« L’argent, encore l’argent, toujours l’argent ». Tel pourrait être intitulée l’origine de la brouille entre le Sénégal et la Royal Air Maroc. En effet, si les autorités sénégalaises en veulent à mort aux Marocains, c’est parce que ces derniers les ont « arnaquées » dans le dossier d’Air Sénégal international. Pour avoir promis, comme stipulé dans le contrat, de mettre à la disposition de notre pays 7 avions et de toujours les réparer à Dakar, en cas de panne. Malheureusement, non seulement la Ram n’a jamais honoré cette promesse, mais aussi elle est actionnaire majoritaire dans l’usine de dépannage où ont toujours été convoyés les appareils.
On en sait maintenant un peu plus sur les vraies raisons de la brouille entre l’Etat du Sénégal et la Royal Air Maroc, et pour cause. D’après une source sûre, dans le contrat signé entre les deux parties, il est stipulé que les Marocains mettraient à la disposition d’Air Sénégal international sept (7) avions. Aussi, toujours selon ledit contrat, il a été convenu qu’en cas de panne, la réparation de ces appareils se ferait en terre sénégalaise. Une façon pour les autorités d’offrir aux techniciens locaux des opportunités de se faire un peu d’argent. Malheureusement, plus les jours passaient, plus le rêve des autorités sénégalaises fondait comme beurre au soleil. Car la Ram, on ne sait pas pour quelle raison, n’a jamais honoré sa promesse de doter Asi des fameux sept avions. S’y ajoute qu’à chaque fois qu’un appareil est tombé en panne, la Royal Air Maroc refusait de le faire dépanner à Dakar. Préférant l’amener en terre chérifienne, n’en déplaise à notre pays. Mais ce qui a davantage courroucé le Sénégal, c’est quand il s’est rendu compte que la Ram est actionnaire majoritaire de l’atelier de dépannage des appareils. Alors, fait noter une autre source : « quand elles ont eu vent de ce qu’elles qualifient de grosse arnaque, les autorités sénégalaises ont piqué une colère noire, avec le sentiment d’avoir été abusées par leur associé ». C’est pourquoi, assure notre interlocuteur : « le règlement du contentieux entre le Sénégal et la Ram n’est pas prévu pour demain, car entre les deux parties, la confiance n’est plus de mise ». Et d’ajouter : « le Sénégal a beau déclarer sa volonté de trouver une solution heureuse à la crise, mais ça relève d’un exercice difficile. C’était plutôt une déclaration d’intention pour calmer les plus sceptiques parmi les travailleurs d’Asi dont l’avenir ne tient plus qu’à un fil ». Suffisant pour que, comme nous l’écrivions dans notre édition de mercredi dernier, le crépuscule soit à deux doigts de s’abattre sur Air Sénégal international. D’autant qu’en plus de la méfiance qui mine les relations entre la Ram et le Sénégal, la Compagnie aérienne, pour avoir décidé de l’arrêt de son exploitation, cloué au sol ses avions, depuis le 1er Mai dernier, et pour n’être plus solvable aux yeux des Agences de voyage, traverse l’un des moments les plus confus de son existence.
0 Commentaires
Participer à la Discussion