Cent quarante six candidats à l'émigration ont été interceptés à Ziguinchor d'où ils envisageaient d'appareiller vers les îles canaries. Ving-neuf d'entre eux seront présentés, lundi prochain, au procureur de la République.
(Correspondance) - Le voyage pour les îles Canaries en Espagne s’est arrêté à Ziguinchor pour 146 candidats à l’émigration clandestine. Ces hommes ont été interpellés en une semaine par les forces de sécurité. C’est avant-hier seulement qu’un groupe composé de 29 personnes a été intercepté aux environs de 14 heures au pont Emile Badiane, à l’entrée de Ziguinchor. Ces candidats avaient quitté Dakar à bord d’un car ndiaga-ndiaye pour la capitale du sud où ils devaient prendre une pirogue chargée de les acheminer aux îles Canaries. Ziguinchor sera hélas leur destination finale, puisqu’ils n’ont pas pu échapper à la vigilance des policiers qui montent la garde à la descente du pont. Les fouilles effectuées sur les passagers du véhicule confirmeront les soupçons des limiers. Après un interrogatoire, les candidats malheureux au voyage pour l’Espagne finiront par lâcher le morceau. Les informations livrées par ces derniers permettront l’arrestation à Dakar du principal convoyeur.
Doudou Sarr a été mis aux arrêts en même temps qu’un de ses complices. Quant aux 29 passagers clandestins, ils seront présentés lundi prochain au procureur de la République qui doit décider de leur sort. Un rendez-vous déjà respecté par 117 autres passagers clandestins interpellés le 3 septembre dernier à la pointe Saint Georges. Ce jour-là, les forces de sécurité ont été informées vers 23 heures de la présence, sur l’île, de candidats qui s’apprêtaient à prendre le large. Ces passagers clandestins de différentes nationalités seront arrêtés et transférés à Ziguinchor.
Au total donc, 146 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés dans le sud du pays. Une région devenue aujourd’hui le nouveau point de départ des voyageurs vers l’Espagne. Ce qui pousse aujourd’hui les garde-côtes, notamment, à redoubler d’efforts dans cette région qui offre beaucoup d’opportunités à ces candidats à l’émigration clandestine. Aujourd’hui, le phénomène a atteint dans la capitale du Sud par exemple des proportions plus qu’alarmantes. Les différents marchés de Ziguinchor se sont complètement vidés de leurs jeunes commerçants qui ont fermé boutiques pour un voyage périlleux. Dans les quartiers populeux par exemple, l’émigration clandestine est devenue une mode qui fait la fierté des parents de ceux qui ont réussi à joindre les côtes espagnoles. De quoi inciter certains parents à jeter leurs enfants dans les eaux pour un voyage vers un eldorado qui se transforme quelques fois en cauchemar. Malheureusement, les forces de sécurité n’ont que leur courage pour lutter contre un phénomène transfrontalier qui se développe dangereusement dans la région de Ziguinchor.
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