C’est l’inquiétude chez les personnels de recrutement local à
l’annonce de la fermeture des bases des Forces françaises du Cap-vert.
Quelque 3000 Sénégalais risquent de se retrouver au chômage.
Perspective malheureuse à laquelle ils n’entendent pas se laisser
conduire sans rien faire. Ils prévoient la riposte sous la houlette du
Synpas (affilié à la Cnts) qui dénonce que tout cela a été fait pour
mettre la main sur les importantes réserves de terres sur lesquelles
sont installées les bases françaises.
La
fermeture officiellement annoncée des bases militaires françaises
installées au Sénégal sème l’émoi chez les travailleurs sénégalais au
niveau de ces forces françaises. Car, ce sont des milliers d’emplois
que la présence militaire française procure à des nationaux, comme le
rappelle Ndiouga Wade, Secrétaire général du Syndicat national des
armées, des services de sécurité public-privé et assimilés (Synpas),
affilié à la Cnts. «On peut comprendre l'inquiétude des travailleuses
et travailleurs sénégalais en fonction dans les différentes structures
des Forces françaises du Cap-vert. Si on sait que plus de trois mille
(3000) personnes sont en activité dans les camps et dans différents
corps de métiers au 23e Bima, à Bel-Air, à la BA 160 de Ouakam, à la
Marine française, à Rufisque et dans d’autres services, sans compter
les centaines de femmes qui travaillent dans les logements des
militaires. On peut mesurer le drame social qui va frapper ces
Sénégalaises et Sénégalais qui vont se retrouver au chômage», avertit
ce syndicaliste, qui lance un appel à la plus haute autorité du pays
pour lui demander de «préserver leurs emplois qui constituent la
garantie de leur dignité».
«On ne peut empêcher le gouvernement
du Sénégal de négocier des accords de défense, mais les travailleurs
sénégalais ont le droit de réclamer protection à leur président de la
République, Me Abdoulaye Wade», car, poursuit le Secrétaire général
Ndiouga Wade, «beaucoup de jeunes travailleuses et jeunes travailleurs
ont pris des engagements basés sur un plan de carrière que ne doit
nullement freiner une fermeture brusque des bases militaires françaises
au Sénégal». C’est pourquoi il estime, au nom du syndicat qu’il dirige,
que, de la façon dont «cela s'est passé depuis notre indépendance, tout
retrait des effectifs militaires français stationnés au Sénégal doit se
faire de manière progressive et dans la durée, pour prendre en compte
la dimension sociale qui demeure une préoccupation majeure des
travailleuses et travailleurs sénégalais des Forces françaises du
Cap-vert et leurs familles».
Face à cette perspective
terrifiante, les travailleurs sénégalais en fonction dans les
différentes structures des Forces françaises du Cap-vert entendent ne
pas se laisser jeter au chômage sans rien faire. «Nous n’accepterons
pas d’être jetés dans la rue en échange de quelques lopins de terre.
Aussi, le Synpas demande au personnel de recrutement local des Forces
françaises du Cap-vert de se mobiliser et de se tenir prêts pour
défendre par tous les moyens leurs emplois menacés», lance Ndiouga
Wade, qui souligne que ce ne sont pas seulement les emplois des
recrutés locaux qui sont menacés. «Il faut aussi rappeler que beaucoup
d'entreprises sénégalaises sont en relation commerciale avec les Forces
françaises du Cap-vert et cet aspect-là doit être également pris en
compte si on mesure l'apport indirect aux populations de notre pays et
surtout des sommes importantes injectées dans notre économie». Pour
mémoire, le poids économique de la présence militaire française au
Sénégal n'est pas insignifiant. Au cours d'une visite à la base de
Ouakam, l'année dernière, les responsables l'évaluaient à 22 milliards
de francs Cfa annuellement.
Tout ça pour le foncier, déplore le Synpas
Les
travailleurs sénégalais en fonction dans les différentes structures des
Forces françaises accusent l’Etat de fermer les bases françaises pour
faire main basse sur les importantes et stratégiques – sur le plan
immobilier - terres sur lesquelles elles sont implantées. «Il est
maintenant clair que c’est le gouvernement du Sénégal qui veut chasser
l’armée française pour simplement récupérer les terres où elle est
implantée», selon le Syndicat national des armées, des services de
sécurité public-privé et assimilés (Synpas). Ce dernier lance que «la
fermeture des bases françaises ne doit aucunement se faire sur la base
d'une spéculation foncière au détriment des mères et pères de familles
qui gagnent leurs vies du fait de la présence de l'armée française à
Dakar».
C’est fort de cette conviction que le Synpas doute des
motifs officiels évoqués, surtout après «l'annonce par le porte-parole
de la présidence de la République de la fermeture programmée des bases
militaires françaises installées au Sénégal». Ndiouga Wade et ses
camarades pensent que «ce communiqué est très surprenant». Car, à leur
connaissance, «la France souhaite maintenir encore longtemps ses bases
au Sénégal». Raison pour qui fait qu’ils s’interrogent : «S’agirait-il
d’une manipulation ?» Avant de dire qu’ils ne sauraient «accepter cette
histoire d’indépendance du Sénégal sous surveillance du fait de la
présence de l’armée française au Sénégal». Ils sont convaincus du
contraire et le disent : «le Sénégal est un pays indépendant depuis 50
ans et la présence de l’armée française n’a aucune influence sur la vie
politique nationale. Au contraire, les Forces françaises du Cap-vert
avec une présence discrète observent une totale neutralité dans notre
pays».
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