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FÊTE DU 1ER MAI : LE MINISTRE ABDOULAYE BABOU ANNONCE DES MESURES

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FÊTE DU 1ER MAI : LE MINISTRE ABDOULAYE BABOU ANNONCE DES MESURES

Me Abdoulaye Babou, Ministre de la fonction publique, du travail et des organisations professionellesMe BABOU: « Les pensions seront complétées par un système de capitalisation »

Demain, 1er mai, sera célébrée la Fête du Travail. À la veille de cet événement, Me Babou, ministre de la Fonction publique, du Travail et des Organisations professionnelles, revient dans cet entretien sur le sens de cette fête. Il annonce que face aux difficultés de bon nombre de retraités, les pensions seront complétées par un système de capitalisation avec la création des fonds privés étudiés par son département. À propos de l’Ipres, le ministre confirme que Malick Kamara Ndiaye reste le candidat de l’État.

Monsieur le Ministre, la communauté internationale célèbre, demain, la Fête du Travail. Quelle signification donnez-vous à cet événement ?

« La Fête internationale du Travail, célébrée de par le monde, est une conquête sociale. Cette conquête sociale a une signification est doit être incluse dans un cadre beaucoup plus global. Cette fois-ci, c’est le juriste du Travail qui se remémore, car on nous apprenait tout au début que le travail était conçu au début comme un louage de services entre quelqu’un qui a ses capitaux et quelqu’un qui donne ses forces et, en échange un salaire lui est donné. Mais, très vite, on s’est aperçu de l’inégalité des forces parce que le chef d’entreprise est beaucoup plus fort. Il a fallu avoir un arbitre qu’est l’État pour prendre quelque chose de l’entreprise pour le donner aux travailleurs. Au début, il n’y avait pas de Fête du travailleur, de congés ni de grève. Depuis lors, il y a eu ces conquêtes sociales avec les droits de grève que l’État était amené à légiférer. Il y a eu les repos hebdomadaires, on a reconnu d’autres formes d’avancées significatives. Ainsi donc, le 1er mai se trouve logé dans ce cadre. C’est pourquoi d’aucuns disent que le droit social est un droit inégalitaire. On prend de l’employeur et on donne aux travailleurs pour qu’ils puissent se trouver dans d’excellentes conditions. C’est une occasion unique dans l’année pendant laquelle les travailleurs présentent leurs cahiers de doléances. Ces cahiers de doléances sont présentés généralement à l’autorité exécutive. Pourquoi ? On aurait dû les présenter aux chefs d’entreprises, mais ceci a un sens parce que l’autorité exécutive qui est représentée par le chef de l’État est au sommet de la hiérarchie et l’on donne cet événement à trois acteurs que sont les travailleurs, les employeurs et l’État. Cet État a des obligations de service public, de paix et de protection sociale. C’est sa mission d’intérêt général qui doit obliger l’État à être l’arbitre entre les deux parties. Mais, il y a des cas où l’État est partie prenante. Il gère la Fonction publique. Il est le premier employeur. L’État gère les relations du travail par le biais de la direction du Travail. Il y a aussi un autre volet, c’est celui des relations avec les organisations professionnelles. Il s’agit d’un moment où les travailleurs présentent leurs cahiers de doléances au chef de l’État qui répond en donnant des réponses précises. L’État en profite pour faire le bilan de son action dans divers domaines comme les négociations des conventions collectives, les demandes de protection sociale. L’État prend note des nouvelles revendications. C’est un moment très fort de la vie sociale.

En tant que ministre chargé des organisations professionnelles, depuis quelques semaines ont démarré des négociations avec les syndicats. Où en êtes-vous ? Peut-on parler d’avancées significatives ?

