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FATIMATA DIALLO, MISS SENEGAL 2008 : " On Nous Prend Pour Des Poupées"

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FATIMATA DIALLO, MISS SENEGAL 2008 : " On Nous Prend Pour Des Poupées"
Pour nous rendre à la villa de la Miss Sénégal 2008, Fatimata Diallo, il nous a fallu faire des tours et des détours. La belle peulh de Matam, perchée sur son balcon, le téléphone à la main, a fait de son mieux pour nous orienter. C’est sur le pas de la maison que Fatima nous accueille, en tablier. Elle préparait le dîner de son Séllé chéri. Nous faisant ainsi patienter durant de bonnes minutes, avant de nous donner un feu vert. Toutefois, elle se levait de temps en temps, durant l’interview, pour surveiller la cuisson.

Après votre sacre en 2008, vous aviez dit que vous envisagiez de monter votre propre entreprise, qu’en est-il aujourd’hui ?

(Rires). C’est en cours. J’ai créé, depuis quelques mois, ma propre agence d’événementiel. C’est une petite structure qui n’est pas encore totalement sur pied. Je suis en train de chercher des marchés auprès des entreprises et de sociétés qui ont besoin d’hôtesses. Nous cherchons aussi des événements qui devraient se passer au Sénégal pour en assurer l’organisation. Avec ma formation en Marketing et Action commerciale, je pourrai mettre en place des plans d’actions pour la boîte. Et plus tard, j’aimerais y inclure la formation des filles au métier de mannequinât.

Comment s’appelle l’entreprise ?

Pour le moment, on n’a pas encore trouvé un nom commercial, on  a juste créé l’entreprise.

Vous n’avez donc pas encore commencé les prestations de services.

Si ! On commence à bouger, mais le problème est qu’on veut trouver un nom commercial vraiment accrocheur afin de mieux atteindre nos cibles. Cela nous permettra de nous imposer et de ne pas être des suiveurs.

Mais vous avez au moins un nom avec lequel vous faites vos prestations ?

Évidemment ! Nous utilisons, pour le moment, le nom Maxell.

Vous déclariez que votre présentation au concours de Miss était plus pour faire passer des messages qu’autre chose. Mais, on ne vous voit pas trop dans les médias. Pourquoi ?

Pourquoi dites-vous que je n’aime pas les médias ?

On vous voit rarement dans les médias, on ne peut pas dire que vos sorties sont fréquentes. Pourquoi une telle attitude ? Auriez-vous peur des médias ?

Je ne fais pas des sorties inutilement. Quand c’est nécessaire, je peux faire des sorties médiatisées. Lorsque je fais des dons, je fais appel à la presse parce que c’est une chose importante. Quand on m’invite à des soirées où je peux faire passer des messages importants, je suis enthousiaste. Mais, si c’est juste pour être devant l’écran pour des futilités, je préfère m’abstenir.

Quel genre de dons avez-vous fait ?

J’ai fait des dons à Touba, à l’Empire des enfants, à Mbour durant la rentrée scolaire et d’autres dons qui ne nécessitent pas d’être listés ou médiatisés. Chacun en ce qui le concerne essaie d’apporter sa touche pour améliorer les conditions de vie des Sénégalais. Je vise le territoire national, mais je n’ai pu faire que quelques régions. Mais, j’ai la foi. Je pourrai un jour, avec plus de moyens, faire le tour du Sénégal avec mon association  «Walli Ngirane».

Que représente «Walli Ngirane» ? C’est quel genre d’association ?

C’est une association d’entraide composée de bonnes volontés qui se sont personnellement investies de façon bénévole, parce que je n’ai pas de quoi les payer. Ce sont des personnes qui m’envoient leurs propositions que l’on étudie afin de déterminer et d’identifier les moyens à mettre en place.

Et Goana à Matam ?

(Rires) Goana ?

C’est un de vos premiers projets. Vous aviez soutenu que Matam avait une bonne terre à exploiter.

