El Hadji Thiam, président de la Fondation Khadim Rassoul de Washington : « Nous voulons faire de l'Université Al Azar Alim de Touba un levier pour l'enseignement islamique…»

Pour donner un coup de pouce à la construction de l'Université Al Azar Alim de Touba, la Fondation Khadimou Rassoul de Washington organise ce 18 courant au « Convention Center » de Washington DC, un banquet afin de rassembler des fonds. Une université d'une capacité d'accueil de 10.000 étudiants est en train d'être érigée, pour créer des débouchées à l'enseignement franco-arabe et islamique. Pour lancer ce projet auprès de la diaspora, plus de 1000 couverts sont attendus lors de cette cérémonie. Volet choisi par le président da ladite fondation, El Hadji Thiam, pour répondre à nos questions, et donner plus d'informations en ce qui concerne le projet de construction de cette université.

L'Office : qu'est-ce qui vous a poussés à la construction de cette université ?

El Hadji Thiam : « D'abord, c'est pour perpétuer l'œuvre du grand Cheikh Ahmadou Bamba, nous rendre utile à la Ummah , mais aussi, parce qu'il y a une nécessité de le faire. Nous travaillons avec l'Institut Al Azar du Sénégal, qui comprend plus de 400 écoles et instituts à travers le pays. C'est tout un système qui répond aux normes éducationnelles du pays, et qui produit chaque année, entre 1600 et 1800 bacheliers, en français et arabe.

Est-ce que donc une nécessité ou une urgence pour vous de construire une telle Université ? N'est ce pas là, une tentative de réponse de votre part aux problèmes de débouchées auxquels sont confrontés la plupart des étudiants sénégalais en franco-arabe, qui, d'ailleurs, quittent le pays après l'obtention du Bac ?

C'est effectivement cela. Nous voulons répondre aux besoins exprimés par les nombreux bacheliers qui sortent chaque année. C'est un devoir pour nous de construire cette Université de Ndaan, et surtout créer un réceptacle pour ces nombreux jeunes en quête du savoir. Ce sont des centaines d'étudiants qui quittent notre pays pour aller grossir d'autres universités du monde Arabe ; et font face à pas mal de difficultés. Nous voulons aider ces jeunes à apprendre, à se perfectionner, et surtout à trouver des débouchées.

Pourquoi avoir attendu près de trois ans, après le rappel à Dieu de Serigne Mourtala, pour vous manifester ?

L'œuvre de Serigne Mourtala continue à travers nous, mais surtout avec son fils Serigne Mame Mor Mbacké Mourtala. Ce dernier s'active depuis des années pour la continuité de ce projet. D'ailleurs, de la première pierre a été faite l'année dernière (en mars 2006). Les travaux ont commencé, et plus de 400 millions ont été investis. Pour la deuxième phase de la construction, nous comptons organiser dès le 18 août courant, à 17 heures précises, un banquet au « Convention Center » de Washington DC. Il s'agira pour nous de procéder au lancement effectif du projet de construction de l'Université Al Azar Alim de Touba, d'inviter la diaspora sénégalaise à participer à ce noble projet. Ainsi, plus de 10.000 couvertures sont attendues. C'est notre façon de participer à l'édification de cette Université. Par là, nous lançons un appel à tous, et invitons tous à œuvrer pour la continuité du flambeau du grand Cheikh.

Êtes-vous en phase avec les autorités étatiques du Sénégal pour ce projet ?

Oui ! Le ministre de l'Education a déjà visité le site du projet. Une chose est sûre, tout ce que nous faisons est en parfaite conformité avec les lois et règlements en vigueur au Sénégal. Nous respectons la république, et tous ses démembrements.

Quelle sera la capacité d'accueil de cette future université ?

Dans un premier temps, nous comptons accueillir un nombre de 600 étudiants, pour ensuite tendre vers 10.000 étudiants. En plus de cela, il y aura un grand amphithéâtre, un grand restaurant, un dortoir de 250 lits, un complexe sportif, une résidence pour le staff, et un complexe administratif.

Pouvez-vous nous dire les différentes disciplines qui y seront enseignées ?

Dans cette université Al Azar Darou Alim de Touba, nous aurons quatre (04) départements. Il s'agira d'un département des sciences religieuses, d'un département de l'éducation (qui formera les instituteurs et professeurs), un département linguistique et d'un autre département en journalisme et en communication. C'est notre schéma de départ.

Et les autres disciples comme la Charia , les dogmes, les écoles et courant. Autrement dit, peut-t-on s'attendre à voir enseigner dans votre université les Tarikha Tidjane Mouride ?

Pour préciser, cette université sera classique, et non une université à pure connotation islamique. Tout y sera enseigné ; même si au Sénégal, on ne peut sortir de ces grands Tarikha. Par exemple, l'on ne peut faire autre chose sans se replier sur les principes de base de la Tarikha de Cheikh Ahmadou Bamba ; parce qu'il est origine et source. Au Sénégal, nos Tarikha ont les mêmes fondements.

Avez-vous lancé un appel à contribution aux Sénégalais résidents au pays. Mieux, avez-vous investi le volet sensibilisation ?

Pour le moment, nous ne lançons un appel qu'aux Sénégalais de la Diaspora , précisément à ceux qui sont établis à Washington. C'est le volet qui nous est pour le moment confié. N'empêche, tout Sénégalais est le bienvenu, tout disciple, talibé du grand Cheikh est concerné par ce projet. En tout cas, nous voulons à travers ce projet donner un véritable coup de fouet à notre enseignement arabe, islamique ; et surtout créer une grande dynamique dans ce secteur ; en permettant à ces nombreux jeunes bacheliers de trouver un réceptacle.

Nous comptons terminer ces travaux d'ici cinq ans, à l'horizon 2012. Inchallah ! En tout cas, c'est notre vœu le plus cher. Servir Cheikh Amadou Bamba et Cheikh Mourtala Mbacké, la communauté Mouride, et toute la Ummah.