pour protester contre le payement de salaires ou d’indemnités de correction. Les élèves, eux, surtout dans les régions, n’ont pas été très sages. Ils ont à maintes reprises,  tourné le dos à l’école, pour des raisons diverses. Mouvements d’humeur qui, même si à certains  moments ont  causé des troubles dans ce secteur, n’ont pas réussi cependant, à le paralyser.

L’année 2009 sur les traces de 2008

Si on se fie à l’état actuel de la situation, et à certains syndicats d’enseignement qui ont déjà annoncé la couleur, l’année 2009 risque de beaucoup ressembler à celle qui précède. Les problèmes  existent toujours, et leurs causes demeurent actuelles. L’éclatement du Ministère de l’Education Nationale, à défaut du  limogeage de Moustapha Sourang, avec la nomination d’un nouveau Ministre en charge de l’élémentaire, du préscolaire et du moyen, en la personne de Kalidou Diallo, ne semble pas régler les problèmes. A l’université, les autorités sont toujours confrontées au nombre important de  milliers de nouveaux bacheliers à orienter, à la sécurité qu’il faudra assurer, au cas des professeurs vacataires… Seule satisfaction, le secteur moyen et secondaire où le Cusems vient de signer un protocole  d’accord avec le gouvernement   qui, nous le souhaitons,  respectera ses engagements. La situation est claire. Il faudra en 2009, que l’Etat à qui  il est dévolu la mission d’éducation, fasse des efforts considérables, en jouant franc jeu avec les syndicats qui devront, dans l’intérêt supérieur de la nation, être beaucoup plus responsables et beaucoup plus conséquents, pour asseoir avec toutes les forces de la nation une école de qualité, forte et respectée, sans quoi aucun développement ne sera possible. En cette veille de nouvelle année,  nos vœux vont  essentiellement dans ce sens.



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