Le projet Goana est tombé à l’eau. Ça n’a pas marché. Vous savez c’était un peu plus compliqué que je ne le pensais. Il fallait recenser les terres, les agriculteurs, les besoins … ce qui demande un travail plus important que je ne le pensais. Vous savez avant d’être miss, vous avez plein de projets en tête, mais pour les réaliser ce n’est pas facile. C’est maintenant que je m’en rends compte. Les gens ne vous donnent pas le financement nécessaire. Les gens ont la manie de considérer les Miss comme des poupées en porcelaine. Ce qui ne doit pas être le cas. Nous réfléchissons comme les autres et pouvons entreprendre des projets comme tout le monde. Il faut qu’ils arrêtent, car ce n’est pas juste d’avoir cette vision des Miss. Malheureusement pour «Goana Matam», ça n’a pas marché…

N’étiez-vous pas sous la coupole du président de la République avec sa Goana ?

Non, pas vraiment ! Le Président parle de Goanna, mais on peut l’appeler reboisement, agriculture, etc. L’idée, c’est d’aider les agriculteurs à produire et à se nourrir de leur production et de tendre vers l’auto suffisance alimentaire. Le terme Goana n’est pas important, mais c’est sur le sens qu’on devrait se pencher. Nous consommons chaque jour des produits importés. Le Sénégal doit investir sur l’agriculture afin de régler les problèmes de production. Les prix seraient moins chers et cela pèserait sur la balance.

Les difficultés rencontrées par votre «Goana Matam» vous ont visiblement découragé ?

Je ne me suis pas découragée, mais je n’ai vraiment pas eu le temps pour entreprendre ce projet. Ce n’était pas évident avec mes cours. S’y ajoutent le travail et le ménage. Mais cela est loin de me décourager, car je suis une personne passionnée.

La première Dame du Sénégal vous a reçue. Vous lui avez soumis votre projet concernant l’amélioration des conditions de vie des talibés, des enfants défavorisés, l’accès à l’eau potable… Que vous a rapporté votre démarche ?

Elle a été très contente quand elle a vu le plan national. C’est un projet qui collait avec la scolarisation des enfants. Car, il y a des bonnes volontés qui se préoccupent de l’avenir de ces enfants qui souffrent, alors qu’ils n’ont pas demandé à venir au monde. Sur ce, elle nous a mis en relation avec des personnes, des conseillers de la Présidence qui devaient suivre le projet. Mais jusqu’à présent, on court derrière, il n’y a toujours pas eu d’entrées. Ils nous parlent de remaniement, de procédures longues… «diapal bayil kham nga rek».

Qui sont ces personnes ? Ce sont des gens connus ?

Bah ! les noms ne sont pas importants.

Pourtant c’est important pour les Sénégalais.

C’est vrai qu’on les a délégués pour une tâche qu’ils n’ont pas fait. Mais, je ne vais pas donner leurs noms. «Bakhna nonou (C’est mieux comme ça).» Chaque fois qu’on appelle, c’est le même discours.

Vous avez rencontré des artistes comme Alpha Blondy et Youssou Ndour. N’avez-vous pas des projets en commun ?

Avec Alpha, on est toujours en contact. Je pense regrouper des artistes qui passeront des journées dans les orphelinats comme la Pouponnière de Mbour, les Sœurs Franciscaines... Cela pourra égayer la journée des enfants. Et, ce sera quelque chose qui va les marquer à vie. Ils seront très contents de voir leur idole. Je m’arme de courage quand je leur rends visite. Ces moments sont émouvants. Donc, même s’ils viennent les mains vides, rien que de les toucher, les embrasser est un bonheur pour les petits.

Mais l’aide financière serait un plus.

C’est bien d’apporter de l’argent. Mais l’essentiel, c’est ce que ressentent les enfants à la vue de ces personnes qui sont comme des mythes pour eux.

Récemment, la nouvelle Miss, Cathy Chimère, accusait Ambroise de lui avoir promis monts et merveilles, mais à l’arrivée rien. Qu’en pensez-vous ?

Vous savez, j’ai eu à travailler avec Ambroise. On a collaboré pendant un temps. Pour son histoire avec la Miss, je ne maîtrise pas le fond du problème. Mais, je sais qu’Ambroise et Miss Sénégal, c’est une longue histoire. J’espère donc que leur différend va vite se régler.

Maintenant, Fatima Diallo est mariée à un certain Séllé Diouf. Comment a-t-elle rencontré l’homme de sa vie ?

(Rires). Je l’ai rencontré dans l’entreprise où je faisais mon stage. Et c’est bien après que j’ai su qu’on était des cousins éloignés.