L’État n’a jamais cessé d’être ouvert. L’intersyndicale a saisi mon département comme il se doit en déposant un préavis de grève. Si je ne m’abuse, il devrait avoir vingt-neuf points de revendications déposés par plusieurs syndicats regroupés au niveau de cette intersyndicale. Ces points peuvent être sériés en trois groupes. Ils sont d’ordre statutaire, social et pédagogique. Mais, ce que les Sénégalais retiennent de plus, ce sont les problèmes de salaires. En matière de salaires, qu’est-ce que le pouvoir libéral social a fait depuis 2000 ? Avant 2000, le pays était confronté à un problème de grève de la faim. C’est le cas des éfiens, les normaliens, les vacataires et autres. Ils avaient un statut précaire et ne savaient pas où donner la tête. Ensuite, la Fonction publique ne recrutait plus parce que c’était les conséquences du Plan Sakho-Loum. Les salaires étaient aussi bloqués. Sur instructions du président de la République, nous avons recruté tout le monde avec un programme spécial « recrutement ». Tous ceux qui faisaient la grève de la faim ont été engagés de même que tous les sortants des écoles (800 éfiens et 491 volontaires). En plus du recrutement, après deux ans, ils ont changé de statut pour ne plus rester des vacataires. Ensuite, il y a eu le recrutement spécial de 5000 fonctionnaires par an, non tenu compte d’une reprise totale des recrutements dans la Fonction publique. Il y a deux semaines, mon département a fait paraître un communiqué pour de nouveaux recrutements. Au plan salarial, le président de la République a fait de nombreux efforts en si peu de temps que le régime « Ups-Ps » où il n’y a pas eu des augmentations de salaires. Pendant les négociations, le ministre du Budget disait qu’il y a des syndicats des pays environnants qui venaient voir comment le Sénégal fait. Il faut dire que s’il y a des gens qui sont gâtés par le régime, c’est bien le corps enseignant. À titre d’illustrations, en 2006-2007, sur une augmentation de salaire globale tous secteurs confondus, de 27,2 milliards de francs Cfa, les enseignants ont, à eux seuls, 16,2 milliards. C’est un effort très appréciable, mais il y a mieux. Non seulement, il y a eu ces augmentations de salaires, mais le gouvernement s’est soucié du statut social. En quoi faisant ? Le gouvernement a distribué gratuitement 1100 parcelles viabilisées et remises aux principales centrales syndicales dans la Zac de Mbao. Ce qui fait un effort de près 30 milliards. Il s’y ajoute des augmentations de salaires et la possibilité pour certains d’emprunter de l’argent et construire.

Au plan pédagogique, c’est du ressort du ministre de l’Éducation. Tous les problèmes mis sur la table ont trouvé solutions. Je voudrais maintenant revenir sur ce qui fait courir le bruit. Deux syndicats regroupés dans le Cusems ont eu à formuler des revendications qui ont eu des solutions à l’interne. L’État n’a pas eu à débourser un seul franc, il s’agit simplement de recyclage de crédits horaires affectés à ces enseignants du moyen secondaire et avec le jeu des techniciens, ils se sont retrouvés à avoir une certaine amélioration de leurs indemnités d’enseignement. C’était pour cette catégorie spécifiquement. Le problème a été relancé par une autre catégorie d’enseignants, ce sont les instituteurs au niveau de l’Organisation des Instituteurs du Sénégal (Ois). D’abord cette demande ne pouvait pas être reçue en la forme parce que c’est comme si on se lève un beau matin pour dire un universitaire a çà, je voudrais avoir la même chose, etc. Ce n’est pas la même chose, ni le même type d’enseignement. Le gouvernement, tout en restant ouvert, a dit qu’il ne peut donner satisfaction à ce type de revendication.

Nonobstant ces menaces de grève qui pèsent, l’école n’est pas bloquée. Je profite de cette occasion pour dire qu’il n’y a qu’au Sénégal où l’on revendique et avoir 100 %. Cela n’existe dans aucun pays au monde. Normalement, quand on ouvre des négociations, on doit suspendre le mot de grève. Je profite de cette opportunité pour lancer un appel aux syndicalistes pour qu’on instaure le dialogue social avec le gouvernement, car ce pays est le nôtre. C’est inimaginable, avec les efforts faits par le chef de l’État, qu’il y ait encore une année blanche au Sénégal. Nous devons créer un pacte économique et social pour développer notre pays.

