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El Hadji Moustapha GUEYE : ‘ Le pèlerinage à la Mecque n’est pas un voyage touristique ’

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El Hadji Moustapha GUEYE : ‘ Le pèlerinage à la Mecque n’est pas un voyage touristique ’

Organiser le pèlerinage à La Mecque dans la transparence et à la satisfaction des pèlerins et du gouvernement, tel est le credo d’El Hadji Moustapha Guèye et de son équipe depuis quatre ans. Mais, depuis quatre ans, les critiques à l’endroit de la commission qu’il dirige reviennent comme une ritournelle. A la veille du départ des pèlerins sénégalais pour le pèlerinage 2007, le commissaire général au pèlerinage fait le point et revient sur le sens de ce cinquième pilier de l’Islam.

Wal Fadjri : Quelles seront les innovations du pèlerinage 2007 ?

El Hadji Moustapha Guèye : Les innovations ont débuté depuis l’année dernière. On a réussi à faire en sorte qu’il n’y ait plus d’encombrement au niveau de l’Institut islamique au moment de l’inscription et de la visite médicale. Les bousculades et les disputes dont la presse faisait état, nous ne les avons pas connues cette année. Les candidats au pèlerinage se sont inscrits normalement et ont accompli leur visite médicale dans le calme et la sérénité. Pourtant, nous n’avons pas créé de nouveaux guichets. Nous avons juste fait une réorganisation interne. Nous avons distribué des jetons et obligé les gens à faire le rang. Pour ce qui concerne le pèlerinage, le gouvernement a voulu innover en instaurant un système de notation des membres de la commission d’encadrement. Parce que, pendant longtemps, les pèlerins de retour de La Mecque se sont plaints de pertes de bagages. Cette année, des mesures fermes ont été prises comme quoi tout pèlerin aura droit à 40 kg et un sac à main remis par Air Sénégal. Il faut que les pèlerins sénégalais se conforment à cette règle. Parce que si notre pays est classé par l’Arabie Saoudite parmi les trois meilleurs du pèlerinage au monde et premier en Afrique noire, c’est quelque chose à mettre à l’actif de la commission, mais aussi des pèlerins. On n’a donc plus droit à l’erreur. Et, chaque année, nous devons faire mieux. J’ai même fait une proposition pour la conception de valise standard. Si elle est acceptée, il ne sera plus nécessaire pour la compagnie aérienne qui transporte les pèlerins de faire la pesée des bagages. Son application appelle des mesures d’accompagnement. De deux choses l’une : soit, la compagnie aérienne prend en charge la conception des sacs, ou l’Etat fabrique les sacs ou fait un appel d’offres pour donner le marché à un privé. Dans les deux cas, il va falloir faire une hausse de 6 000 à 10 000 francs sur le billet d’avion. Ce n’est qu’une proposition, nous n’en sommes pas encore aux modalités pratiques. Le Premier ministre, lors du conseil interministériel consacré au pèlerinage, avait aussi émis l’idée de nous faire accompagner par des policiers en civil pour veiller sur le respect du poids autorisé à l’embarquement des pèlerins. Il a estimé que les policiers seraient plus craints. Si on laisse les pèlerins embarquer le poids qu’ils veulent, Air Sénégal va refuser de prendre les bagages qui sont descendus et les autorités saoudiennes vont obliger la compagnie aérienne à les enlever. Cette année, nous aurons environ dix vols. Chaque vol fera 517 personnes. En plus, il y aura un vol spécial qui va emmener les membres de la mission d’encadrement. Le départ du premier vol à destination de Médine est prévu le 1er décembre 2007. Et chaque jour, il y aura un vol. Le premier vol-retour est prévu vers le 5 janvier 2008.

Wal Fadjri : Quelle sera la part du privé dans le pèlerinage 2007 ?

El Hadji Moustapha Guèye : Les pèlerins sont libres de choisir leur voyageur. Aujourd’hui, sur la place de Dakar, il y a 42 à 43 structures ou agences de voyage qui s’activent dans l’organisation du pèlerinage à titre privé. Ces structures se répartissent 4 000 à 4 200 pèlerins. C’est donc une privatisation de fait. Mais force est de reconnaître que les privés n’ont pas encore les moyens financiers et les ressources humaines nécessaires pour organiser entièrement le pèlerinage. Nous travaillons en synergie avec les privés dans les différentes étapes de l’organisation du pèlerinage.

Wal Fadjri : D’un côté, la commission d’encadrement est décriée et, de l’autre, l’indiscipline des Sénégalais est pointée du doigt. Quelles sont les mesures prises pour gérer ces problèmes ?

El Hadji Moustapha Guèye : Il ne peut pas y avoir d’unanimité dans ce pays. Même le président de la République est critiqué. Ce qui est sûr et certain, c’est que nous avons accompli notre mission. Pour preuve, toute l’organisation du pèlerinage, c’est nous. Depuis la visite médicale jusqu’à la délivrance du visa, en passant par l’accompagnement, l’accueil et l’hébergement à Médine et dans les différents lieux de culte, sans parler de la location des cars et des bâtiments. C’est vous dire que ce n’est pas vrai de dire que les missionnaires ne font pas leur rôle. C’est pourquoi, je dis aux journalistes que le micro-trottoir qu’ils font pour jauger de la satisfaction des pèlerins est biaisé. Parce que celui que l’on interroge, n’est pas censé tout connaître de l’organisation du pèlerinage. Et il est prompt à répondre en formulant des critiques non fondées. Les failles notées dans le pèlerinage sont normales. Parce qu’il n’est pas facile de loger, nourrir et transporter près de 5 000 personnes dans une durée de temps limitée. Le pèlerinage a ses contraintes. Le pèlerin doit se mettre en tête que ce n’est pas facile. Et il doit accepter de faire des sacrifices. Je reviens sur ce que le ministre d’Etat a dit : nous devons refuser que l’on qualifie les Sénégalais d’indisciplinés.

Wal Fadjri : Quel message lancez-vous aux pèlerins pour un pèlerinage réussi ?

El Hadji Moustapha Guèye : D’après le hadith, le pèlerinage est le cinquième pilier de l’Islam, après la profession de foi, la prière et le jeûne du mois de Ramadan, mais il n’en demeure pas moins que c’est un pilier important. Le message que j’adresse aux pèlerins, c’est celui que Dieu a adressé aux fidèles. Dieu a dit que la meilleure arme pour le pèlerin est la crainte de Dieu. Il faut aussi que les pèlerins sachent que le pèlerinage n’est pas un voyage touristique. Cela suppose des sacrifices énormes pour espérer avoir un pèlerinage accepté par le Créateur.



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