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ENQUÊTES ET REPORTAGES / APRÈS LES PREMIERES PLUIES SUR DAKAR : Le monde s'effondre en banlieue

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ENQUÊTES ET REPORTAGES / APRÈS LES PREMIERES PLUIES SUR DAKAR : Le monde s'effondre en banlieue
Bonjour la pluie. Bonjour les dégâts. Les populations de la banlieue sont à nouveau dans des difficultés énormes avec les premières pluies d'avant -hier. La situation est alambiquée. Les routes sont impraticables, les voitures obligées de faire le tour pour rallier leurs zones. Des maisons sont sous les eaux. Et pourtant, c'est le début de l'hivernage.


Ils étaient loin de s'imaginer que ces premières pluies leur causeraient beaucoup d 'ennuis. Ce fut le cas, car des familles entières, des maisons, ont été inondées. Toutes les populations sont dans la tourmente. C'est vers deux heures du matin que les paisibles habitants  de Guédiawaye, particulièrement ceux de Wakhinane Nimzatt ont été surpris par ces pluies diluviennes. Elles ont  populations  usé de seaux, bassines et autres accessoires pour vider l'eau des maisons. 

 

Enfants, jeunes, vieux, femmes luttaient contre l'eau. Chez Dame Niang, qui habite le quartier Darou Rahmane 1B, ce qui les fatigue, ce sont les bassins qui ne peuvent plus recevoir de l'eau car ils sont aux abords. "Avant- hier, ce sont des camions qui étaient là afin de procéder aux remblais. Ce sont des problèmes que ces camions nous ont causés. Car l'eau ne peut plus circuler. 

 

Elle est dans nos maisons et jusque dans les chambres à coucher. Ce qu'il faut,   c'est de faire des canalisations afin que toute cette eau puisse être déversé  car nous n'avons pas l'habitude d'être inondés. C'est le première fois que cela nous arrive "clame-t-il. D. Niang fera savoir qu'il ne dispose ni de pompe pour aspirer l'eau car aucune autorité n'est venue. Pour ces populations, lit et armoires avaient été démontés. Matelas et chaises transférés chez une voisine pour ne pas les détériorer.

 

 

Inquiétude monstre

 

Ils sont tous inquiets. L'eau du bassin déborde et ce même bassin fait face à un autre. Ce qui risque de créer des problèmes aux prochaines pluies. Ces populations  appellent au secours et sont tous dans la rue pour montrer leur désarroi. Selon ce père de famille, dont la maison est inondée et répondant du nom de Balla Mbaye, nous sommes tous fatigués car nous n'avons pas d'aide. 

 

"Mes enfants et moi depuis trois heures du matin, n'avons pas  pu fermer l'oeil à cause de l'eau qui entre. Nous ne savons plus quoi faire ni à quel saint nous vouer. L'on nous parle de Jaxaay mais pour ceux qui ont des enfants et des femmes une maison ne leur suffit pas. C'est une situation à revoir" dixit notre interlocuteur. Binta Diop qui  dit avoir acheté sa maison depuis quelques années ne peut pas sortir car elle est prisonnière des eaux qui règnent en maître. 

 

Le délégué de quartier, Makhtar Mané, jouant au sapeur-pompier, bâton à la main lâche amèrement: "Nous sommes fatigués car l'entreprise qui gère les bassins ne fait plus son travail. Ce qui les anime, c'est l'argent et ils vendent le sable fin en nous donnant le sable qui est humide et non aspirable par l'eau. Les bassins sont pleins et chaque jour, nous frôlons la mort. Les autorités doivent réagir".

 

Bref, la situation est catastrophique dans la banlieue. Les routes, marchés et autres lieux de prières sont sous l'emprise de l'eau. Pour les populations, la seule solution, c'est d'aller chercher d'autres maisons à louer ou attendre la clémence divine.

 

Au niveau de Gounass, la mairie, elle est inaccessible. Ces habitants qui elles aussi ne  savent où se donner de la tête à cause des fortes pluies. Devant les maisons, ce sont des tas de sable de mer qui y sont exposés pour servir de remblais. Ce qui risque de leur causer de problème car le quartier est inondable.

 

Les populations contre un recasement à Sangalkam

 

La question du recasement vers Sangalkam reste un sujet qui les préoccupe. Selon Balla Niang, il n'est pas question de quitter le quartier pour aller vivre sous des tentes à Sangalkam. "Nous ne sommes pas des réfugiés car les tentes, c'est pour eux. I

 

maginez les conditions dans lesquelles nous allons vivre. Avec des enfants et des femmes, on te donne une ou deux tantes. Et les maladies et autres. Nous sommes des citoyens et nous payons nos droits. Ceci n'est pas la solution". Même son de cloche pour le responsable des jeunes du quartier Darou Rahmane. 

 

Pour Cheikh Sow, c'est impensable. Pour lui, "les autorités nous prennent pour des moutons. Ces tentes, ce ne sont pas eux qui y vont pour y vivre avec leurs familles. C'est vrai qu'il y a un problème. Mais l'on préfère rester les pieds dans l'eau que d'aller resté sous des tentes". Depuis 2005, les inondations demeurent un vrai casse-tête. Le plan Jaxaay a été lancé, mais l'envol tarde à se matérialiser.



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