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[Dossier] Féminisation des forces de défense et de sécurité - Commissaires Codou Camara et Aby Diallo : Parcours élogieux de pionnières de la police

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Les commissaires Codou Camara et Aby Diallo
Si les femmes sont aujourd’hui bien installées dans la police nationale, elles le doivent beaucoup à Codou Camara et à Aby Diallo. Les deux pionnières se racontent.


“Les femmes sont présentes dans les 10 directions de la police nationale et ne sont pas en reste quand il s’agit du maintien de la paix. Le Sénégal est classé parmi les cinq premiers pays  contributeurs de femmes en cas d’opération de maintien de la paix”, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Diome, le 24 mars dernier, lors de la cérémonie de célébration des 40 ans de présence des femmes dans la Police nationale du Sénégal. Elles représentent 9,18% des effectifs de la police nationale  et y jouent un rôle important . Mais cette prouesse tant chantée aujourd’hui, les policières en activité, très reconnaissantes, affirment le devoir aux pionnières. 

L’entrée des femmes dans la Police a commencé avec Médoune Fall, ministre de l’Intérieur entre janvier 1981 et avril 1983 sous le magistère du président Abdou Diouf.  Les premières femmes à accéder au corps sont les commissaires, Aby Diallo et Codou Camara. Un petit nombre mais une grande signification. « La loi n° 81-63 du 24 novembre 1981, a ouvert l’accès des femmes aux corps des Commissaires, d’Officiers et d’Inspecteurs de Police. Cette initiative est renouvelée en 1982 par le recrutement, pour la première fois, de deux (02) femmes dans le corps des Commissaires de police avec la 17 ème promotion, puis étendue aux autres corps par dérogation, permettant ainsi l’accès d’une première femme au corps des Gardiens de la paix avec la 20 ème promotion, en 1985 », raconte commissaire Codou Camara. Elle est, aujourd'hui,  la présidente de l’association des pionnières de la police. L’entité a célébré, en mars, la présence des femmes pendant 40 ans dans l’institution. 

Dans leurs domaines respectifs, elles ont ouvert le bal en brisant les préjugés de ce monde qui, jusqu’en 1982, était considéré comme celui des hommes.  Seulement il faut une première à tout. « On est parfois tenté de croire que ce taux est largement dépassé du fait du rôle important que ces femmes jouent au niveau de la police, observe Antoine Diome. Il y a certainement la quantité qui est importante mais la qualité est encore meilleure. Il y a aujourd’hui un bilan fort élogieux de la présence des femmes dans le secteur de la police nationale. C’est largement suffisant pour rendre hommage 40 ans  après aux pionnières ». 


Commissaire Codou Camara, défendre la cause des personnes vulnérables

Commissaire Codou Camara,  fait partie des premières femmes à intégrer la police nationale.  Elle fut  l'une des femme agents de police les plus haut gradées du Sénégal, pour ses réalisations exceptionnelles. Codou Camara  porte en bandoulière  la défense de la femme, le combat pour le respect du genre aussi.  Sa grande préoccupation demeure la protection des personnes vulnérables.

 Aujourd’hui à la retraite, elle est plus que jamais déterminée  à accompagner les femmes qui sont aujourd’hui dans la police.  D’ailleurs pendant son sacre, elle avait notifié sans  ambages : « Ma motivation est de contribuer à ramener la paix et la sécurité à la population locale, et particulièrement de renforcer les capacités de la police nationale. Je souhaite partager des expériences sur les problématiques touchant les personnes vulnérables ». Elle ajoute qu’elle a choisi la police par conviction. «  Au moment où je faisais mon choix, on m'a demandé d’aller au développement social. Là où on occupe des postes de responsabilité, mais j’étais convaincue que protéger les faibles et les enfants c’est le rôle de la femme”, confie-t-elle. 

Commissaire Aby Diallo,  une dame de fer patronne des femmes juristes


Aby Diallo est devenue commissaire à l’âge de 28 ans. Son parcours dans la police est élogieux. Elle le raconte avec fierté, et à juste raison. Il n’est pas donné à tout le monde d’être parmi les premières sénégalaises à porter l’uniforme de la police.  Elle a fait toutes ses études à Dakar. Depuis  l’école primaire de Grand-Dakar au lycée Blaise Diagne. Avec  une maîtrise en droit privé option judiciaire, et un DEA en droit privé à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, elle intègre la police, avec les inspecteurs et les sous-officiers. Toutefois, elle rêvait, au départ, d’une carrière dans la Magistrature : « Les voies du Seigneur sont insondables. En 1980, l’année où j’ai obtenu ma maîtrise, le concours d’entrée à l‘ENAM venait d’être lancé. Figurez-vous que pour cette première année, 10 personnes ont été recrutées, je me suis classée 11e. J’étais juste à la porte.et c’était mon premier échec n’ayant jamais redoublé de classe. » Commissaire Aby Diallo avait, néanmoins, pu trouver un réconfort auprès de sa famille, étant mariée et enceinte de son troisième enfant. 

C’est en 1981 qu’elle intègre la police pour en gravir les différents échelons. Elle affirme devoir beaucoup à Maïmouna Kane, ancienne ministre de la condition féminine. Cette dernière a porté le plaidoyer pour l’intégration des femmes dans les forces de sécurité. 

Aby Diallo a commencé sa carrière à la sûreté urbaine qui représentait la police judiciaire par excellence. Après les événements de 1987, elle est nommée chef de la section administrative puis commissaire d’arrondissement à Saint-Louis. Un commissaire n’a pas vocation de courir derrière les bandits, sa vocation est de concevoir le plan d’enquête, le plan d’investigation et de le faire exécuter par les hommes. Mais Mme Aby Diallo a fait quand-même le terrain. «  C’est vrai que sa qualité d’officier judiciaire fait que pour les infractions, il doit être sur le terrain. Il doit constater, sur instruction et sous l’autorité du procureur. Dans chaque commissariat, il y a une brigade de recherches, constituée d’éléments formés à cet effet », renseigne-t-elle. Sa belle carrière  est partie de la Sonacos dans le cadre du programme des maîtrisards au chômage initié par l’ancien premier ministre Habib Thiam à la police en passant la Centif et aujourd’hui à la tête de l’association des femmes juristes. La première femme commissaire de police  défend toujours la cause de la femme et garde toujours la tête sur les épaules. 


3 Commentaires

  1. Auteur

    En Avril, 2022 (12:53 PM)
    Femmes gare aux pervers 
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  2. Auteur

    En Avril, 2022 (13:25 PM)
    Ohhh Aby Diallo une fiertz pr ttzs les femmes
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    Auteur

    En Avril, 2022 (16:34 PM)
    Accès de f emmes aux forces dz defens et de sécurité oui mais gare à une féminisation excessive. Certaines affres liées à la mission de ces forces ne peuvent être supportées par ces dames....disons nous un peu la vérité....
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