Des imams au cœur du scandale La construction des cantines autour de la grande mosquée n'a pas fini de parler d'elle. Une affaire d'escroquerie, de faux et d'usage de faux et d'abus de confiance, alimente les débats. Et des imams sont au centre du scandale. Déjà la réalisation du projet pose problème puisqu'on compte au moins trois promoteurs pour un seul ouvrage. Il y a d'abord Amadou Ly alias Ahmadane, le promoteur choisi par le défunt imam Maodo Sylla qui a eu l'idée du projet. Ensuite, le groupement d'intérêt économique (Gie) Galoya et le dernier, le vieux Thierno Dramé. Tous se réclament être des promoteurs au même titre qu'Amadou Ly pour avoir réalisé des cantines pour leur compte. Mamadou Makhfouss Ly, constitué partie civile, dit avoir construit avec Amidou Ndiaye et autres, 112 cantines dont deux ont été attribués à Amadou Ly qui a pris le N° 1 et Ablaye Diagne le N° 25. À l'en croire, Amadou Ly qui est prévenu pour abus de confiance, complicité d'escroquerie et faux en écriture privée, n'avait pas les moyens de réaliser l'ambitieux projet. Étant un membre de leur Gie et chômeur, dit-il, de surcroît, il a fait appel à eux. La condition d'entrée était, selon lui, le versement de la caution de 15 millions F Cfa à remettre à Ahmadane et Ablaye Diagne et une cantine à chacun. Ne s'arrêtant pas là dans le déballage, Makhfouss de révéler avoir remis 112 millions F Cfa en chèque et en espèces à l'imam Oumar Diène. "Mais sans décharge, puisque c'était sur la base de la confiance", a-t-il soutenu, précisant que ce dernier ne leur a pas présenté Il a toujours traité avec eux au nom de la grande mosquée. L'imam Oumar Diène qui fut le bras droit du défunt imam, est secrétaire général de la grande mosquée. Prévenu pour le délit d'escroquerie, il a affirmé avoir agi au nom d'Amadou Ly désigné par ce dernier en qualité de délégué de gestion. De plus, cela n'est qu'une pure invention de sa part. L'imam Diène s'est permis de créer une société immobilière de l'Est (pinkou), renvoyant à la direction pour la prière. Celle-ci était chargée de la gestion des cantines et autres opérations bien que le remplaçant de Rawane Mbaye l'avait démis de ses fonctions. Ce dernier, El Hadji Guèye de son nom, poursuivi pour faux en écriture privée et usage de faux, avait arrêté les travaux, jugeant que cela a été fait sans autorisation. C'est-à-dire de manière irrégulière. "Le rôle de l'imam se limite à diriger la prière et non à gérer des cantines", avait-il estimé. Il est reproché à l'actuel patron de l'Institut islamique de Dakar d'avoir signé un protocole pour 15 autres cantines alors que les travaux avaient été déjà terminés. Ce qu'il a nié en bloc. Thierno Dramé, par qui le problème a atterri dans les tribunaux, estimant avoir été escroqué, soutient avoir remis 33 millions F Cfa à Oumar Diène. Ce dernier a balayé d'un revers de mains ses allégations en déclarant les avoir reçus au nom de Amadou Ly et non pour le compte de la grande mosquée. Le procès s'est poursuivi jusque tard dans la nuit. Espérons qu'ils arriveront à convaincre le maître des poursuites et les juges de siège par leurs arguments.
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