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EQUATION - Après l’inhumation du khalife général la famille omarienne samedi : Bataille autour de la succession

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EQUATION - Après l’inhumation du khalife général la famille omarienne samedi : Bataille autour de la succession

Les obsèques du kalife général de la famille omarienne, Thierno Mounaga Tall, ont rassemblé, samedi, tout ce que le Sénégal compte comme sommités religieuses, politiques, coutumières et bien d’autres fidèles. Mais, c’est dans une ambiance particulière que le défunt guide a été inhumé. En effet, des déclarations d’intention de succéder à Thierno Mountaga Tall ont émaillé la cérémonie, provoquant une désolation.

Obsèques ou bataille de succession à Thierno Mountaga Tall ? Alors que le corps du Kalife général de la famille omarienne gisait dans le mausolée Seydou Nourou Tall, on se disputait déjà son trône. Les nombreux fidèles, eux, se posent des questions. Les leaders politiques, coutumiers et des fidèles chrétiens ne peuvent que s’en désoler. Sous les minarets de la mosquée, qui ne pouvait plus contenir les disciples de Thierno, comme l’appelaient certains, on ragote à gauche et à droite sur le futur remplaçant de «l’illustre disparu». Le ciel nuageux et parfois, éclairé par quelques rayons de soleil, qui frappent sur les personnalités, contraint certains à se tirer les boubous au-dessus de la tête. Le chef de l’Etat n’en fait pas exception et se soucie, plutôt, de ses yeux. C’est pourquoi, il a interpellé un quidam pour lui emprunter ses lunettes noires, puis laisse un sourire. Pendant ce temps, les discours -d’abord, des membres de la famille du regretté- divergent. Le premier intervenant, Thierno Madani Tall, fils aîné de Thierno Mountaga Tall, estime «qu’après le rappel à Dieu de son père, c’est Thierno Hady, qui réside à Nioro, au Mali, qui va occuper le fauteuil». Il s’en va, ainsi, remercier les leaders politiques. Mais, les traductions d’Ahmet Iyan Thiam sont loin de refléter les propos en pulaar de Thierno Madani obligé de les lui répéter. Seulement, ces manquements n’agréent pas, non plus, les fidèles qui lançaient quelques grincements de dents. Les hommes politiques, en l’occurrence, Idrissa Seck et Abdoulaye Bathily, font la remarque et s’échangent quelque chuchotis, loin des barrières installées pour empêcher tout dérapage du public. En dépit de ces mesures, les forces de l’ordre restent intangibles face aux tentatives d’assaut des fidèles. Inattendue fut la déclaration de Thierno Madani, qui prononce le nom de l’occupant du fauteuil du Kalife. Devant un public multicolore symbolisé par des sommités musulmanes, chrétiennes et coutumières, Thierno Habibou de la famille Tall résidant à Louga, oppose son veto et s’autoproclame successeur. «Aujourd’hui, Thierno Mountaga n’est plus. Donc, son successeur, c’est moi», déclare-t-il. Et, à l’intention du Président de la République, il l’avertit, faisant fi, d’ailleurs, de son traducteur, Iyan Thiam : «Je suis le successeur de Thierno. Si je le dis, c’est pour éviter que vous commettiez des erreurs. Sinon, c’est vous qui en subirez les conséquences.» Une menace on ne peut plus claire.

Une querelle d’Allemand qui avait déjà fini de sidérer Serigne Abdou Aziz Sy Junior qui lui arracha le micro et sermonna les deux fils de la famille Tall : «Non ! Ecoutez, ce n’est pas ce qui nous réunit ici. Nous sommes là pour cet illustre homme, pour Dieu. Occupons-nous de lui. Et, après, vous pouvez dire tout ce que vous voulez.» Ce qui lui a valu des claquements de doigts et des «Sy» de la part des fidèles qui semblent exprimer leur ouf de soulagement.

L’on ne pouvait pas inhumer le «vénéré» khalife sans que le chef de l’Etat ne fasse ses témoignages à son endroit. C’est pour dire, selon Me Wade, que le successeur de Thierno Seydou Nourou Tall, en 1980, avait «un engagement pour l’unité nationale et celle de l’Afrique de l’Ouest, à travers ses œuvres».

Mais, auparavant, précise Me Wade : «Je suis là en tant que président de la République. Donc, mon rôle, ce n’est pas de m’immiscer dans des affaires de succession. Je crois que ce n’est pas le lieu d’en parler. Vous avez des amis, des frères ; discutez avec eux. Le problème ne se règle pas ici.»

Par ailleurs, Me Wade a rappelé que le défunt marabout n’est pas l’apanage unique des Tidianes, mais, de tous le peuple sénégalais. Selon lui, «il y a, entre autres, des Mourides, des Layènes, qui sont, aussi, présents». La question épineuse de la succession de Thierno Mountaga ne risque-t-elle pas de diviser la famille omarienne ? En tout cas, elle a déjà pris un élan inquiétant. Car, dans la matinée d’hier, la radio Walf Fm informait que Thierno Habibou Tall est le khalife général de la famille omarienne.



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