C'est à la suite d'une lettre anonyme datée du 1e juillet 2007 provenant du village de Pire que Mouhamamadou Moustapha Ndiaye, inspecteur d'académie de Thiès, a été informé de ce que Badou Ndiouck, professeur de mathématiques au Cem Amadou Cissé de cette même localité n'avait pas le b le Bfem à plus forte raison le baccalauréat. Et pourtant, le mis en cause a été recruté et mis à la disposition de l'inspection d'académie de Thiès par le ministère de l'éducation nationale par ordre de service n°004901/ME/SG/DEMSG du 06 octobre 2003. Convoqué à l'inspection et interrogé sommairement, il a déclaré avoir acheté le diplôme à 200.000 Fcfa auprès d'un homme d'affaires saint-louisien aujourd'hui décédé. En fait de diplôme, il s’agissait d’une photocopie légalisée d'un diplôme de baccalauréat qui lui a permis d'intégrer l'enseignement depuis l'année scolaire 2002-2003. Depuis lors, il a tour à tour servi aux Cem de Mboro et d’ Amadou Cissé de Pire-Gourèye. C'est ainsi que l'inspecteur d’académie, qui n'en revenait pas, a, après avoir informé sa hiérarchie, porté plainte à la police centrale de Thiès pour faux et usage de faux portant sur un document administratif. Il a été arrêté le 24 Juillet dernier, au moment où il était à Thiès, précisément au centre Malick Kaïré Diaw, pour les besoins de la surveillance du Bfem. Badou Ndiouck n'avait que le Cepe
Interrogé au commissariat, Badou Ndiouck reconnaît la totalité des faits qui lui sont reprochés. Il soutient qu’il n'a eu que le certificat d'études primaires et élémentaires (Cepe). Ayant échoué à l'entrée en 6e, il a intégré le collège privé Amadou Barro Ndièguène de Thiès où il démarre son cycle moyen jusqu'en classe de 4e. Exclu là-bas, il change d'identité et d'école.Il devient Ngouda Ndiouck, né le 01 novembre 1969 à Thiès et intègre l'école privée Amadou Bamba où il refait la 4e et y passe sans succès le Bfem. Toujours animé par le goût des études, il change encore de nom. Ngouda Ndiouck redevient Badou Ndiouck, né le 02-03- 69 à Coki et s'inscrit à l'Acapes de Thiès où il passe tout son cycle secondaire. Mais comme la chance ne lui sourit toujours pas, il échoua lamentablement au Bac. Désespéré, il quitta l'école pour se rendre à Mpal dans la région de Saint-Louis où il se lance dans le commerce. C'est là-bas, dit-il, qu'il fait la connaissance d'un certain Allé Guèye qui, lors d'une discussion, lui aurait fait part d'un deal. «Il m'a déclaré qu'il se rend souvent à Dakar pour chercher des pré-inscriptions à des bacheliers. Mais très souvent, il en fait pour des commerçants qui, une fois en France ou en Italie avec la pré-inscription, poursuivent leur commerce». Intéressé par un tel projet, il a discuté avec le gars qui lui a réclamé 200 000Fcfa. «C'est ainsi que je lui ai donné une avance de 100.000F et après deux semaines, il est revenu chez moi avec trois photocopies légalisées de Bac, portant mon nom Badou Ndiouck, né le 02-03-1969 à Coki. Je lui ai alors versé le reliquat et il m'a promis de revenir avec le diplôme original, à son retour de Dakar. C'est avec ces trois photocopies légalisées de Bac que j'ai déposé trois demandes, une au Fnpj, une autre au Cse et la dernière au ministère de l'éducation nationale, au bureau recrutement, pour être professeur vacataire. Ce n'est qu'en 2002 que j'ai été informé par ordre de service que j'ai été mis à la disposition de l'inspection d'académie de Thiès», a déclaré Badou Ndiouck devant les enquêteurs de la police. Avant le Cem de Pire où le pot aux roses a été découvert, Badou Ndiouck a servi à Mboro. Il dit gagner à ses débuts 80 000F/mois. Deux ans plus tard, il gagnait 130 000Fcfa. Durant tout son parcours d'enseignant, le fraudeur dit n'être inspecté par le conseil pédagogique itinérant de Thiès qu'une seule fois. Il a été déféré au parquet pour faux et usage de faux portant sur un document administratif.
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