Des membres de la délégation sénégalaise, qui se sont récemment rendus à la Martinique, en pèlerinage en hommage au célèbre écrivain, Aimé Césaire, ont semé le désarroi dans le pays hôte. En effet, un membre de la délégation a osé traiter une Martiniquaise de ‘fille d'esclave’ et de ‘sale négresse’.
Ces propos racistes ont fait la Une de la presse martiniquaise mettant ainsi mal à l'aise la communauté sénégalaise vivant dans ce pays. En effet, selon le témoignage de Sina Diallo, un Sénégalais vivant à la Martinique, l'incident s'est déroulé le jeudi 28 juin à l’aéroport du Lamentin, en Martinique. Les membres de la délégation sénégalaise, qui était sur le départ, avaient été conviés par une compagnie aérienne à prendre quelques rafraîchissements à cause du retard de l’avion dans lequel ils devaient embarquer.
Des rafraîchissements qu’ils pouvaient retirer grâce à des bons. Seulement, révèlent notre source, ‘il se trouvait que l’un de ces bons avait été falsifié par l’un des passagers, en y inscrivant le mot ‘Oursin’, de ‘Oursin Bleu’ le nom du restaurant, avec deux S’. La serveuse du restaurant, impliquée dans cette affaire, Véronique Paillard, n’a pas accepté le bon et a redirigé le passager vers un autre point de vente. Ce qui n'a pas eu l'heur de plaire au membre de la délégation sénégalaise qui se trouvait être le député-Maire de Rufisque, Ndiawar Touré.
C'est ainsi que, selon toujours les témoins parmi lesquels un policier, ‘des insultes ont fusé de partout’ venant de la délégation sénégalaise : ‘Sale négresse ! Boniche ! Fille d’esclavage!’ Des injures que confirme le directeur de la Police de l'air et des frontières. Ce dernier précise que Ndiawar Touré avait laissé entendre qu'il avait rang de ministre au Sénégal.
Nos sources indiquent que la fille ‘humiliée’ n'a pas daigné porter plainte et les policiers n'ont pas dressé de procès-verbal. Encore moins placé en garde à vue le détenteur du ticket falsifié à l'origine de l'incident. ‘Tout cela pour une seule raison que la fête organisée pour Césaire ne soit pas entachée par des propos dignes d'un irresponsable’.
Cependant, à en croire certains membres de la délégation témoin des faits, joint au téléphone, ‘il n’y avait pas de quoi fouetter un chat’. ‘Nous avons même été surpris d’apprendre que l’incident, qui n’a duré qu’à peine une minute, a été amplifiée par les radios martiniquaises’, regrette-t-on. En vérité, ajoute notre interlocuteur, ‘le ticket du député Ndiawar Touré portait juste une petite rature. Mais la petite serveuse a été gauche dans la manière de le faire remarquer et le ton est monté. Cela arrive dans n’importe quel aéroport’.
Ce qui gêne les compatriotes vivant à la Martinique, c'est que les propos injurieux ont été diffusés le lendemain par Radio Caraïbe Internationale (Rci) dans son édition de 7 h 00. De Même que Atv ( Antilles Télévision) qui a consacré un large extrait de l'incident et le témoignage de la dame invectivée. Et ces mots d'un compatriote sénégalais vivant dans ce pays renseignent sur le malaise : ‘Une haute personnalité de ce pays nous a dit : faîtes en sorte que cela n'arrive pas aux oreilles de Césaire... Surtout venant d'un Sénégalais dont les Martiniquais se sentent proches par le biais des deux géants : Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire’. Puis d'ajouter : ‘Ces propos condamnables et regrettables nous mettent mal à l'aise, surtout quand on vient célébrer Césaire’.
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