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Femmes émigrées La tentation du trottoir

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Femmes émigrées La tentation du trottoir
Autrefois chez nous, la place de la femme était au foyer. Pour bien entretenir les enfants, leur donner une bonne éducation. Pendant que le mari se démène comme un beau diable pour trouver de quoi les nourrir. À cette époque, les jeunes filles ne partaient pas à l’aventure. Elles n’allaient même pas à l’école. Encore moins ne travaillaient. De nos jours, c’est tout à fait le contraire. Les femmes s’impliquent de plus en plus dans la vie active. Et ont de plus en plus un poids économique certain. Dans leur foyer conjugal ou plus généralement dans leur famille. Dans ce contexte de crise et de marasme économique, elles ne veulent plus être en rade dans la prise en charge économique du fonctionnement du foyer. Raison pour laquelle elles s’impliquent en tentant l’aventure. De nombreuses femmes s’y mettent. Mais surtout des étudiantes. Qui parlent dans l’inconnu. Pour se jeter souvent dans la gueule du loup de la dépravation des mœurs.

Il est pratiquement révolu de nos jours, les périodes où, la femme restait au foyer en attendant sagement qu’un homme vienne demander sa main pour combler le gap. Donner à ses enfants une bonne éducation. Elles s’impliquent aujourd’hui dans la vie active. Et mieux, elles s’aventurent à l’extérieur du pays. La plupart des jeunes filles ne songent même plus à terminer leurs études. Elles brûlent les étapes de la vie. Tous les moyens sont bons pour s’en sortir. Et la plupart d’entre elles préfèrent tenter l’expérience de l’aventure. Sans même se soucier des périls qui les guettent. Des dangers qui les attendent. En effet, une fois les baluchons déposés à port, nos nouvelles immigrées tournent une belle page de leur vie. Dignité, pudeur, fierté… et toutes ces valeurs fondatrices de notre identité culturelle sont rangées au placard. Et là, comme dit le fameux adage du Florentin Machiavel : « la fin justifie les moyens. L’essentiel est d’avoir de quoi à envoyer au pays. Les mandats à expédier aux parents restés au pays. Mais l’aventure, surtout en Europe, n’est pas de la tarte. Les souffrances, la galère et la vie de misère vécues par la plupart de nos compatriotes sont aujourd’hui notoires. Et pour éviter de sombrer dans la déchéance économique et par réflexe de survie. Nos belles émigrées dont la plupart n’ont pas de profil professionnel avéré arpentent les sentiers du métier le plus rentable à l’étranger : la prostitution. Une réalité que ce jeune « modou-modou » vivant en Italie ne nie pas. À l’en croire, il y’en a même celles à qui il suffit tout simplement d’assurer un repas par jour, un « Humburger » par exemple, pour que vous viviez ensemble. « Ici, en Europe, on en voit de toutes les couleurs. Pour un homme, on pourrait comprendre, mais c’est très malheureux ce que nos femmes sont en train de faire. Je crois qu’elles doivent être conscientes des risques qui les attendent. Ici, ce n’est pas le paradis comme elles le pensent », a confié le jeune « modou-modou ». Et d’ajouter « Il y a aussi certains hommes qui, par complexe, font venir leurs femmes et une fois arrivées, ils les enferment comme des prisonnières. Pour ma part, je pense que c’est trop tentant pour une femme d’aller à l’aventure. Les « toubabs » sont prêts à n’importe quoi. Ils n’hésiteront pas à te prendre ta femme », a-t-il martelé. Même son de cloche chez cette jeune fille que nous avons rencontrée à l’Université Cheikh Anta Diop. À l’en croire, elle avait une copine qui était partie en France pour continuer ses études. « Elle a échoué à sa première année et durant la deuxième année, elle était obligée de quitter l’Université. Comme elle ne connaissait personne en France, elle est partie en Italie pour gagner sa vie », a-t-elle confié et de continuer « Son séjour en Italie n’a pas été rose pour elle. Arrivée en Italie, elle a trouvé un Italien avec qui elle s’est mariée. Après des années de mariage, elle a fini par tomber malade. Ce qui a nécessité le déplacement de sa mère pour l’assister. Malheureusement, elle est décédée. Après sa mort, sa mère était obligée de rester en Italie car, elle était le seul soutien de sa famille », a-t-elle laissé entendre. Tout cela pour dire qu’il ya des risques que l’émigration peut causer. Vouloir gagner sa vie ne veut pas toujours dire la risquer. Aussi, il faut souligner que dans tous les domaines il y a de bonnes comme de mauvaises personnes. Il existe bien des femmes qui partent pour gagner dignement leur vie. La plupart d’entre elles sont bien conscientes de ce qui les attend à leur retour.