Justement, à propos du 1er mai, vous avez effectué une tournée, hier, auprès des centrales. Est-ce une innovation dans le ministère ?

Il s’agit d’une véritable innovation. Ça entre dans la même optique, parce que nous pensons que les syndicalistes, ce sont nos partenaires naturels. Nous allons parler, dialoguer pour l’intérêt commun. C’est pourquoi cette initiative a été prise pour leur rendre visite et les trouver dans leur cadre naturel. Avant, ils venaient vers nous et, maintenant, c’est à nous de les trouver dans leurs milieux, voir leurs conditions de travail, etc. Il s’agit d’une politique de proximité. C’est un moment fort de communier avec eux.

Depuis un certain temps, le syndicat de la Justice continue de poser des revendications, plus particulièrement pour le statut des vacataires. Quelles sont les dispositions prises par le ministère pour un règlement définitif ?

Sur ce plan-là, je me suis posé des questions pour savoir pourquoi ils veulent aller encore en grève. Quand j’étais député, avocat au barreau, je les ai vus travailler dans des conditions difficiles. On doit connaître les enjeux de la Justice, car c’est un domaine dans lequel il n’est pas permis de badiner. Je reconnais qu’ils font du bon travail. Revendiquer un statut, c’est légitime. J’ai soutenu leur combat et servi de médiateur avec le ministre de la Justice. Aujourd’hui, il y a un plan qui est détaillé. Le reste des vacataires va être résorbé et pris comme des agents non-fonctionnaires. J’ai reçu la liste du ministre d’État, ministre de la Justice. Le dossier est en phase d’être résolu. Mieux, l’État a fait des efforts, car il y a parmi eux qui ont 50 ans ou plus, donc très près de la retraite. Ces revendications de la Justice sont multiples et peuvent ne pas concerner mon département, avec l’exemple du traitement des fonds communs, etc.

Monsieur le Ministre, depuis plus d’un an, on attend la nomination d’un directeur général à l’Ipres, avec le récent rejet du Conseil d’administration du candidat de l’État. Où en est ce dossier ?

L’Ipres pose problème d’abord dans sa structuration. L’État est le premier cotisant avec les non- fonctionnaires. Il y a aussi les collectivités locales, les établissements publics et les sociétés nationales. En 2000, il était presque en état de cessation de paiement. L’État a injecté 11 milliards pour les mauvais payeurs. Il y a un rapport de la commission de supervision et de régulation des institutions de sécurité sociale (Cosriss) de mon département sur l’Ipres et qui a relevé des dysfonctionnements en matière de comptabilité, de gestion de l’information, de l’informatique, etc. Je ne parle pas de détournement ni de mauvais système, mais de système structurel. C’est une nébuleuse. Si les gens s’amusent à dire que l’Ipres a des réserves sur lesquelles l’État veut mettre la main, je dis que c’est archi faux. D’ailleurs, une décision de justice est tombée récemment et actuellement en appel, si on l’exécute, l’Ipres va disparaître. L’Ipres est malade et l’État ne croisera jamais les bras. Autre problème, c’est le fonctionnement de l’Ipres. C’est un monstre juridique. Pourquoi ? C’est la première fois que, dans une institution, c’est le Conseil d’administration qui fait tout. Quand un directeur général ne plaît pas, il est ligoté. Le temps de s’installer, il est viré. L’État, malgré son importance, n’a qu’une seule voix, le Cnp 2 voix, la Cnes 1 voix, les syndicats 4 voix. Ce n’est pas juste. On parle de représentativité. Quelle représentativité ? Depuis combien de temps il n’y a pas eu d’élections. Voilà pourquoi on est dans cette situation. Je confirme que Malick Kamara Ndiaye reste le candidat de l’État. Il a le meilleur profil, mais nous nous heurtons à la résistance de certains dont le Cnp qui refuse la candidature de l’État. Une réunion s’est tenue le 26 avril et l’affaire est renvoyée au 9 mai. Il faut dénoncer la manipulation. On a fait courir un bruit pour dire que j’avais un candidat. La puissance publique ne peut pas laisser une institution bloquée : une décision sera prise. Quant à la Caisse de Sécurité Sociale, je salue les efforts de son directeur général qui réussi de bonnes choses.

