Le directeur de publication du journal l’Office a été convoqué ce jeudi matin, à la Section de recherches de la Gendarmerie nationale, sur l’Avenue Faidherbe. Il devrait être acheminé au Parquet, puis à la Maison centrale d’arrêt de Dakar. Un rebondissement lié à l’affaire qui l’a dernièrement opposée au patron de l’entreprise de Bâtiments et travaux publics (Btp), Bara Tall et que le tribunal avait déjà jugé. Le procureur de la République fait donc exécuter la condamnation de 6 mois ferme accompagné d’un mandat d’arrêt que le tribunal correctionnel de Dakar avait infligé à Moustapha Sow.
C’est suite à des articles parus dans le quotidien l’Office traitant du rapport de l’Inspection général d’Etat (Ige) sur les chantiers de Thiès que Bara Tall, s’étant senti diffamé, a attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, le journal l’office en la personne de son directeur de publication, Moustapha Sow. Pour laver son honneur, le patron de l’entreprise Jean Lefèbvre réclamait la somme de 2 milliards 250.000.000 francs Cfa. Lors de l’audience, le prévenu avait nié avoir livré de fausses informations car celles qu’il a publiées auraient été tirées du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur les chantiers de Thiès. Bara Tall, de son côté, avait soutenu que le journal a consacré 75 articles sur lui. "Un lynchage médiatique qui a eu des conséquences sur mes activités à l’étranger. Alors que voilà 25 ans que je mène mes activités sans ennuis. Il y a quelqu’un qui s’est caché derrière ce journal pour m’attaquer. Et pourtant je suis le propriétaire d’un journal, Le Populaire et je n’y mets pas les pieds », avait soutenu le plaignant. Moustapha Sow avait nié les propos de Bara Tall, car avait-il expliqué, lors de l’élection présidentielle de 2000, Bara Tall s’est présenté tard dans la rédaction pour demander de changer la Une du journal. Alors que le Pds avait largement gagné Bara a voulu que l’on mette à la Une « Le Ps en pôle position ». Ce qu’il avait catégoriquement refusé en tant que coordonnateur du Populaire, avait-il déclaré devant le juge. Les avocats de la partie civile Mes Niokhor Diouf, Dior Diagne et Boubacar Wade après avoir soutenu que leur client a été trainé dans la boue, avaient réclamé 2 milliards 250.000.000 francs Cfa de dommages et intérêts. Prenant la parole, le procureur Ibrahima Bakhoum avait axé son réquisitoire sur "l’acharnement du directeur de publication de l’Office sur Bara Tall" à qui il a consacré 75 articles diffamatoires. "L’intention de nuire est manifeste", avait-il dit. Il avait alors requis une peine de 6 mois ferme contre Moustapha Sow et un mandat dépôt à l’audience. L’avocat de la défense Me Boubacar Cissé, a jugé très sévère le requisitoire du parquet. Le tribunal avait alors mis l’affaire en délibéré.
Dans son verdict, le tribunal avait condamné Moustapha Sow à 6 mois ferme et avait décerné un mandat d’arrêt contre lui. C’est ce mandat d’arrêt que le Parquet veut faire exécuter.
Quelques responsables de presse se sont concertés pour adopter une position commune en vue de faire libérer dans les plus brefs délais Moustapha Sow, qui, selon les termes de certains d’entre eux, "ne serait que l’agneau du sacrifice de la bataille que des hommes d’affaires se sont menés. C’est une victime".
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