L'émigration clandestine continue de développer ses effets pervers à Saint-Louis. Où, en plus du dépeuplement de Guet-Ndar, les pharmacies sont prises d'assaut par les candidats à l'émigration. Conséquence : le médicament contre le mal de mer se raréfie sur le marché.
(Correspondance) - Les problèmes liés à l'émigration clandestine sont toujours au cœur des débats dans la capitale du Nord. Malgré les mesures draconiennes prises par les autorités administratives pour faire face à ce fléau pernicieux qui perturbe l'activité des pêcheurs au niveau de la langue de Barbarie, les jeunes de Saint-Louis continuent toujours de peaufiner des stratégies pour se rendre en Europe. Du côté des pouvoirs publics, l'on réfléchit aussi sur des stratagèmes en vue de prendre les dispositions sécuritaires nécessaires pour barrer la route à ces candidats à l'émigration clandestine.
Le fait nouveau, c'est que ces derniers, se bornant à vouloir, vaille que vaille, quitter le pays, ont pris d'assaut toutes les pharmacies de la commune de Saint-Louis et environ, dans l'optique de se procurer le médicament (la Nautamine) qui devrait leur permettre, une fois à bord de leur embarcation, de supporter le mal de mer. De ce fait, ce produit pharmaceutique, fort prisé actuellement par les jeunes candidats à l'émigration n'est plus disponible dans le Nord du pays où les pharmaciens nous ont fait comprendre que c'est un médicament qui se vend sans ordonnance et à un prix accessible à toutes les bourses.
Les praticiens du droit, également, ne se tournent pas les pouces. Etant entendu qu'ils sont régulièrement sollicités pour des affaires liées à cette fameuse émigration clandestine. Chaque semaine, ils sont tenus de vider, au moins, deux ou trois dossiers de voyageurs clandestins rattrapés sur la route de l'Espagne. Mais ce qui alimente réellement les causeries, c'est la ferme détermination et la farouche volonté de ces jeunes d'aller en Europe. Ce qui est encore préoccupant, c'est de voir certaines femmes, veuves, divorcées ou célibataires, entourées de leur progéniture, qui s'activent énergiquement pour encourir le risque de se lancer dans cette aventure migratoire. Interrogées, ces dernières nous ont donné l'impression d'ignorer le mal de mer qui est pourtant, outre les attaques des requins et autres chavirements de pirogues, une des principales causes de pertes en vies humaines enregistrées à l'occasion de cette traversée de l'Atlantique. Le mal de mer est, en effet, à l'origine des vomissements, de la déshydratation et des évanouissements. Il convient de retenir cependant que ces braves femmes, la plupart ménagères et analphabètes, n'en ont cure.
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