Dakar, 16 juil (APS) - Le président de la République, Abdoulaye Wade, a relancé mercredi lors de la remise des prix du Concours général 2008 son idée d’une ‘’journée de réflexion sur l’enseignant’’ pour faire la ‘’situation’’ et se pencher surt les ’’préoccupations’’ des enseignants.
Le rapport enseignants-pouvoir public ‘’ne doit pas se réduire’’ uniquement à des ‘’revendications’’, a dit le chef de l’Etat qui affirme ‘’attendre avec impatience’’ la tenue de cette journée de réflexion à laquelle il prendra part.
‘’L’éducation est un droit. C’est une obligation pour l’Etat d’éduquer les enfants’’, a dit Abdoulaye Wade au cours de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général.
Pour l’édition 2008 de la cérémonie de remise des prix du Concours général, c’est le thème ‘’l’école et les valeurs au Sénégal’’ qui a été développé par Léna Sène, professeur de philosophie, dans le cadre du traditionnel discours d’usage.
En dépit des 40% du budget national qui lui est consacré, l’école sénégalaise traverse des difficultés avec, entre autres, des grèves à répétitions et des résultats en décalage avec cet ‘’effort’’ budgétaire.
‘’Il est urgent de comprendre les raisons de la déliquescence de et dans l’école’’, selon Léna Sène pour qui les problèmes de l’école sénégalaise ‘’sont rattachés’’ à ceux de la société dans son ensemble.
Mme Sène a déploré ‘’l’émergence d’anti-valeurs qui expliqueraient les nombreuses situations conflictuelles’’ qui secouent le système éducatif national. Parmi ces ‘’anti-valeurs’’, la philosophe a énuméré ‘’la volonté de puissance, la cupidité, l’individualisme, la violence, etc’’.
Il s’agit, selon elle, d’anti-valeurs offertes à la jeunesse dans l’espace public, dans les médias et dans les foyers. L’école est considérée comme une ‘’machine à fabriquer des chômeurs’’, souligne Léna Sène.
‘’Un long travail de sensibilisation dans l’écoles et autour de l’école’’ s’impose pour la ‘’destruction’’ de ces anti-valeurs, selon Léna Sène. ‘’S’il y a bien un problème qui doit mériter toute notre attention (…), c’est bien le problème de l’éducation’’, a-t-elle ajouté.
Au-delà du ‘’capital humain’’, il faut ‘’une volonté, l’ardent désir de relever collectivement le défis de refaire de l’école ce rempart contre toutes les formes d’agressions’’, a indiqué Léna Sène.
L’enseignante a plaidé pour la ‘’restauration des valeurs d’intégrité, de loyauté, le sens de l’honneur et de l’amour du travail’’.
A propos de ‘’valeurs’’, le chef de l’Etat qui a dit avoir ‘’écouté avec beaucoup d’attention’’ le discours d’usage, a souligné la nécessité ‘’d’armer les enfants’’ tout en déplorant ‘’certaines valeurs négatives’’ de la société.
Ce sont des valeurs dont il faut ‘’se débarrasser’’, a lancé Abdoulaye Wade qui a fait allusion, entre autres, en wolof, aux critiques adressées aux enfants qui développent un esprit de curiosité. Il a également cité le système des castes.
L’édition 2008 du Concours général dont le parrain était Aimé Césaire a récompensé 100 élèves des classes de Premières et de Terminales dans plusieurs disciplines : mathématiques, philosophie, sciences de la vie et de la Terre, français, sciences physiques, langues, etc.
Un hommage a été rendu à Rose Dieng Kuntz, ancienne lauréate, décédée récemment à Paris.
OID/ADC
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