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Farah réclame toujours ses droits d’auteur à Farba Senghor : L’ultime combat d’un chanteur rongé par une grève de la faim

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Farah réclame toujours ses droits d’auteur à Farba Senghor : L’ultime combat d’un chanteur rongé par une grève de la faim
Son travail lui a été volé, son avenir est en train d’être confisqué. Que reste-il à Souleymane Diouf, cet artiste chanteur dont l’ancien ministre Farba Senghor s’est accaparé de la production intellectuelle malgré une décision de justice qui lui est favorable. Depuis le 2 août, il observe une grève de la faim à la place de l’indépendance où il a élu domicile. Son état de santé est devenu préoccupant.

Aujourd’hui, lundi, il entame la semaine fatidique. Les médecins, qui en donnent l’affirmation, lui augurent des lendemains sombres. La vie de Souleymane Diouf dit ‘Farah’ est en danger, 15 jours après avoir entamé une grève de la faim. Mais ces prévisions, aussi alarmantes soient-elles, n’altèrent en rien la détermination de cet homme plus que jamais décidé à entrer dans ses fonds.

Les faits remontent en 2006 lorsque l’artiste chanteur Souleymane Faye dit Farah réalise un clip où il chante le président Wade à qui, il prédisait la victoire à la présidentielle de 2007. Farba Senghor, chargé de la propagande du Pds à l’époque, séduit par ce tube, lui en propose une large diffusion. Ce qui fut fait. Le tube marchera fort, mais Souleymane ne recevra rien. Le tribunal de Dakar saisi, lui donne raison et condamne Farba Senghor à lui payer 30 millions. Trois années plus tard, cette décision de justice tarde à être appliquée.

Le surnom d’’élément hors du commun’ donné par des confrères à Farba Senghor semble bien collé à ce monsieur. Lui, qui, après avoir été condamné en décembre 2007 par le tribunal de Dakar à payer 30 millions de francs Cfa de droits d’auteur au chanteur Souleymane Diouf, se débrouille par l’on ne sait quelle méthode pour ne rien donner. Mieux, Farba Senghor n’est même pas inquiété. Du haut de son piédestal, il semble jeter un regard méprisable envers cette justice qui peine à appliquer sa décision et cet artiste chanteur de 39 ans qui se meurt sous un petit arbre niché à la Place de l’Indépendance.

A quoi sert la justice lorsque ses décisions sont foulées au pied par une frange de la population ? Farba Senghor est-il au-dessus de la loi ? Autant de questions auxquelles, l’avocat de l’artiste chanteur, Me Youssoupha Camara, ne trouve pas de réponse. Un avocat qui livre ce combat, dit-il, au nom d’un simple principe : ‘Pourquoi tous les individus ne sont pas égaux devant la loi ?’ L’avocat aura saisi par correspondance plusieurs autorités parmi lesquelles les députés Iba Der Thiam et Ndèye Fatou Touré, le ministre de la Justice et celui de l’Intérieur, le commissaire de la police du Plateau. A toutes ces correspondances qu’il leur a remises, pour la plupart, de sa main propre, il est surpris de n’avoir, jusqu’ici, reçu aucune réponse. Même pas un accusé de réception.

La correspondance adressée au commissaire du Plateau fait suite à une saisie, sans réponse, de ce dernier par les huissiers chargés d’appliquer la décision de justice. Des huissiers qui, face à l’intransigeance de Farba Senghor qui refuse de leur ouvrir les portes de sa maison, ont été obligés de déposer une réquisition en force publique pour disposer d’un appui afin de pénétrer chez l’ancien ministre, après bien entendu une tentative vaine au Commissariat central de Dakar. Auparavant, les huissiers ont eu à faire une descente à An Nour Fm, une radio qui appartient à Farba Senghor pour saisir une partie du matériel. Mais un groupe de nervis, commis par le politicien, s’est érigé en bouclier contre eux. Face à cette situation et le danger qui guette désormais la santé de son client, Me Youssoupha Camara se demande si Farba Senghor est ‘dieu le bon père’.

Souleymane Diouf, pour sa part, estime livrer le combat de sa vie. Et c’est sur le Coran, soutient-il, qu’il a juré de ne sortir de cet endroit, où il observe cette grève, qu’après être rentré dans ses fonds. Il ne mange plus, les vertiges accompagnent ses journées. Son ventre plat renvoie l’image des affamés juifs pendant la seconde guerre mondiale. Chemise rouge, casquette rouge, couché sur une natte rouge -au moment de notre passage -, Souleymane ne voit que du rouge. Dans ce combat, il aura tout perdu. Expulsé de sa maison à l’unité 24 des Parcelles assainies faute de paie, sa famille est aujourd’hui éparpillée, lui retourné à Sébikotane, sa femme à la maison paternelle à Grand-Médine, avec les enfants.

En attendant des lendemains meilleurs, chaque nuit à la belle étoile, c’est difficilement que Souleymane trouve le sommeil dans son emplacement à la Place de l’Indépendance de Dakar qui, comme chaque soir, se transforme en une espèce de jungle où prostitués et bandits de grands chemins se côtoient. Mais qu’importe, souligne cet homme auquel plus rien ne fait peur.



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