En stage, vous aviez eu le temps de roucouler ?

(Elle éclate de rires). En fait, c’était écrit qu’on devait se retrouver là-bas. Si on devait se retrouver dans une boîte de nuit ou à la plage, on allait se rencontrer. Franchement, c’est après que j’ai quitté la boîte qu’on s’est fréquentée. Je ne voulais pas mélanger la vie professionnelle et la vie privée. Quand je l’ai rencontré, je ne pensais même pas à me marier, mais nul ne peut dévier son destin.

Vous avez trouvé votre «thiof», comment faites-vous pour écarter les autres filles et protéger votre territoire ?

La confiance. J’ai confiance en lui et avec le travail préalable que j’ai fait, je pense pouvoir cerner mon homme. C’est vrai qu’avant le mariage, on ne se connaissait que de façon superficielle. Mais au fil du temps, avec le mariage, on s’est plus découvert et connu intérieurement afin de pouvoir nous compléter.

Mais les jeunes filles sont rapides et perspicaces. Elles ne reculent devant rien, je ne sais pas si vous le savez ou pas ?

C’est vrai qu’elles sont tentatrices et, avec la nouvelle tendance durant toute la journée, il est au bureau et moi pareil. Néanmoins, je saurais comment m’y prendre «kou nek ak ay féemam (chacun avec ses astuces)». En plus, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, j’ai confiance en mon homme. On s’aime et l’amour est plus fort que toute chose.

On est tombé sur une scène avec vos beaux-parents qui sont venus vous rendre visite. Vous avez appelé votre belle-mère «maman boy ou raquette». On dirait qu’il y a une complicité entre vous ?

J’ai eu de la chance, je ne cesserai jamais de le marteler. Je suis entrée dans une famille géniale qui m’adore. Qui m’a adoptée dès le premier contact. Ils ont su m’intégrer et m’imprégner dans leur famille ce qui est un acte qui m’a beaucoup marqué. Ma belle-famille m’aime et c’est un amour que je leur rends complètement. Ils me considèrent comme leur propre fille. Leur fils m’aime et me respecte et j’ai vu en lui toutes les qualités dont je rêvais. Donc, que demander d’autres ?

Donc vous n’êtes pas de celles qui souffrent le martyre à cause de leur belle-mère ?

(Elle roule les yeux). Touchons du bois. Vous savez, c’est simple, je les considère comme mes parents «diam né nioy». Ce que tu ne veux pas que l’on fasse  à tes parents tu ne le fais et c’est tout. Comme on dit «Thiat dafa gaw (Et tout va pour le mieux)» et je pris de tout mon cœur que cette ambiance continue toute la vie.

Êtes-vous toujours courtisé par des hommes ?

Vous savez, on dirait que le mot «mariée» est écrit sur mon front. Les rares espèces humaines qui s’y aventurent, je les rabroue illico. Et, c’est à eux de décider s’ils veulent garder mon amitié ou s’en aller. Ainsi, ils n’auront aucune idée derrière la tête. Sur ce point, je ne badine pas, c’est la réponse standard que je leur sers. Je ne vais pas risquer mon mariage pour des personnes que je ne connais pas et qui se donnent la liberté de faire la cour à une femme mariée. Je me suis engagée pour la vie, donc je m’enferme dans mon cercle avec mon mari parce que «seytané dafa bari dollé». Les gens peuvent s’infiltrer n’importe où et n’importe comment. On est loin d’être casanier, mais «sugnu digenté dugnu si xéedial kèen».

Vous avez toujours soutenu que l’argent ne vous intéresse pas, mais le paradoxe est que vous avez épousé un banquier. Un riche ?

Il ne touche pas à l’argent, il ne gère que du papier. Heureusement que j’ai épousé un banquier. J’aurais pu épouser un chef d’entreprise, un milliardaire, ils auraient dit voilà, c’est ce qu’elle avait dit. Je n’ai pas regardé la situation financière, il y avait d’autres gens qui m’ont abordée, mais je l’ai choisi parce qu’il a toutes les vertus que je cherche chez un homme. Comme je l’ai dit tantôt, il me respecte, il a un bon caractère, c’est un bon musulman, il me mène dans le droit chemin et respecte toute ma famille et qui franchement m’aime… C’est mon cœur qui a choisi et il ne  pouvait que flancher devant tant de qualités.

