Emigration clandestine : Ne pas oublier que les Sénégalais sont d’éternels voyageurs

Le ministre de l’intérieur, maître Ousmane Ngom, a reçu il y a quelques jours une délégation d’autorités espagnoles venue à Dakar dans le cadre de leur politique d’appui à la lutte contre l’émigration clandestine qui fait des ravages dans des pays africains comme le Sénégal. Un geste qui traduit la volonté affichée du gouvernement du Sénégal, de ne ménager aucun effort pour solutionner une bonne fois pour toutes cet épineux problème qui constitue une menace certaine pour la jeunesse de ce pays

Face à la vaste campagne de dénigrement visant les autorités sénégalaises et menée par une presse avide de sensations et certains politiciens en mal d’audience, d’honnêtes citoyens comme les responsables du patronat sénégalais et du mouvement syndical ont décidé de converger leurs forces pour apporter une contribution patriotique à cet élan de solidarité envers la jeunesse sénégalaise.

Nombreux sont les Sénégalais qui ont applaudi à l’annonce faite par le patronat sénégalais, de participer à l’effort du gouvernement de l’alternance visant à contrecarrer l’émigration clandestine qui fait des ravages au niveau de la frange sensible de la population qu’est la jeunesse. Une volonté manifeste de ces créateurs d’emplois de faire de sorte qu’un nombre plus accru de jeunes accède à l’emploi rémunéré. Le même son de cloche est entonné par une partie du mouvement syndical sénégalais décidé également à créer un environnement propice à la création d’emplois pour les jeunes dont des centaines risquent leur vie sur des embarcations de fortune.

Au même moment, d’autres Sénégalais sous prétexte d’analyser cette vague d’émigration clandestine sans précédent, en sont venus à pronostiquer l’échec de la politique de jeunesse du gouvernement de l’alternance. Sans pourtant souligner que ces centaines de jeunes qui sont originaires des quatre coins du pays, n’auraient sans doute pas osé, durant l’ancien régime, s’aventurer sur les côtes maritimes afin d’embarquer dans des pirogues à leurs risques et périls. Foulant parfois du pied les mesures prises par les autorités afin de freiner ce suicide collectif chez cette frange fragile de la population. Car les méthodes les plus radicales auraient été utilisées par cet ancien régime pour les dissuader de ne plus fréquenter ces plages qui sont devenus des lieux d’embarcation vers l’Europe méditerranéenne.

Ces analystes dont les avis sont souvent sollicités sur les ondes des radios, oublient toujours de préciser que toutes les politiques de limitation de l’émigration clandestine ne pourront réussir à cent pour cent dans ce pays car les Sénégalais étant traditionnellement d’éternels voyageurs. Et qu’il est même d’une hypocrisie aveugle de vouloir dire qu’il faut juste une bonne politique de jeunesse de la part des autorités de l’alternance pour mettre un terme à cette situation dont nous sommes tous les spectateurs. Un grand nombre de jeunes qui ont pris ces embarcations de fortune n’ont-il pas laissé derrière eux leur travail, investissant parfois une bonne fortune pour un voyage qui n’aura pas une fin heureuse ?