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EMIGRATION CLANDESTINE - Après l’hécatombe d’un millier de Sénégalais disparus, les départs se font rares

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EMIGRATION CLANDESTINE - Après l’hécatombe d’un millier de Sénégalais disparus, les départs se font rares
NETTALI - Après la forte ruée des deux dernières années et sa cohorte de morts, de disparus et de rapatriés en masse, la source de l’émigration est moins déferlante et les points de départ des candidats se sont déplacés vers le sud. En tout cas, le dispositif Frontex mis en place par l’Europe, en coopération avec le gouvernement, a boosté les moyens de surveillance et les accords avec l’Espagne ont permis de promouvoir une émigration légale par l’octroi de visas de travail. Pour sa part, l’Oim finance des projets pour les rapatriés. Sud Fm a fait un focus sur la question.

Le phénomène a-t-il été circonscrit ? En tout cas, dans la banlieue de Dakar, on n’a plus noté de départs ces derniers mois, mais les rapatriés d’Espagne se posent des questions sur la gestion des visas. Aussi, depuis la mise en place du dispositif Frontex, les candidats à l’émigration clandestine par les pirogues se font plus rares. Les premiers points de départ que sont Thiaroye, Yarakh, Mbao ou Rufisque sont complètement délaissés. La surveillance de la gendarmerie et la filature de la police ont considérablement réduit le phénomène. On ne note plus d’embarquement pour les Îles Canaries depuis le renforcement du Frontex. Cependant, à Thiaroye/mer où l’on dénombre au moins un candidat à l’émigration dans chaque maison, on continue de se poser des questions sur la gestion des visas accordés par l’Espagne au gouvernement sénégalais. Depuis leur retour forcé, les jeunes interpellent le ministère de la Jeunesse. Ils estiment qu’il communique très peu sur ces visas. En attendant, ils se retournent vers la mer pour y trouver quelques poissons.

A Mbour, aucun candidat à l’émigration clandestine n’a été arrêté par les éléments du Frontex ces quatre derniers mois. Parallèlement, des mesures sont développées pour fixer les jeunes et 50 projets pour jeunes rapatriés vont d’ailleurs être financés par l’Organisation internationale de la migration (Oim). Ainsi, aucun départ n’a été enregistré à Mbour depuis mars dernier, mais le Frontex veille au grain. Les unités côtières de la gendarmerie effectuent régulièrement des patrouilles, des filatures sont même menées au-delà de Mbour. Les candidats potentiels pensent progressivement à l’émigration légale et ils étaient près de 7000 à déposer leurs dossiers au niveau de l’Inspection départementale de la jeunesse. C’est dans l’espoir de figurer parmi les bénéficiaires des visas espagnols dans le secteur de la pêche, mais ils sont quelques rares Mbourois à subir actuellement une formation afin d’aller travailler chez Zapatero. Les recalés pourront se rabattre sur les financements dégagés par l’Organisation internationale de la migration. L’Oim va bientôt financer 50 projets collectifs ou individuels des rapatriés d’Espagne et des jeunes du département, dans la pêche, l’agriculture, l’élevage et le transport, entre autres.

Du côté des officiels, le colonel Alioune Ndiaye de la police, chargé de la communication du Frontex fait le point. « Le bilan, si je peux le faire, il est comme ça. Malgré tout ce que nous avons fait, il y a encore des jeunes sénégalais qui n’ont pas compris que la mer n’est pas un chemin pour aller vers Europe, la pirogue n’est pas un moyen sûr pour aller vers l’Europe. C’est pourquoi d’ailleurs le Sénégal a noué avec les pays du Frontex, notamment les pays de l’Europe et particulièrement avec l’Espagne, des accords de partenariat allant dans le sens de la lutte contre cette immigration clandestine par voie maritime. Puisque, comme vous le savez, l’immigration clandestine ne date pas d’aujourd’hui. Elle a connu plusieurs facettes, mais, aujourd’hui, la mode, c’est le voyage par la mer et par la pirogue. Ce qui nous a coûté énormément de victimes. Plus de 3000 disparus en mer côté africain, parmi lesquels nous comptons plus de 1000 Sénégalais. Cela est un lourd tribut qu’il convenait d’arrêter, de freiner. C’est pourquoi le Sénégal n’a pas hésité à entrer dans ce cadre de coopération avec les pays de l’Europe, pour d’abord participer à cette lutte, mais ensuite profiter des moyens de l’Europe. Parce que vous savez, nous ne sommes pas un pays riche et nous avons une côte longue de plus de 700km à surveiller, ce qui n’est pas une petite affaire. Et donc il nous a fallu profiter des moyens de l’Europe pour évidemment asseoir une bonne surveillance avec des moyens accrus et freiner au maximum ces départs-là ».



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