Emigration clandestine: L’intox comme moyen de propagande

L’émigration clandestine constitue un problème sérieux non seulement pour les pays européens qui accueillent ces hordes de jeunes désoeuvrés en quête de meilleur vivre, mais aussi pour les pays du sud d’où partent ces milliers de candidats à l’émigration. Une réalité que ne peuvent occulter tous ceux qui s’autorisent à répandre des incohérences concernant cette question dont la solution est à trouver dans une volonté commune des gouvernants du nord et du sud décidés à lutter efficacement contre ce fléau. Comme c’est le cas avec les négociations entamées par les autorités sénégalaises et leurs homologues espagnoles et françaises. Même si les fossoyeurs de la concorde nationale y voient un recul du gouvernement de l’alternance qui, disent-ils avec un brin d’hypocrisie, aurait préféré les milliards de la coopération à la dignité de ses ressortissants embarqués dans une galère dont les seuls coupables ne sont que ces marchands de rêve qui poussent la cupidité jusqu’à vouloir risquer la vie de jeunes Sénégalais dans des embarcations de fortune

S’exprimant sur le différent ayant opposé le Groupe Sud et l’Etat et concernant la diffusion de l’interview du chef rebelle Salif Sadio, un confrère avait eu raison de souligner «qu’il faut se garder de verser dans des dérives liberticides». Comme pour rappeler aux autres journalistes que nous sommes, que la liberté d’expression «qui autorise à collecter et à traiter l’information dans des conditions définies par la loi», n’est nullement synonyme de tentative de mise en péril de la communauté dont nous appartenons tous. Une réflexion qui n’intéressera peut-être que la presse vraiment indépendante et patriote qui ne se transforme pas en oiseaux de mauvais augure prompt à crier sur tous les toits du pays «la décadence de la nation sénégalaise». Contrairement à celle qui appelle de tous ses vœux à une catastrophe sur ce pays que nous avons le plus cher, professant ainsi l’échec total du gouvernement de l’alternance. Un gouvernement dont la gestion du dossier de l’émigration clandestine ne fait l’ombre d’aucune négligence et dont les efforts déployés pour solutionner ce problème, sont connus de tout un chacun. En tout cas de tous les citoyens qui ne se voilent pas la face ou qui ne se bouchent pas les oreilles en permanence pour ne pas constater la marche du pays.

Car comment comparer le retour de candidats malheureux à l’émigration clandestine, à un crime de la part des nouvelles autorités sénégalaises dont l’une des priorités a toujours été l’épanouissement de la jeunesse favorisée par la création du Fond national de promotion de la jeunesse. Une structure qui a répondu, avec le succès que l’on connaît, aux aspirations d’une jeunesse décidée à ne plus jouer les seconds rôles dans la construction d’un pays prospère et stable. Donc, que l’on arrête de nous dire que cette question de l’émigration clandestine qui est sur toutes les lèvres, a été gérée dans la plus grande légèreté. Car dès les premiers jours de ce phénomène, l’Etat a utilisé le ton qui sied pour décourager de potentiels candidats à l’émigration par voie maritime ainsi que leurs convoyeurs vers les berges des îles Canaries synonymes de portes de l’Europe.

Le Sénégal étant un pays (et l’on ne cesse d’en remercier le bon Dieu) disposant d’une large façade maritime, l’on verra comment stopper définitivement et à jamais toutes les tentatives d’embarquement vers l’Espagne, via la mer. La preuve nous vient de cette même Europe, avec une marine et une police espagnole n’arrivant pas toujours à empêcher l’arrivée massive de jeunes migrants clandestins vers leur pays. Et cela, malgré tous les moyens dont ils disposent en tant que pays membre de la puissante Union européenne. C’est pourquoi, il est d’une nécessité absolue de démasquer ceux et celles qui se réfugient derrière leur statut de journalistes, d’hommes politiques ou de la société civile, dans un seul but de saper les fondements même de l’unité nationale.