Juste le temps d’un week-end, la pause aura été de courte durée. Après les 60 émigrés clandestins débarqués à l’aéroport de Dakar Bango jeudi et les 180 de vendredi dernier, les charters espagnols ont en effet repris service. trois charters avec à leur bord 80 clandestins pour chacun ont atterri hier à l’aéroport de Dakar-Bango. Les clandestins interrogés ne décolèrent pas promettent non seulement de ne pas voter pour Wade, mais aussi de battre campagne contre lui.
Après l’ouverture d’un pont aérien pour le rapatriement des clandestins sénégalais par les autorités espagnoles et sénégalaises, les charters ont commencé depuis jeudi dernier leurs opérations. Jusqu’ici 7 charters ont débarqués à l’aéroport de Dakar Bango. En effet, après ceux débarqués jeudi et les trois charters qui sont arrivés vendredi, trois autres boeing avec à leur bord 180 clandestins, escortés de policiers espagnols et sénégalais ont atterri ce vendredi à l’aéroport de Saint Louis. Les rapatriements vont se poursuivre car, selon certaines estimations, sur les quelque 8.000 immigrants clandestins internés actuellement dans des centres d’accueil aux Iles Canaries, 4.000 sont originaires du Sénégal. Cinq policiers et deux diplomates sénégalais envoyés depuis Dakar et Madrid continuent d’interroger les milliers de clandestins arrivés aux Canaries à bord d’embarcations de pêche afin d’identifier les ressortissants sénégalais en vue de leur rapatriement.
Entre mardi dernier et jeudi derniers, les policiers sénégalais ont pu interroger plus de 2.000 immigrants subsahariens, avant qu’un groupe de 300 clandestins sénégalais n’ait protesté contre les opérations d’identification qui se déroulent dans un « climat très tendu » comme l’ont du reste reconnu des sources policières espagnoles. Mais d’ores et déjà, les clandestins qui ont foulé le sol sénégalais sont très remontés. Ils refusent d’encaisser les 10.000 francs que leur offre les émissaires du Palais de même que les sandwichs et la boisson qui leur est offerte. Ils ont crié leur désespoir et leur mécontennement à qui veut les entendre et jurent la main sur le coeur qu’ils ne vont jamais voter pour Wade. Mieux, ils vont s’investir personnellement au sein de leurs familles respectives pour les amener à sanctionner Wade pour qu’il ne rempile pas à la tête du gouvernement. Un mécontentement réel qui accompagne les rapatriés jusque dans leurs quartiers respectifs. En effet, beaucoup de ces jeunes étaient en contact avec leurs camarades qui espéraient aussi faire le même voyage. Pour ces jeunes dont certains ont frôlé la mort, la responsabilité de l’Etat est directe.
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