Les limiers de Grand-Yoff viennent de réussir un grand coup. Deux faussaires, un Nigérian et un Camerounais, ont été pris en flagrant délit avec un pactole de plusieurs milliards en dollars, équivalant à 4 milliards 200 millions de francs Cfa. Placés en garde-à-vue depuis vendredi soir, ils seront déférés au parquet ce lundi matin. Ils risquent de lourdes peines, compte tenu des charges qui pèsent sur eux. Récit des faits !
Les éléments du commissaire Albert Gomis ont réussi un grand coup dans la journée du vendredi dernier. Ils ont démantelé un vaste réseau de trafiquants des faux billets, de fabrique de faux passeports et des cartes d'identité. Le premier se nomme Emmanuel Opara Anoko, né le 27 septembre 1975 au Nigeria, et fils de Amoko et de Diana. Emmanuel est un imprimeur, domicilié à la cité Keur Khadim. Célibataire sans enfant, Opara déclare ne jamais se livrer à l'usage de la drogue. Sur les faits, à l'interrogatoire avant-hier samedi, Emmanuel a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés. Revenant sur l'interpellation, et sa conduite à la police, en compagnie de son ami complice, Luke M'boyan d'origine camerounaise, le Nigérian estime qu'il s'était rendu à Grand-Yoff pour récupérer un colis d'un de ses amis se trouvant présentement à Hong Kong. « Il m'avait demandé de le collecter dans une chambre qu'il avait louée dans une maison de ladite cité ». Sur les lieux, Emmanuel indique qu'après avoir ouvert la chambre avec la clé que son ami lui avait laissée, il a récupéré le colis et a refermé la porte. Toutefois, précise-t-il, c'est au moment de descendre les escaliers pour quitter la maison, qu'un individu l'a interpellé sur les raisons de sa présence. Il explique à son interlocuteur qu'il était venu récupérer quelque chose pour un ami qui avait loué une chambre dans la maison. Mais le gars n'a rien voulu comprendre.
C'est quelques instants plus tard, que les éléments de la brigade de recherche se sont présentés devant lui. C'est à partir de ce moment que les limiers ont commencé à le fouiller. Ils trouvent sur lui une fausse carte professionnelle de police. C'est ainsi que les éléments de la police ont pris le sachet en plastique qu'il avait par-devers lui, et ont découvert qu'il renfermait trois paquets de faux billets de banque en dollars. Immédiatement, il sera interpellé sur l'origine des billets et de la carte de police. Interrogé sur ces faits, Emmanuel a fait savoir à l'enquêteur qu'il avait confectionné lui-même la carte de police. Concernant les billets, il indique qu'il les a pris dans le local loué par son ami qui se trouvait à Hong Kong. C'est ainsi que les éléments de la police lui ont demandé d'ouvrir le local. Chose faite : les braves policiers ont marché à pied sous la chaleur torride. Arrivés sur les lieux, ils ont découvert une malle en fer renfermant des paquets de faux billets de dollars américains, un carton renfermant la même chose, une boîte renfermant deux lingots de métal jaune, et une enveloppe contenant des lettres et des attestations. Preuve à l'appui, les limiers demanderont à Emmanuel de les conduire à son domicile. Dans un premier temps, il a voulu faire croire aux éléments de la police qu'il était sans domicile fixe. Mais, face à la fermeté des limiers de Albert Gomis, il finira par se dédire avant de les y conduire. Arrivés à son domicile, les limiers ont découvert 7 fausses cartes nationales d'identité dont cinq de la Sierra Léone , et deux du Libéria, ainsi que deux passeports portant sa photo dont un du Nigeria et un autre de la Côte d'Ivoire. Devant l'enquêteur, Emmanuel dira qu'il a confectionné les passeports et les cartes à partir de son ordinateur. Ne pouvant rien faire, Emmanuel accepte tous les faits qui lui sont reprochés en compagnie de son ami Camerounais complice, Luke M'boyan. Mais ce qui est bizarre, c'est qu'au cours de l'interrogatoire, Emmanuel a déclaré être un gardien de but. A l'en croire, serait la raison, l'ayant emmené à confectionner une carte, pour trouver un contrat dans un club de football ; faisant rire la salle. En tout cas, les limiers ont trouvé sur ces deux faussaires de faux dollars équivalant à 4 milliards 200 millions Cfa. Décidés à poursuivre le combat engagé, les limiers sont plus que jamais déterminés à éradiquer ce mal qui gangrène le quartier de Grand-Yoff. Cela, en dépit du manque de moyens criard de ce commissariat, qui ne dispose même pas de véhicule.
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