(Envoyé spécial)Au Sénégal, le basalte n’a été découvert qu’à Ngoundiane. Cette matière est très prisée dans la construction de grandes infrastructures de Btp. Compte tenu de sa rareté, les exploitants de carrières se ruent vers cette communauté rurale située dans la région de Thiès. Mais l’exploitation de ce «trésor» se fait sans «éthique ni déontologie».
La concurrence est féroce. Huit exploitants sont déjà actifs sur la colline de Diack, une localité de la communauté rurale de Ngoundiane. Il s’agit notamment de la Cogeca du Groupe Faouzi Layousse, de la Cse, de l’entreprise Mapathé Diouck, de Sosecar, de Sintram du Maroc, de la Gecamines, Bathie Diop entreprise et de Jean Lefebvre. Chaque compagnie campe sur une assise foncière. Les unités tournent à plein régime et fonctionnent 24h/24. Tout est lourd ici. Car l’extraction du basalte n’est pas chose aisée. Il est obtenu après forassions et minage.
Mercredi 19 septembre. Il est 12 heures 46. Malgré les fortes pluies qui ont arrosé le sol, des nuages de poussière polluent l’atmosphère. A cela s’ajoute une pollution sonore insupportable liée au bruit assourdissant des concasseurs et le vrombissement des camions. Nichés au dessus des montagnes, des agents de sécurité veillent au grain, humant la vapeur des machines et la poussière du concassage. A la place de véritables masques, c’est des cache-nez en coton qui sont bien accrochés aux visages pour se protéger de la poussière. Pis, ceux qui en disposent se comptent sur le bout des doigts. «Il y a souvent une rupture de stock de cache-nez dans les carrières», dénonce un agent qui a préféré taire son nom. L’alternative c’est le turban. «Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Les responsables des entreprises ne se soucient pas de la sécurité ni de la santé de leurs agents et des populations des villages environnants. Tout le monde subit les effets de la poussière provenant des carrières. A Ngalène, (Ndlr : une localité de la communauté rurale de Notto), les gens ne savent plus où donner de la tête. Ils sont toujours couverts de poussière, surtout pendant la saison sèche. Les ménages sont obligés de couvrir leurs plats de la préparation à la consommation», souligne notre interlocuteur accroché sur engin sans gants, la tête enturbannée.
Insécurité visible
D’habitude, les zones d’exploitations doivent être clôturées par des fils barbelés. Tel n’est pas le cas dans les carrières de Diack. Non seulement les cavernes, d’une profondeur d’environ 70, voire 80 m, ne sont pas recouvertes après exploitation ; mais elles ne sont pas du tout protégées. Ces grands trous ne sont entourés que par de petits tas de graviers sur lesquels sont dressées des plaques métalliques estampillées «danger». Cette insécurité visible est source de beaucoup d’accidents de travail qui invalident des jeunes et des adultes, soutiens de famille dans la localité et qui finalement s’adonnent à la mendicité. Les victimes ou rescapés ne bénéficient d’aucune assistance et même d’aide pour se soigner de la part de leurs employeurs. L’année dernière, raconte un habitant de Ngoundiane, «un chauffeur a perdu la vie, suite à une chute avec un engin au fond d’un trou. Un corps en état de décomposition très avancé a été aussi retrouvé dans l’une des fosses des carrières».
En cette période d’hivernage, toutes les fosses sont remplies d’eau. Et elles se situent au carrefour des voies de communication qui relient les villages environnants, notamment Diack, Ngalène, Kounoune dans la communauté rurale de Notto, et du village de Poydome dans la communauté rurale de Ndiaganiaw. Les voies qui mènent dans toutes ces localités passent par les carrières. Pour le moment, il n’existe qu’une seule voie de contournement reliant Ngoundiane à Ngalène. La forte fréquentation des voies entre les différentes installations est aussi source d’insécurité à cause des explosions des mines qui peuvent survenir à tout moment de la journée.
Des villages menacés de disparition
Les exploitations demandent encore et davantage de surfaces pour l’extraction du basalte, le stockage des granulats et le déversement des graviers. Les carrières se dirigent ainsi directement vers Samèle, un quartier situé au Sud de Ngoundiane et Ngalène. A preuve, ces derniers mois, le Conseil rural a encore attribué 20 ha à la Sococim dans la zone de latérite de la colline de Ngoundiane. Cette cimenterie avait sollicité une assise de 50ha. Dans le but de sécuriser ses approvisionnements de latérite pour la fabrication de ciment, la Sococim veut disposer des réserves de latérite dans la zone ayant toujours servi de zone de prélèvement.
Après avoir disposé d’un site de prélèvement, la Compagnie sahélienne d’entreprise (Cse) vient de commencer l’installation d’un poste d’enrobage à quelques encablures de Samèle pour les besoins de ses différents chantiers. Sintram, une société marocaine dispose également un poste d’enrobage dans les parages.
Les exploitants promettent souvent de respecter les conditions d’extraction des ressources minières conformément aux dispositions du Code minier. Mais, ces engagements ne sont jamais respectés. Et ce sont les populations qui en pâtissent. En effet, expliquent les jeunes du village de Diack, «les terres sont arrachées des mains des paysans qui les cultivaient, sans information préalable ni par le Conseil rural, ni par les exploitants encore moins par les services techniques de l’Etat, sans indemnisation des propriétaires terriens par les exploitants malgré le fait que le Code minier précise en son article 81 : ‘’Le titulaire de titre minier est tenu d’indemniser l’Etat ou toute personne physique ou morale pour les dommages et préjudices matériels qu’il a causés’’».
7 Commentaires
Waynd
En Novembre, 2012 (17:24 PM)Reply_author
En Octobre, 2023 (10:44 AM)Reply_author
En Octobre, 2023 (11:01 AM)Reply_author
En Octobre, 2023 (11:07 AM)Reply_author
En Octobre, 2023 (11:14 AM)Reply_author
En Octobre, 2023 (11:52 AM)C'est Triste
En Novembre, 2012 (06:40 AM)Un
En Novembre, 2012 (11:18 AM)Kakatar*1
En Novembre, 2012 (15:54 PM)JE N'AIME PLUS LEQUOTIDIEN, NE L'ACHÉTE PLUS ET NE LIS SES ARTICLES QUE SPORADIQUEMENT SUR LE WEB.
MAIS Dialigué FAYE CHÂPEAU POUR CET ARTICLE QUI DEVAIT INTERESSER CEUX QUI CONSTRUISENT.
BEAUCOUP NE SAVENT MÊME PAS D'OU VIENT LE BASALTE QU'ON UTILISE POUR COULER LES POTEAUX DES MAISONS ET BÂTIMENTS, ...
POUR ÊTRE LU IL FAUT PARLER DE SEXE, DES FESSES, DE MOURIDES OU DES WADES.
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En Octobre, 2023 (06:29 AM)Reply_author
En Octobre, 2023 (09:44 AM)informez vous avant de parler d'otages. combien de nigeriens sont morts du fait de la
libération de terroristes alpagués par les vaillants militaires nigeriens?
combien de militaires sont morts du fait de la trahison des francais et de l'executif sous bazoum en donnant leur position aux terroristes?
notre ennemi c'est toubab
bazoum sera enterré vivant avec votre democratie à l'occidental
Wa Diack
En Novembre, 2012 (21:18 PM)Revolution Rekk
En Novembre, 2012 (05:02 AM)Anonyme
En Juin, 2016 (18:26 PM)Participer à la Discussion