Donc maintenant que vous êtes mariée, comment faîtes-vous pour gérer votre carrière de mannequin, le travail, votre association et vos études ?

Ce n’est pas facile de gérer tout cela. Et c’est pourquoi le mannequinât est lésé. Car, on ne peut pas courir plusieurs lièvres à la fois. Je suis maintenant une maîtresse de maison qui doit préparer des plats pour son mari et gérer son foyer. J’ai d’autres responsabilités et c’est pourquoi j’ai un peu arrêté les défilés même si je fais des pubs et des poses photos.

Quelle est votre impression face à la situation actuelle du Sénégal avec les délestages, la polémique entre Global Voice, Sonatel et l’Etat ?

Je ne suis pas experte en télécommunication, mais je sais que la population sénégalaise est en train de souffrir à cause des coupures de courant. En plus, nous, qui sommes dans les bureaux, une journée sans électricité ou Internet est une perte pour l’économie et ce sont des choses à éviter. Pour Sonatel et Global Voice, il faut noter que Sonatel est une entreprise sénégalaise et des Sénégalais ont des parts dans cette boîte. Il faut, de manière pacifique, autour d’une table, trouver des solutions.

Et quel conseil donnez-vous aux autorités face à ce problème ?

De ne pas prendre des décisions hâtives, de bien réfléchir sur le sujet afin que les intérêts des Sénégalais soient pris en compte. Parfois, il existe des éléments cachés. Des experts dans ce domaine doivent se pencher sur ce sujet pour que la bonne décision soit prise.


PORTRAIT : «Peulh Bù Ndaw» a grandi

 

 

Originaire de Matam, Fatimata Diallo est née en octobre 1986 à l’hôpital A. Le Dantec de Dakar. Trois ans après sa naissance, son papa est affecté à la Petite côte. Dès lors, une nouvelle vie commence pour la petite fille qui quitte les abords du marché Sandaga pour découvrir, loin de la pollution, la zone côtière. Arrivée dans la ville de Mbour, «peulh bù ndaw», comme l’appellent  certaines de ses amies, fait sa maternelle dans une des garderies de la place avant d’entamer son cycle élémentaire à l’Immaculée Conception de Mbour où elle a obtenu son Certificat de fin d’études élémentaire (Cfee).

Élève brillante, elle est très tôt encadrée par son papa très doué, un professeur à la fois de Français et d’Histoire Géographie.  M. Diallo, comme l’appelait ses élèves, a su prendre les devants pour faire de sa fille une élite. C’est la raison pour laquelle, la petite était toujours collée à ses basques. À ses heures libres, «peulh bù ndaw» suivait son père en classe où ce dernier lui soumettait à des exercices en même temps qu’il donnait ses cours. Ce qui fut bénéfique pour la petite car, elle est sélectionnée parmi les trois meilleures filles des Cm2 de la région de Thiès par une organisation de promotion de la scolarisation des filles, Fawey, qui l’a suivie durant tout son cursus scolaire.

Passionnée de basket, elle a, depuis la classe de quatrième secondaire, manié le ballon orange. Ce qui ne lui a pas empêché de continuer à la perfection ses études. Après le Bfem, la petite peulh commence à grandir avec son entrée au Lycée Demba Diop de Mbour. Le «bout de chou» donne place à une ravissante jeune fille qui bouge sur les tubes de Rnb et s’identifie à Beyoncé qui est son idole. Après une transition vers une école privée, elle obtient son Baccalauréat S2 et rejoint ainsi sa ville natale.

À Dakar, elle goûte aux délices de la Faculté des Sciences économique et gestion (Faseg) avant de réussir au concours de l’Esp. Étant une fille passionnée, elle ne se décourage jamais et veut toujours atteindre ses objectifs. C’est ainsi que, séduit par le métier de mannequin, elle faisait de petits défilés avant d’être, en 2008, couronnée comme la plus belle la fille du Sénégal et de la Cedao. Ce qui lui donne la force de lutter pour réaliser son rêve. Rendre le sourire aux enfants malheureux. Qui sont dans la rue. Mariée depuis le mois de mars et loin des médias, la Miss file le parfait amour avec son banquier de mari avec qui elle partage son plat préféré : le Yassa poulet.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Daouda.dioum

    En Novembre, 2012 (22:24 PM)
    :-









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