Les « modou modou » témoignent

La face cachée de cette émigration au féminin, c’est qu’à leur retour au pays, c’est la frime. Les billets de banque distribués à tout va dans tous les coins de la rue. De l’argent souvent sale. Mais personne n’en a cure. Ne dit-on pas que l’argent n’a pas d’odeur ?

D’après certaines statistiques, depuis 1975, la part des émigrés dans la population est restée stable. Mais l’émigration a beaucoup changé: les entrées pour motif familial ont augmenté, la population émigrée s’est féminisée et les émigrés proviennent de pays de plus en plus lointains. Les femmes prennent les devants et font le boulot qui était destiné aux hommes. Par devoir familial. Parce que la plupart d’entre elles ont laissé un mari, des enfants. Par oisiveté et chômage, elles sont obligées de faire n’importe quel travail, pour survivre et faire vivre. Pire, elles font des métiers obscènes, des travaux que toute religion réprimande. D’ailleurs, beaucoup d’hommes sénégalais émigrés n’apprécient point du tout le comportement de nos soeurs émigrées. . Car pour ceux, ces femmes ont perdu leur valeur, elles ne valent plus rien en occident. Pour des miettes, elles peuvent vivre en concubinage avec un blanc ou se lancer dans la prostitution clandestine.

Mariées au Sénégal, célibataires en Europe

D’après les témoignages de certains « modou modou », certaines femmes qui sont mariées au Sénégal mènent une double vie à l’extérieur. Ibou Ndiaye d’Espagne témoigne : « c’est vraiment écoeurant de voir comment certaines de nos femmes vivent en Europe. Aux yeux de mes collègues, j’ai même honte d’être un Sénégalais. Parce que certaines filles ne croient plus à nos traditions. Elles sont dans toutes les « sauces » pimentées ». Se désole-t-il. Selon lui, si certains maris savaient la vie que mènent leurs femmes, ils allaient aussitôt demander le divorce. Car d’après lui, beaucoup parmi elles ont eu des enfants illégitimes. Pire, avec des vieux blancs qui ne veulent même pas reconnaître leur progéniture. « Certaines épouses esseulées finissent par prendre un amant. Pour retrouver la chaleur et de la tendresse d’un homme. Une relation vécue dans le plus grand secret car l’infidélité d’une femme est très mal vue. Du coup, lorsqu’une grossesse naît de la liaison dangereuse, les futures mères cachent leur enfant illégitime ». Le plus grave « À La fin du mois, elles t’envoient la somme nécessaire pour entretenir la maison et les enfants. Au téléphone, « elles t’appellent régulièrement mais jamais au plus grand jamais, elles ne vont retourner au bercail ». Sinon « leur secret sera dévoilé ». Pour Ibou, la meilleure solution, c’est de les rapatrier ou alors, prier pour elles. Car elles ont perdu tout sens de la moralité. Même son de cloche chez cet étudiant qui vit en France. Pour lui, plusieurs filles quittent le pays pour aller étudier en France. Une fois là-bas, elles échouent dans les études et se lancent aussitôt dans la prostitution clandestine. « Ce qui me fait mal, c’est qu’elles envoient tous les mois de l’argent à leurs parents. Et ceux-ci ne se soucient même pas de la provenance de ces sous » Le jeune étudiant reste étonné et s’interroge « Qu’est-ce qu’ une étudiante peut-elle faire pour pouvoir envoyer autant d’argent ». Selon lui, étant pauvre étudiant, avant de recevoir sa bourse, ses parents lui envoient chaque mois de l’argent et cette somme n’arrive même pas à couvrir tous ses besoins. « À l’extérieur, la vie est coûteuse». conclut Ibou.