Notre pays est doté d’un comité national de dialogue social dont les résultats sont très appréciés. Comment comptez-vous l’accompagner dans sa mission ?

Je reviens d’un voyage à Addis-Abeba où j’ai pris part à la réunion de la commission du travail et des affaires sociales de l’Union africaine (Ua). Le Sénégal a eu deux succès très importants. Car si on arrive à transformer une idée en recommandation, cela veut dire que la recommandation devient presque exécutoire, c’est-à-dire une mesure incitative à l’endroit de tous les pays. J’ai montré que la structure de dialogue social adoptée a fait des merveilles à l’Ua. Après mon exposé, la recommandation a été adoptée et ainsi « exhorte les États de l’Ua à installer une structure de dialogue social ». Le syndicat africain Ousa a dit : « nous appuyons la proposition du Sénégal ». C’est une idée sénégalaise. Le Cnds, comme l’a dit le président de la République, a pour vocation d’instaurer le dialogue, ce qui permet d’éviter les conflits et de gagner de l’argent. C’est un organe de veille, d’anticipation, d’accompagnement et de règlement des conflits. Il est en amont et en aval. Par exemple, lors de mon voyage, j’ai été informé d’un mouvement d’humeur de la Cnts-Fc, section des hydrocarbures. J’ai immédiatement demandé à mon conseiller technique n°1 de prendre contact avec le président Youssoupha Wade du Cnds et, en 48 heures, le problème a été réglé. Le Cnds a d’autres vocations, c’est de remettre toute la législation existante et qui semble obsolète. C’est le cas de la convention nationale collective interprofessionnelle qui date de 1981. Il travaille aussi sur le pacte économique et social et dans d’autres secteurs comme l’assurance-maladie. Le secteur informel n’étant pas aussi protégé, le Cnds travaille avec le Bit, et il est en phase de finalisation d’une assurance-maladie pour les routiers. C’est une innovation sénégalaise qui mérite d’être connue du grand public.

Dans le cadre de la protection sociale, y a-t-il des solutions avec la faillite des instituts de prévoyance maladie (Ipm) ?

Il faut reconnaître que leur législation date de 1974 et mérite d’être adaptée. Il y a une mauvaise gestion, car les adhérents ne se limitent pas à leur famille seulement. Nous avons un projet de revue des textes, tout est en chantier. Au terme des innovations, il y a l’amélioration des conditions de retraite. Le système était mal conçu au Sénégal, avec la répartition des charges. La population active ne peut pas supporter ceux qui sont à la retraite. Nous avons été soutenus par la Banque mondiale et notre cellule de réflexion dans mon ministère a fait des études et nous avons en face ce qu’on appelle les Fonds privés de pensions. C’est-à-dire que les pensions seront complétées par un système de capitalisation. C’est comme une assurance. Avec ce nouveau système, il y aura des organismes qui seront chargés de gérer ces fonds privés de pensions. Comme on le fait dans les grands pays d’Europe et au Japon, ces fonds peuvent être placés sur le marché international et engendrer un surplus. Il y a aussi les mutuelles de santé qui sont des formes de protection sociale qui permettent à ceux qui ne sont pas pris en charge de bénéficier de couverture.

Quelles sont les perspectives du ministère et les grands chantiers ?

Il y a la lourdeur de l’administration. Nous avons prévu un plan de modernisation de l’administration et sa décentralisation avec une Fonction publique locale. Dans ce cadre, nous avons prévu de renforcer les capacités des fonctionnaires. En matière de recrutement, 15 % des recrutements sont réservés aux personnes handicapées. La première personne que j’ai recrutée est sourde-muette pour répondre aux directives du chef de l’État. Notre problème, nous n’avons pas assez de candidats et je lance un appel aux associations des personnes handicapées pour venir au département.

 

 



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