Les travaux entrepris par les autorités pour assurer la mobilité urbaines se poursuivent, au grand bonheur des usagers. Mais certaines pratiques plombent ces efforts. C’est le cas des gros-porteurs qui stationnent au croisement de Keur Massar. Ces camions, chargés de sable attendant acquéreurs, contribuent aux embouteillages notés à ce niveau de la route nationale. Les usagers se plaignent et proposent des pistes de solutions.
Ce lundi matin, la circulation aux environs du croisement Keur Massar est très intense. En venant de Rufisque, les embouteillages commencent au niveau de Keur Mbaye Fall. Les voitures particulières, les cars de transport en commun et les gros porteurs forment une longue file compacte multicolore, mouvante, vrombissante et fumante. Des vendeurs à la criée profitent des bouchons pour proposer aux passagers des journaux, des cartes téléphoniques et d’autres produits encore. Il y a quelques jours, les travaux de réhabilitation de la route nationale au niveau de Keur Mbaye Fall, occasionnaient des bouchons. Mais, depuis qu’ils sont en phase terminale, ils ne les engendrent plus. C’est aussi le cas au niveau de Fass Mbao. Au fur et à mesure que les véhicules progressent, les commentaires vont bon train. Aliou, un habitué du trajet explique : « maintenant, la bretelle de Keur Massar est la principale cause des embouteillages sur la route nationale ».
Le téléphone d’Aliou sonne. Il répond : « la circulation est bouchée. Je vais arriver avec du retard ». Pourtant, depuis l’ouverture de la circulation au niveau de Seven Up, ce banlieusard commençait à se lever plus tard que d’habitude. Cette ouverture, mais aussi les travaux antérieurs avaient largement participé à la fluidité de la circulation. Sa seule plainte, qu’il partage d’ailleurs avec nombre de banlieusards, est constituée par les bouchons au niveau du croisement de Keur Massar. Son chauffeur de ce matin se préoccupe certes des bouchons, mais de son point de vue, « ce sont les vendeurs à la criée qui créent les embouteillages pour pouvoir écouler leurs produits ». Une idée battue vite en brèche par un des passagers. A l’en croire, la véritable cause des bouchons, ce sont les gros-porteurs qui stationnent sur les deux cotés de la bretelle de Keur Massar. Outre le stationnement, le croissement Keur Massar est aussi connu par ses deux encoches sur la route nationale qui sont trop animées, mais aussi le marché de circonstance en pleine expansion.
Pourtant au niveau du croissement, un agent en faction
régule la circulation. Mais de son point de vue, le désordre est tel
qu’il faut envisager un échangeur au croisement Keur Massar. Il soutient
que depuis quelques années, Keur Massar est de plus en plus peuplé et
l’activité dans cette localité prend de l’importance. Des deux cotés de
la bretelle, et à perte de vue, sont stationnés des camions chargés de
sable attendant preneurs. Assis non loin des véhicules, à l’ombre des
eucalyptus qui forment l’essentiel des espèces de la forêt de Mbao,
chauffeurs, apprentis et autres rabatteurs forment de petits groupes et
devisent tranquillement. Certains rabattent les particuliers et autres
piétons pour leur proposer du sable.
La circulation est toujours bouchée. Certains des véhicules en provenance de Keur Massar, ne supportant plus les embouteillages, sortent de la route pour se frayer un passage dans la forêt. Ils vont, plus tard, chercher, par tous les moyens, à regagner la route juste avant le croisement, ce qui complique davantage la circulation. Selon Aminata Sifaye Coly, une usagère de la bretelle de Keur Massar, ce sont les gros porteurs stationnés tout au long de la route qui causent les bouchons. Elle pense qu’il faut trouver, loin de la bretelle, un lieu de stationnement pour ces gros-porteurs et obliger les camionneurs à ne rouler que la nuit. Une proposition contestée par un camionneur qui préfère parler sous le couvert de l’anonymat. A l’en croire, c’est l’importance de la population de Keur Massar et le mauvais état de la route qui sont à l’origine des embouteillages.
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