L’exception confirme la règle

Pour ce vieux Modou Modou, c'est très difficile pour l’homme, d'imaginer la séparation pour un temps aussi long, alors que la femme ne reste pas « tranquille ». Le temps passe vite et les hommes ont aussi besoin de leurs épouses. Selon lui, si certaines femmes ont préféré laisser derrière elles leur famille, c’est plutôt pour subvenir à leurs besoins. Car d’après ses constats, ce ne sont pas toutes les femmes émigrées qui mènent une vie douteuse à l’extérieur « Il y a certaines que je connais et qui jusqu’à présent restent attachées à leurs principes et leurs traditions et si elles ont duré là-bas, c’est par manque de papiers. Elles se décarcassent du matin au soir dans les usines, dans les salons de coiffure. Pire, elles servent dans des maisons de repos. Rien que pour couvrir les frais de la maison».

KALLY NIANG, SOCIOLOGUE : « Soucieuses de leur avenir, les femmes partent dans la logique de survie individuelle »

« La crise de la solidarité familiale fait que les familles sont devenues moins solidaires. Le degré de cohésion a baissé », a martelé le sociologue Kally Niang. À l’en croire, le Sénégal est une société de jouissance et l’aspect matériel est très intéressant. « Ce qui fait que les femmes pour changer de statut, se professionnaliser et devenir des chefs d’entreprises se lancent à l’émigration », a-t-il lancé. D’après lui, l’émigration des femmes est devenue un phénomène social récurrent quoique, le mythe est devenu exponentiel ces 10 dernières années, il n’y a pas d’études fiables pour mesurer l’ampleur. « Autrefois l’émigration était l’apanage des hommes, maintenant beaucoup de femmes émigrent vers l’Europe, les USA », dit-il. À la question de savoir qui sont ces femmes, le sociologue répond que la plupart d’entre elles sont des femmes commerçantes qui ont une certaine facilité, qui sont très mobiles. Il y a aussi, dit-il, les jeunes mariées qui partent pour rejoindre leur mari. « Une fois en terre d’accueil, elles mènent des activités comme la coiffure, le commerce pour avoir des revenues suffisantes afin de survivre à ces terres d’accueil », a-t-il lancé. Et Kally de poursuivre « Tous les candidats à l’émigration pensent à notre système de valeurs, le « Tékki ». Car en général l’émigration est une opportunité pour la réussite ». Quid des dangers ? il dira que les femmes sont très vulnérables. « Elles peuvent être confrontées à de nombreux problèmes. Il y a la fragilité du mariage. Par exemple il y a celles qui laissent leur mari pour émigrer. Et tant d’autres exemple qui font que le couple devient vulnérable. Une fois aux pays d’accueil, elles doivent se modeler, s’adapter par rapport à de nouvelles réalités qui ne sont pas faciles. Les valeurs ne sont pas les mêmes. Elles peuvent être laissées en rade et cela peut les exposer à l’abus sexuel, au harcèlement. Elles se présentent comme une proie et peuvent se verser à la prostitution comme des « travailleuses de sexe », informe-t-il. Et d’ajouter « Il y a le mythe de l’occident. Elles veulent découvrir le pays alors qu’elles ne sont pas prêtes, le système de représentation n’est pas le même. Il y a aussi les « mamans Benz » qui font la prostitution de luxe pour avoir la belle vie. Ce sont des situations qui ne sont pas faciles à déceler mais, c’est la triste réalité. Ces femmes y vont pour faire la prostitution », se désole-t-il



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